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Tchétchénie : une quarantaine de personnes homosexuelles ont été évacuées par une ONG

Tchétchénie : une quarantaine de personnes homosexuelles ont été évacuées par une ONG

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Par Mélissa Perraudeau

Publié le

“Ils nous disent qu’on les bat. Que parfois, certaines personnes sont battues à mort. Et aussi, des personnes nous disent qu’elles sont torturées par électrocution, qu’elles n’ont pas suffisamment à manger et pas d’eau.”

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Une purge lancée par l’État et les familles

La responsable de la communication de l’ONG confirme que certaines personnes sont mortes de ces tortures – et que d’autres sont tuées par leur propre famille. Elle parle d’une chasse à l’homme, parce que “l’homosexualité en Tchétchénie est considérée comme un déshonneur, une tache pour toute la famille. Et ils croient que la seule façon de nettoyer cette tache est de tuer cette personne”. Le site PinkNews a notamment rapporté la mort d’un adolescent de 17 ans, poussé du neuvième étage par son oncle parce qu’il était homosexuel. Une personne qui a réchappé à la purge a ainsi révélé, dans un témoignage livré à un magazine russe, que des familles tuaient leurs membres gays et les jetaient dans leurs jardins – les “corps gays” ne devant pas forcément être enterrés selon les “lois islamiques”. Toujours selon ce survivant, les persécutions ne sont pas nouvelles : il explique que cela dure depuis 2009, et que de nombreuses personnes ont été forcées de payer des sommes astronomiques à la police pour éviter la torture.
L’ONG LGBT Network a par conséquent dû composer avec la terreur des personnes homosexuelles qui les contactaient, craignant que la ligne d’appel d’urgence ne soit un piège. Elle a cependant pu évacuer une quarantaine de personnes, les emmenant dans d’autres parties de la Fédération de Russie, avant de les transférer hors du pays – les familles des Tchétchènes les pourchassant parfois jusqu’en Russie. Et si la pression médiatique et internationale a forcé les autorités russes à réagir à la purge, pour la femme interviewée elles “ne font rien pour les citoyens de Russie qui sont tués, torturés et kidnappés”. Pourtant, pour Tania Lokchina de l’ONG Human Rights Watch, “il suffirait d’un coup de fil du Kremlin à Ramzan Kadyrov pour que les arrestations cessent”.