Culture, art et scène underground : pourquoi aller à Athènes cet été

Culture, art et scène underground : pourquoi aller à Athènes cet été

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Par Lætitia Gorsy

Publié le

Athènes, ce n’est pas que les sites archéologiques et les savons à l’huile d’olive. Athènes, c’est aussi une scène alternative et underground diversifiée, riche et excitante. C’est une ville qui évolue à grands pas malgré la crise qui frappe le pays et qui pourrait très vite réussir à rivaliser avec les capitales les plus cool du monde.

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Athènes, ville de contrastes

Athènes attire chaque année des millions de touristes, mais la plupart du temps, les visiteurs font le tour du centre historique, visitent l’Acropole (qui domine la ville) et le musée national archéologique, ils partent ensuite très vite passer leurs vacances et se dorer la pilule sur les îles helléniques alentours.

Athènes underground, par les habitants

La ville offre une scène underground et alternative riche et en pleine expansion. Son université propose une approche intéressante des études sociales et son école des beaux-arts est fraîche et active. Les meilleurs endroits d’Athènes se trouvent derrière des portes de garage ou au fond des patios… Il faut donc être curieux et prendre son temps.

On trouve ainsi à Athènes de nombreuses galeries, artist-run spaces, salles de concerts, librairies, plateformes éditoriales influentes, théâtres indés, cinémas, bikes shops. Des projets menés soit par de vrais Athéniens soit par des gens qui ont décidé après Paris, Berlin, Los Angeles de poser leurs valises ici pour un moment. Il y a une énorme vague DIY. Les gens créent ensemble et de plus en plus partagent des espaces de coworking ou des ateliers. On se rend compte aussi au fil des discussions que les gens sont ouverts aux collaborations, aux projets innovants, aux idées décalées aussi. Seul le temps nous dira comment tout cela va évoluer mais on peut clairement sentir une vague de “pré-gentrification”. On a rencontré à Athènes quelques personnes qui ont eu leurs propres expériences là-bas et qui nous ont largement donné leur avis sur la ville, avec leurs tips à eux…

Paul Makowski, jeune artiste, a débarqué à Athènes un peu par intuition et y a ouvert avec un ami (et peu de moyens) deux lieux d’expositions temporaires appelés “super”, leur but était de monter des expos avec de très jeunes artistes n’ayant jamais exposé leurs œuvres et d’avoir ainsi une expérience “internationale” un peu brin dépaysante…

“C’est une très chouette ville, très dense. Tu t’y sens un peu comme dans un petit New York, très cosmopolite avec une super énergie. Bien sûr on ressent encore la crise, les gens souffrent de ça mais on sent que chacun y donne du sien, ce qui donne une atmosphère très positive et attractive.”

Paul nous recommande vivement le Lohan, le club de Lindsay Lohan…

Despina Charitonidi, 26 ans, est née à Athènes et y a étudié aux Beaux-Arts, elle définit Athènes comme “une ville trop orientale pour être occidentale et trop occidentale pour être orientale” et a, selon elle “en plus d’être une capitale européenne un ‘je ne sais quoi’ en plus”… Elle compare aussi Athènes à Berlin…

“Je suis née ici… je pourrais dire qu’Athènes est un peu kitsch d’un côté avec tout son côté ruines antiques… mais néanmoins, les gens, le climat, le coût de la vie, la cuisine sont exceptionnels. Il y a une vraie variété de divertissements, les théâtres, les musées, la vie nocturne… On se sent vivre là-bas, on se sent vrai sans pression sociale, où le beau et le laid se côtoient sans complexes. Je trouve ma ville charmante avec ses graffitis vintage et ses taxis jaunes. Nos soirées ne sont pas basées sur les drogues mais sur la musique, les échanges, le langage corporel. À Athènes, la jeunesse est aussi politiquement engagée et active. Les jeunes s’engagent car il y a de l’espoir.”

“Athènes pourrait être un ‘Berlin by the Sea’, mais, même si Athènes est plutôt hype, la ville n’est pas encore à son paroxysme… tout n’est pas romantique et tout est à construire… Ce qui est jusqu’ici certain, c’est qu’on peut noter qu’il y a de plus en plus de jeunes gens arrivant de l’étranger, on parle de plus en plus anglais dans la rue, comme si Athènes était ‘the place to be’ en ce moment…”

Pour une véritable expérience grecque, Despina recommande une virée à Vathis Square pour un falafel à 1 ou 2 euros ou une salade grecque, au cœur d’Athènes, là où de multiples cultures se rencontrent. Elle nous conseille aussi le Asylo bar (y aller après 2 heures ou 3 heures du mat’), les gens boivent, dansent sur un mix bizarre de Britney Spears, de Metallica ou de pop musique grecque…

Ernst Sylvester est un artiste allemand, un brin nomade qui pose, depuis 2015, régulièrement ses valises à Athènes. Pour lui, la ville est une vraie source d’inspiration…

Ernst recommande d’aller manger à Ouzeri Tou Laki (restaurant où on vous servira le poisson le plus frais et savoureux de la ville), de boire un verre au Galaxy Bar (pour une virée chic), d’aller au Koukles Club (tenu par des Drag-Queens super sympas) et au Cantina Social (un bar branché avec projection de films classiques à la tombée de la nuit). Il nous conseille aussi de voir l’atmosphère du centre-ville à 6 heures du matin.

Yana Rotner est une artiste basée à Tel Aviv. Elle a passé 2 mois dans un centre d’art pour travailler sur ses projets artistiques. Pour elle, Athènes est devenue une ville très familière, par sa mentalité et ses dynamiques culturelles et sociales.

“Pendant mon séjour à Athènes, j’ai vraiment rencontré la scène artistique locale, j’y ai travaillé avec beaucoup d’artistes grecs. J’ai aimé la manière dont les jeunes artistes constituent leur réseau en créant et contribuant à beaucoup d’événements dans la ville. Selon moi, Athènes a le rôle d’une sorte de ‘nouveau Berlin’. C’est hype et frais, les gens sont engagés et on échange de vraies idées, il y a quelque chose de très authentique ici.”

“Un jour, j’ai voulu m’échapper du centre-ville, nous avons roulé 30 minutes et nous nous sommes retrouvés à la bordure d’Athènes, à Agia Marina. Nous nous sommes baladés et nous avons ensuite bu un verre en haut de la colline au café Telescope, la vue sur la ville est improbable et son ambiance m’a complètement fait penser aux vibrations de Los Angeles, dans sa banlieue. Juste au-dessus, il y a une petite église moderne très surprenante…Athènes a sans aucun doute des centaines d’endroits secrets comme celui-là.”

Yana recommande les fermiers du marché de Kolonaki tous les vendredis pour acheter du vrai fromage grec et du ziporo (meilleur que le raki) puis d’aller prendre un cappuccino au Kostarelos… Elle nous recommande aussi d’aller voir la super librairie indépendante Ommu, de découvrir des petites galeries comme la Snehta Residency et d’écouter Radio Athènes (radio indé, art et culture).

On fait quoi d’autre, sinon ?

Autre endroit, Daily Lazy Projects. C’est une jeune galerie internationale, fondée par des artistes. En parallèle, ils ont monté un blog où on y parle d’art et qui showcase des expositions en cours, des ateliers d’artistes et des œuvres d’art. Leur lieu est sponsorisé par Efimerida café-bar (un super endroit où boire un verre qui propose aussi des soirées comme on aime).

Métro : 1,40 euro
Taxi : très abordable
Les rues sont indiquées en alphabet grec mais la plupart du temps aussi dans notre alphabet, ne pas hésiter à demander sa route, les Athéniens sont très sympas.
Acropole : 20 euros, compter une heure de queue.
Juillet-août : hot, hot, hot !