L’Académie française opposée à la réforme orthographique

L’Académie française opposée à la réforme orthographique

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Par Louis Lepron

Publié le

Accents circonflexes de tous bords, vous avez un soutien de taille. 

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“Je n’ai pas compris les raisons qui expliquent l’exhumation d’une réforme de l’orthographe élaborée il y a un quart de siècle et où l’Académie française n’a eu aucune part, à l’inverse de ce que l’on a voulu faire croire”.

Dans les pages du Figaro, Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de l’Académie, se dit opposée à la réforme orthographique à laquelle les maisons d’édition de manuels scolaires ont dit oui à partir de la rentrée prochaine.

La réforme, datée de 1990, prévoit la simplification de mots à travers la fin de l’accent circonflexe dans certains cas, la suppression du tiret pour certains termes (week-end, mille-pieds) ou encore la transformation de “nénuphar” en “nénufar” ou de”oignon” en “ognon”. 2 400 mots du vocabulaire français sont ainsi concernés, provoquant une vive polémique sur la Toile, à l’aube de sa généralisation dans les manuels scolaires.

Hélène Carrère d’Encausse a ainsi affirmé qu’elle ne souhaitait pas d’une réforme orthographique appliquée de manière brutale :

“La position de l’Académie n’a jamais varié sur ce point : une opposition à toute réforme de l’orthographe mais un accord conditionnel sur un nombre réduit de simplifications qui ne soient pas imposées par voie autoritaire et qui soient soumises à l’épreuve du temps. […] Le problème n’est donc plus d’offrir des facilités aux élèves, de conserver ou non l’accent circonflexe, mais de revoir totalement notre système éducatif.”

Aussi, l’historienne a précisé que l’Académie avait conduit une reflexion sur des “principes généraux – un nombre limité de rectifications d’incohérences ou d’anomalies graphiques – mais non sur le projet lui-même, dont le texte était en cours d’élaboration”.