Les athlètes stars, mais méconnus, des Jeux paralympiques de Rio

Les athlètes stars, mais méconnus, des Jeux paralympiques de Rio

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Par Salomé Vincendon

Publié le

La quinzième édition des Jeux paralympiques d’été commencent le mercredi 7 septembre à Rio, et vont nous donner à voir des athlètes hors du commun dont certains sont déjà des grands champions.

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Les Jeux paralympiques d’été commencent le mercredi 7 septembre à Rio. Créés en 1960, ils rassemblent les meilleurs athlètes de l’handisport, qu’ils soient handicapés physiques, visuels ou mentaux. Organisée la même année que les Jeux olympiques, cette seconde session sportive a toujours moins de succès auprès du public. Les sportifs qui y concourent restent moins connus, alors que comme chez les valides, certains sont de véritables champions dans leur domaine, enchaînant les médailles d’or et les nouveaux records. Du coup, on vous fait découvrir quelques uns des champions du handisport qui promettent de ramener des médailles chez eux cette année.

Sophie Pascoe, Nouvelle-Zélande

La nageuse néo-zélandaise concourt dans la catégorie S10, soit les nageurs ayant un handicap dans le bas du corps concernant, la jambe, un pied, une jambe en moins (sous le genou), ou des problèmes de hanche. Pour sa part, Sophie Pascoe a perdu sa jambe gauche à la suite d’un accident et a gardé de sévères séquelles sur sa jambe droite.

À 23 ans, elle est aujourd’hui la meilleure dans sa catégorie, occupant le haut du podium avec six médailles d’or entre les Jeux de Pékin (2008) et ceux de Londres (2012), ainsi que trois médailles d’argent. Elle est très attendue sur le 100 mètres papillon où elle détient le record mondial (1’04’43), le 100 mètres nage libre ou encore le 200 mètres quatre nages individuel.

Omara Durand, Cuba 

C’est simple, depuis 2011, la sprinteuse Omara Durand a fait du 100 mètres et du 400 mètres ses spécialités. Concourant en T13 (pour les déficients visuels modérés), elle a remporté deux médailles d’or aux derniers Jeux paralympiques de Londres, mais s’est illustrée dans d’autres compétitions internationales. En 2011, aux championnats d’athlétisme mondiaux handicapés de Christchurch (Nouvelle-Zélande), elle remportait le 200 mètres et le 400 mètres.

En 2015, elle a raflé la première place aux championnats mondiaux de Doha (Qatar) pour les 100, 200 et 400 mètres en T12 (une autre catégorie pour les malvoyants, pour ceux avec une vision très limitée et qui peuvent avoir un guide autorisé). À Doha, elle a d’ailleurs battu son propre record du monde, en atteignant les 11,48 secondes au 100 mètres T12. Elle détient également celui de la catégorie T13 avec 11,99 secondes.

Jason Smyth, Irlande 

Comme Omara Durand, Jason Smyth a fait du 100 mètres T13 et du 200 mètres T13 ses spécialités. Il y a lui aussi établi des records : 10,46 secondes pour le 100 mètres et 21,05 secondes pour le 200 mètres. Il a survolé les Jeux paralympiques de 2008 et de 2012 en remportant l’or à chaque fois dans ces catégories, si bien qu’il est comparé à Usain Bolt, lui aussi champion sur ces distances. L’athlète a également participé aux Jeux du Commonwealth de 2010 et aux championnats d’Europe paralympiques de 2014.

Alison Yu Chui Yee, Hong-Kong 

Cela fait maintenant 12 ans que l’escrimeuse en fauteuil roulant Alison Yu Chui Yee domine la compétition à chaque Jeux paralympiques. Il faut savoir qu’elle y a fait ses débuts à 20 ans, alors qu’elle ne pratiquait l’escrime que depuis quatre ans en catégorie A (la catégorie des escrimeurs dont seules les jambes sont handicapées). L’athlète a été médaillée d’or à l’épée comme au fleuret, en équipe comme en individuel : elle est celle à craindre pour cette compétition.

Ayant reçu une médaille d’argent à l’épée aux Jeux de 2008 et une médaille de bronze en 2012, elle promet pour 2016 de : “Traiter le trac comme s’il était [son] ami, coexister avec lui et faire en sorte qu’il [lui] donne de l’énergie.

Daniel Dias, Brésil

Attention, voici la star brésilienne de ces jeux de Rio. Daniel Dias est un nageur S5 (handicap physique relativement lourd), et rafle tout dans le bassin. Dès 2006, pour sa première compétition internationale aux championnats du monde de natation paralympiques de Durban (Afrique du Sud), il obtient l’or au 100 mètres, au 200 mètres medley et au 4 fois 50 medley relai. L’année suivante, ce sont huit médailles qu’il ramène des Jeux parapanaméricains. Il revient des Jeux paralympiques de Pékin avec quatre médailles en or et trois en argent, et de ceux de Londres avec six médailles d’or et quatre nouveaux records mondiaux.

Sacré athlète le plus titré des Jeux de Londres, il est un sérieux danger pour les nageurs canadiens qui dominent la paranatation depuis longtemps.

Souhad Ghazouani, France

En fauteuil depuis sa naissance, l’haltérophile Souhad Ghazouani participe aux Jeux paralympiques depuis ceux d’Athènes, en 2004, où elle a été médaillée d’argent. Que ce soit aux championnats d’Europe, du monde ou aux Paralympiques, que la médaille soit en or, en argent ou en bronze, elle en obtient systématiquement une depuis 2001. Dernièrement, elle a remporté en 2013 une médaille d’or aux championnats d’Europe (dans la catégorie des moins de 73 kilos), où elle a battu le record continental en soulevant 150 kilos, ce qui laisse de très bon espoirs à la France pour les Jeux de Rio.

Souhad Ghazouani ©F. Pervillé #halterophilie #powerlifting #franceparalympique

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Alessandro Zanardi, Italie

Alessandro Zanardi est connu au départ pour être un sportif automobile, en Formule 3 et en F3000. Mais après un accident sur l’ovale du Lausitzring, en Allemagne, en 2001, il perd ses deux jambes. Forçant l’admiration, il continuera un bout de chemin dans l’automobile, devenant le premier pilote amputé des deux jambes à participer à une course de F1 en 2006.

L’athlète se reconvertit par la suite dans le cyclisme handisport catégorie H4 (participants en position couchée) et devient rapidement l’un des meilleurs de sa catégorie, en remportant l’or en cyclisme contre-la-montre individuel mais aussi en course en ligne aux Jeux paralympiques de Londres.

El Amin Chentouf, Maroc 

Pas gagnant dans toutes les catégories, El Amin Chentouf est tout de même très attendu sur les courses de fond T12 (vision très limitée, guide autorisé). Lors des Jeux paralympiques d’été de 2012, ses premiers jeux, il remporte la médaille d’or du 5 000 mètres et établit un nouveau record du monde en 13 minutes 53 secondes et 76 centièmes, soit trente secondes de mieux que le temps précédent. Notons qu’il n’est qu’à une minute du record du monde des valides.

En 2013, il se fait également remarquer aux championnats du monde d’athlétisme handisport sur le 10 000 mètres et sur le marathon, catégories dans lesquelles il bat également les précédents records.

Sarah Storey, Royaume-Uni

Née avec une déformation de la main gauche, Sarah Storey a une histoire sportive assez particulière. Les premières fois où elle a participé aux Jeux paralympiques, c’était en natation où elle a remporté plusieurs médailles que ce soit en dos, en nage libre, ou en medley, de 1992 à 2004. Mais à la suite d’une infection à l’une de ses oreilles, la piscine lui est désormais interdite.

Dès 2005, elle se lance alors dans le cyclisme C5 (handicap le plus léger, pour les athlètes capables de concourir sur un vélo ordinaire), intégrant l’équipe britannique. Dès 2005, elle remporte trois médailles d’or aux championnats d’Europe paralympiques, et en 2011 elle repart de la coupe du monde de cyclisme sur piste pour valides avec deux médailles d’or. Les Jeux paralympiques de 2008 et de 2012 lui apportent six médailles d’or, et elle compte bien en obtenir d’autres les prochains jours.

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