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Voilà à quoi ressemblait l’Assemblée lors du vote sur l’état d’urgence

Voilà à quoi ressemblait l’Assemblée lors du vote sur l’état d’urgence

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Par Théo Chapuis

Publié le

Seuls 136 députés sur 577 étaient présents lundi 8 février pout voter l’article premier du projet de révision de la Constitution.

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Cent trente-six. C’est le nombre riquiqui de députés présents lundi soir dans l’hémicycle pour voter l’article premier du projet de révision constitutionnelle. Les élus étaient appelés à se prononcer sur l’inscription de l’état d’urgence dans la Constitution, une mesure qui divise la majorité. Ils ont finalement adopté, à 22 h 15 et par 103 voix contre 26, cet article décidé après les attentats meurtriers du 13 novembre 2015.

Comme Libération le montre, le vote s’est déroulé dans une Assemblée aux trois quarts vide. Seuls 5,1 % des députés LR et 6,9 % des représentants UDI étaient présents. De quoi faire passer les socialistes et des écologistes, dont les taux de présence s’élèvent respectivement à 37,28 % et 55,56 %, pour des groupes parlementaires assidus.

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Il n’y a pas que les médias pour s’en indigner. Dès hier soir, le hashtag #DemandeAuxDeputésDeSeJustifier émergeait sur Twitter, partagé par des citoyens mécontents, et souvent accompagné du nom de leur élu local, absentéiste :

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Avec un tel taux d’absentéisme dans les rangs de l’Assemblée, le vote de l’article premier du projet de révision constitutionnelle est une gifle à la démocratie. La rubrique Six Plus de Libération a compté : sur un total de 574 députés votant, il a suffi de 17 % de voix pour remporter le vote. Facile quand 76,3 % des élus manquent à l’appel. Soit 448 absents.

Au niveau du vote en lui-même, les représentants du PS, leurs alliés radicaux de gauche, mais également quelques élus LR et UDI se sont exprimés pour ce premier article du projet. Ils se sont opposés à une maigre résistance, portée par une poignée de “frondeurs” du PS, unis dans l’adversité avec une majorité de députés EELV, Front de gauche, LR et UDI.

La déchéance de nationalité discutée mardi

Après des débats, quelques amendements ont été ajoutés, notamment celui qui empêche la dissolution de l’Assemblée nationale par le président lorsque l’état d’urgence est activé. Autre ajustement : une disposition prévoit que l’état d’urgence ne puisse être voté pour une durée supérieure à quatre mois, renouvelables évidemment.

Si l’état d’urgence n’a pas passionné les élus, on espère que l’article 2 déclenchera chez davantage de parlementaires l’envie de représenter leurs administrés : les discussions auront lieu aujourd’hui et concerneront l’embarrassante et épineuse question d’une déchéance de nationalité pour les binationaux reconnus coupables de délits ou de crimes terroristes, avant un vote solennel prévu mercredi sur l’ensemble du texte. Allez, courage.