30 % des personnes LGBTQ+ constatent des discriminations au travail

30 % des personnes LGBTQ+ constatent des discriminations au travail

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Par Mélissa Perraudeau

Publié le

Selon une étude rendue publique ce jeudi, les discriminations LGBTQphobes dans le monde du travail restent conséquentes. Les femmes lesbiennes et bi, victimes d’un “double plafond de verre”, sont particulièrement concernées.

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30 % des personnes LGBTQ+ disent avoir déjà constaté des discriminations dans le cadre de leur travail, révèle une enquête menée par l’Ifop pour l’association spécialisée sur la question LGBT dans le monde du travail, Autre cercle.

Franceinfo révèle ce jeudi 14 décembre les résultats de cette étude réalisée auprès de 6 698 salarié·e·s hétérosexuel·le·s et LGBTQ+ français·e·s travaillant au sein d’organismes (aussi bien publics que privés) signataires de la Charte d’engagement LGBT de l’Autre cercle.

Si près de 89 % des personnes lesbiennes, gays et bisexuelles ainsi que 72 % des personnes transgenres interrogées se sentent bien intégrées au sein de leur entreprise, 30 % des LGBTQ+ disent avoir déjà constaté des discriminations LGBTQphobes dans le cadre de leur travail. Par comparaison, seuls 9 % des hétérosexuel·e·s interrogé·e·s disent avoir déjà constaté de telles discriminations.

L’enquête précise qu’elles consistent principalement en des moqueries de la part de collègues (pour 60 % des répondants LGBTQ+), puis la mise à l’écart de la part de collègues (31 %), et enfin une inégalité dans le déroulement de la carrière (29 %).

Une majorité de LGBTQ+ reste “invisible”

Preuve supplémentaire des LGBTQphobies qui persistent dans le cadre professionnel : 73 % des personnes hétérosexuelles se disent “à l’aise” face à un ou une collègue gay ou lesbienne, et un peu moins, 64 %, affirment être à l’aise face à un ou une collègue transgenre.

Plutôt logique, donc, qu’une majorité de salarié·e·s LGBTQ+ restent “invisibles”. Ainsi, 73 % d’entre eux évitent de parler de leur vie privée et 14 % vont jusqu’à faire croire qu’ils et elles sont hétéros. Près de la moitié de ces personnes LGBTQ+ (49 %) qui cachent leur orientation sexuelle considèrent qu’elle constitue une difficulté professionnelle.

Par ailleurs, une différence est visible entre les hommes gays ou bisexuels et les femmes, qui sont encore moins à l’aise pour laisser connaître leur orientation sexuelle. Ce sont ainsi 75 % des hommes gays ou bisexuels qui se rendent visibles, contre 64 % des femmes. L’étude conclut à “l’existence probable d’un ‘double plafond de verre'” pour les femmes lesbiennes et bisexuelles dans le monde du travail.

Catherine Tripon, porte-parole de l’Autre cercle, appelle par conséquent à lever “la chape de plomb que trop de responsables continuent à laisser perdurer en s’abritant derrière une soi-disant vie privée qui ne les concernerait pas”, comme le Huffington Post le rapporte. Pour elle, l’enquête montre à la fois le besoin d’un engagement explicite des employeurs contre les LGBTQphobies, et que les employé·e·s hétéros sont prêts :

“Ce premier baromètre nous confirme l’importance d’un engagement formalisé des employeurs vis-à-vis des personnes LGBT. Le nombre élevé de répondant·e·s hétérosexuel·le·s nous indique aussi que les collègues sont attentifs à ce sujet.”