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Après les millennials, la sphère mode a une nouvelle cible : les enfants

Après les millennials, la sphère mode a une nouvelle cible : les enfants

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Par Manon Baeza

Publié le

Quand le monde du luxe a pour nouvelle cible les chérubins.

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Auparavant la mode enfantine n’avait pas vraiment de spécificités ni de saisonnalité dans ses tendances, les créations semblaient être seulement des “miniatures d’adultes”. La mode, notamment de luxe, pour enfants a été initiée par des créateurs tels que Jean Patou, Madeleine Vionnet, la Maison de Madeleine Chéruit et Jeanne Lanvin. La Maison Lanvin s’est même intéressée à la mode enfantine avant de se pencher sur la mode féminine. Et il semblerait qu’aujourd’hui, la sphère mode s’axe de plus en plus sur nos chérubins. En effet, dernièrement, on remarquait que les enfants étaient de plus en plus présents dans le monde du luxe et de la mode.

Quand les enfants envahissent la sphère mode

Récemment, l’emblématique magazine Web de streetwear Hypebeast annonçait le lancement d’une nouvelle verticale, Hypekids, consacrée à la mode pour enfants. En juin dernier, Balenciaga mettait à l’honneur les papas en demandant à ses mannequins hommes de venir accompagnés de leurs bambins. Une belle idée mais aussi l’occasion pour la Maison Balenciaga de relancer stratégiquement une collection pour enfants, puisque toutes les pièces présentes lors du défilé seront en boutique dès novembre prochain. C’est aussi le cas de Givenchy, qui lançait ce mois-ci sa première collection dédiée aux enfants avec “Givenchy Kids“, en collaboration avec le groupe français CWF, spécialiste de la mode enfantine. Karl Lagarfeld quant à lui, ne se sépare plus de son petit protégé Hudson Kroenig, aujourd’hui devenu un réel habitué des défilés Chanel. Enfin, la marque Bonpoint fait carrément défiler des enfants, en s’accordant au maximum avec les calendriers couture de la Fashion Week, pour présenter leurs nouvelles collections.

En 1957, la princesse de Monaco, Grace Kelly, commandait auprès de Christian Dior une robe pour sa fille Caroline. Dix ans après, en 1967, Dior se penchait sur la mode enfantine en créant Baby Dior sur l’avenue Montaigne. Si cette mode pour enfants connaît une telle croissance aujourd’hui, c’est aussi parce que le monde du luxe a toujours soif d’argent et que l’univers enfantin de la mode était un secteur de plus à conquérir. De plus, les années 2000 marquent l’avènement d’Internet, et aussi celui des réseaux sociaux avec une “starification” croissante des people auprès des plus jeunes. Ces plateformes représentent une scène idéale pour les stars qui aiment partager leur quotidien et tout particulièrement leur lifestyle. L’occasion parfaite pour des personnalités telles que Kim Kardashian, Victoria Beckham ou encore Beyoncé d’exposer leur progéniture, plus swagguée que jamais, à la vue de tous. Certains vont même jusqu’à désigner le prince George, comme l’enfant le plus influent dans le monde.

Un marché en plein essor

Selon un rapport de l’entreprise Euromonitor, le marché pour enfants est en plein essor contrairement à celui du prêt-à-porter féminin et masculin. Ce marché connaît une augmentation constante depuis cinq ans, et tout particulièrement en 2016 avec une accélération de 5 %. Un développement que les marques ont su saisir, telle que le prouve l’enseigne française Comptoir des Cotonniers qui cherche aussi bien à séduire la mère que ses filles, ainsi que la plateforme Melijoe. Celle-ci regroupe plus d’une centaine de marques de luxe pour enfants tels que Chloé, Burberry, Calvin Klein, Dolce & Gabbana, Versace et Gucci. Les prix, quant à eux, restent dignes des marques et restent exorbitants. Ce n’est pas sans rappeler qu’un chérubin change de vêtements approximativement tous les six mois et qu’il grandit jusqu’à ses 18 ans en moyenne. C’est donc un prix ridiculement excessif que les stars se voient débourser pour la prunelle de leurs yeux. Sachant qu’en plus de cela, l’industrie du textile est la deuxième industrie la plus polluante dans le monde, cette fast-fashion infantile dessert encore plus la cause écologique.

Dans le passé, c’était les femmes qui représentaient le faire-valoir des familles aisées. Il semblerait qu’aujourd’hui elles aient été remplacées par leurs enfants et la sphère mode l’a très bien compris. Sinon, pour les gens un peu plus normaux et moins dans l’excès et l’apparence, il existe la plateforme de trocs de vêtements l’Armoire des petits ou Percentil, qui vend des créations de seconde main, à vous de voir.