Phoenix : un groupe discret qui s’amuse avec la Toile

Phoenix : un groupe discret qui s’amuse avec la Toile

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Par Louis Lepron

Publié le

Phoenix est un groupe discret. Depuis plus d’un an, la formation délivre des nouvelles au compte-gouttes sur son Facebook et son site officiel.Et les références naviguent entre calendrier républicain, chasse au trésor et fausses pistes.

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Le calendrier républicain, dit calendrier révolutionnaire, a été utilisé de 1789 à 1806, soit 17 années de bons et loyaux services. Phoenix, comme pour remettre en cause son aura royale – le groupe est originaire de Versailles, a décidé de le remettre au goût du jour en placardant ses mois en home de son site.

Car il faut savoir qu’il y a plus de 200 ans, ce calendrier a eu pour tâche d’effacer la mémoire des Français : le calendrier révolutionnaire est laïc, le calendrier traditionnel et grégorien est lui attaché au christianisme et au temps clérical.

Autant dire dire que Phoenix, même s’il chante en anglais, étreint l’histoire française comme jamais en usant de sa symbolique. L’utiliser, signifie t-il que le quatuor francilien veut faire table rase de son passé musical, fort de quatre albums, dont Wolfgang Amadeus Phoenix ?

Retour sur un groupe qui aime laisser des indices pour mieux promouvoir sa cinquième galette.

Le mystère “T P C”

D’avril à juin 2011, Phoenix publie quelques photos sur sa page Facebook avec un message en filigrane : “on enregistre”. Avec des images façons caméras de surveillance à la Paranormal Activity, et comme si la formation filmait en continue sa création, le groupe veut donner l’impression de travailler sur une nouvelle galette.

Sur leur blog, le dernier post date de mai 2011 et est intitulé “ALBUM IN PROGRESS – NEW YORK MAY 2011”. Pas de texte, juste une image sur laquelle sont inscrites les abréviations “T P C” :

Dans les commentaires, on fourmille d’hypothèses pour en comprendre la signification :  “Tchaikovsky Puccini Chopin ?”; “Train Performance Calculator?” ou encore “Tokyo Police Club”. Pendant que Phoenix court, les fans rament.

Le documentaire sur Phoenix

Octobre 2011, rebelote : Phoenix revient sur les écrans, et notamment ceux de la télévision de papa et maman. Grâce au duo Antoine Wagner (réalisateur du clip Lisztomania) et Francisco Soriano, c’est par l’entremise du documentaire From A Mess To The Masses, diffusé sur Arte, que la formation versaillaise fait un modeste retour dans les médias.

Loin d’être dans la même veine que le documentaire de Justice A Cross The Universe, le docu (dont le nom est tiré des paroles de Lisztomania) s’évertue à suivre poliment le groupe : sur les routes, pendant, avant et après les concerts.

L’arrivée du calendrier révolutionnaire

Ce n’est qu’en février 2012 que Phoenix va revenir sur la Toile. Sur son site, en page d’accueil, le groupe met dans les mains de ses fans un mois du calendrier républicain : Pluviôse. Cinquième mois du calendrier, Pluviôse correspondait, à l’époque, aux jours disposés entre le 20 janvier et le 18 février.

A la mi-avril, un nouveau mois du calendrier est disposé sur le site : il s’agit de Thermidor. Cette fois-ci, alors que Pluviôse était en phase avec la date à laquelle il avait été mis sur le site, Thermidor n’a rien à voir avec le mois d’avril : il correspond à la période allant du 19 juillet au 17 août.

Pour beaucoup, c’est un indice quant à la période de sortie du cinquième album de Phoenix. Mais l’été venu, et même si des rumeurs parlent du mois de septembre pour une possible sortie d’album, aucune information ne filtre. Seule une nouveauté fait son apparition, début juillet : il s’agit de titres inédits tirés du documentaire From A Messe To The Masses.

Pour y accéder, il faut passer par un URL étrange : “http://www.wearephoenix.com/banquedefrance” qui demande un code d’accès avec, en fond, la France. La Toile aidant, c’est le mot “Concorde” qui donne accès aux nouveaux titres. On y trouve des semblant de compositions, des débuts de tracks qui semblent être les brouillons des titres 1901, Fences et Lisztomania.

Fin septembre, à nouveau la home du site de Phoenix change. Thermidor laisse place à Vendémiaire. Tout comme Pluviôse, Vendémiaire est en phase et se situe entre le 21 septembre et le le 25 octobre. Depuis février 2012, Phoenix s’amuse avec les dates et passe du cinquième mois du calendrier révolutionnaire au onzième puis revient au premier.

Une sortie pour le 18 Brumaire ?

Malicieusement, et sans grand effort, le groupe originaire de Versailles donne la mesure du temps : ils reviennent en octobre 2011 avec un documentaire qui retrace ses folles années en mode Wolfgang Amadeus Phoenix (2009 -2011); repartent sur les brouillons de leurs morceaux (2008) en juillet pour finalement continuer à s’amuser en septembre avec Vendémiaire. Une belle stratégie, pas forcément marketing, qui donne à penser que Phoenix est toujours là, parmi nous, mais sans qu’on sache où les membres se cachent.

On se donne rendez-vous au mois de Brumaire ? Pour info, ce mois fait aussi référence au coup d’État intervenu le 18 brumaire (soit le 9 novembre) 1799 : il a porté au pouvoir un certain général Napoléon Bonaparte. Après la période révolutionnaire, est-ce que l’avènement du premier Empereur des Français signera le retour de Phoenix à la cour de la pop ? A voir.