L’armée américaine pourra finalement recruter les personnes transgenres à partir de janvier 2018

L’armée américaine pourra finalement recruter les personnes transgenres à partir de janvier 2018

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Par Mélissa Perraudeau

Publié le

Une juge fédérale a rejeté le recours du ministère de la Justice et autorisé les personnes transgenres à s’engager dans l’armée à partir du 1er janvier 2018.

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Alors que l’administration Obama avait décidé l’année dernière que l’armée devrait commencer à accueillir des recrues transgenres à partir du 1er juillet 2017, le ministre de la Défense actuel, James Mattis, avait décalé de six mois l’échéance, prétextant un besoin d’“évaluer l’impact” de la mesure.

Une annonce du président Trump cet été avait ensuite fait l’effet d’une bombe : en trois tweets, il avait déclaré que les personnes trans n’auraient pas le droit de servir dans l’armée, en justifiant cette discrimination par le soi-disant “fardeau des coûts médicaux énormes” et les “perturbations” que celles-ci entraîneraient – ce qui interrogeait également sur le sort des soldats transgenres en activité. Comme le Huffington Post le rapporte, l’organisation de défense des droits des personnes LGBTQ+ Human Rights Campaign estime qu’ils sont environ 15 000 parmi les 1,3 million de militaires en activité.

Plaintes d’organisations et actions des tribunaux

La mobilisation s’est organisée pour lutter contre cette mesure discriminatoire, qui faisait suite à l’annulation d’une autre loi de l’administration Obama, autorisant les élèves trans à utiliser les toilettes de leur choix. De nombreuses voix de personnalités, de politiques et des associations de défense des droits LGBTQ+ se sont élevées pour défendre les personnes trans.

Début septembre, il y avait ainsi déjà trois plaintes déposées par des associations aux noms de vétérans et militaires transgenres. Elles invoquaient notamment une violation du cinquième amendement de la Constitution des États-Unis, qui assure entre autres “une protection égale” à tous les citoyens.

L’interdiction décrétée par Donald Trump avait ensuite été bloquée par deux tribunaux fédéraux, dont celui de la juge Colleen Kollar-Kotelly, à Washington, fin octobre. La magistrate déclarait que l’interdiction n’était pas motivée “par des craintes légitimes sur l’efficacité militaire ou les contraintes budgétaires […], mais plutôt par un désir d’exprimer une désapprobation plus générale des personnes transgenres”.

Le ministère de la Justice avait alors fait appel et déposé un recours le 6 décembre, demandant à décaler une nouvelle fois l’ouverture du recrutement aux personnes transgenres prévue ce 1er janvier après le report initial.

Une ouverture sous conditions

La juge Colleen Kollar-Kotelly a rendu sa décision ce lundi 11 décembre, statuant que “le tribunal ne repoussera pas son injonction préliminaire”. Les personnes transgenres pourront donc bien être recrutées dans l’armée américaine à partir du 1er janvier 2018.

Cette ouverture ne se fera cependant pas sans conditions : celles-ci devront réussir une batterie de tests physiques, médicaux et psychologiques, comme le Telegraph le rapporte. David Eastburn, porte-parole du Pentagone, a ainsi expliqué que les candidat·e·s devront prouver être “cliniquement stables” depuis au moins 18 mois.

La décision de la juge a en tout cas été largement saluée par les associations défendant les droits des personnes LGBTQ+. Le Telegraph indique par exemple que Sarah McBride, la porte-parole de Human Rights Campaign, a loué cette décision montrant qu’“il n’y a tout simplement pas de raison légitime d’interdire à des Américains transgenres volontaires et capables de servir leur pays”.

Mais Sarah Sanders, la porte-parole du gouvernement Trump, a de son côté déclaré ce lundi que “le ministère de la Justice est en train d’étudier ses options légales pour s’assurer que la directive du président puisse entrer en vigueur”.