Le Québec en 3 destinations enthousiasmantes

Le Québec en 3 destinations enthousiasmantes

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Par Mehdi Omaïs

Publié le

Il n’y a pas que Montréal et la Gaspésie au Québec. La Belle Province canadienne regorge de coins sublimes et inspirants, lesquels raviront les citadins comme les passionnés de nature. Konbini vous ouvre trois portes pour mieux en saisir ses beautés plurielles. Embarquement immédiat !

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Porte n°1 : Québec, la ville

Je reviendrai à Montréal“, chante encore l’artiste Robert Charlebois. À la manière d’une promesse litanique. Insistante. Et on le comprend tant cette ville est accueillante et inclusive, cosmopolite et douce. Mais il serait inadéquat d’oublier ces autres endroits merveilleux qui font tout le sel de la Belle Province, à commencer par la ville de Québec, sa capitale. Fondée en 1608 par le navigateur, géographe et commandant Français Samuel de Champlain, dont le fantôme en habite chaque parcelle, Québec doit son nom à des origines algonquines. Elle signifie “là où le fleuve se rétrécit”. C’est en effet le resserrement du Saint-Laurent qui lui tient lieu de parfait écrin. Là, éternelle et aguicheuse, la ville fortifiée déploie une beauté sereine et conquérante, dont le Château Frontenac, son monument-phare et surélevé, en est la cristallisation.

125 ans déjà que cet édifice – nommé d’après le comte Frontenac, gouverneur de la Nouvelle-France – fait le bonheur des visiteurs. Il a été inauguré en 1893 et envisagé à l’époque comme une escale idéale pour les nombreux voyageurs empruntant le chemin de fer de la compagnie Canadian Pacific Railways. Aujourd’hui, ses murs abritent l’hôtel Fairmont – qui serait le plus photographié du monde –, riche de 611 chambres sur 18 étages, 12 kilomètres de corridor et 2 000 fenêtres donnant sur le fleuve. N’hésitez pas à pousser sa porte et à en découvrir l’architecture. En sortant, il convient de sillonner la splendide terrasse Dufferin, qui cache une crypte archéologique. C’est sous ses belles planches de bois, dont raffolent touristes et promeneurs, que se situent les ruines du Château Saint-Louis, l’ancienne résidence officielle et siège de pouvoir des multiples gouverneurs.

Québec doit sans nul doute son charme à son fameux cœur historique, déclaré patrimoine mondial par l’Unesco. Au détour de chaque rue, on peut y admirer, de bâtisses en demeures, le double héritage français et britannique. Outre le Château Frontenac, des incontournables pullulent : l’escalier Champlain, le funiculaire anglé à 45 degrés auquel on accède par la maison Louis Jolliet ou le Musée des Ursulines, propriété de la première communauté religieuse enseignante du pays. À la rue du Trésor notamment, succombez aux amuseurs, aux calèches qui passent et aux artistes. Les commerces, magnifiques, se fondent parfaitement dans le décor, sans en dénaturer le cachet. Tout comme les restaurants, beaucoup trop chers néanmoins (il est préférable de sortir du centre historique, en empruntant la Grande Allée, pour manger à prix raisonnable).

Après avoir arpenté les Plaines d’Abraham et la Citadelle de Québec, érigée en 1820, ne boudez pas le plaisir d’une visite guidée des fortifications (demandez Francis, ses explications sont éclairantes et recontextualisent parfaitement les mutations de la ville) et d’une traversée jusqu’à Levis, sur l’autre rive. Pour les amateurs de photos, c’est un spot privilégié, qui permet d’immortaliser la beauté de la ville, laquelle change à toute heure selon l’exaltante lumière du nord. On regrettera néanmoins la proximité frontale avec une zone industrielle où se dressent des silos à grains disgracieux. Notez enfin que les quartiers Saint-Jean-Baptiste et Saint-Roch valent le détour. Où que vous alliez, le sourire des habitants et leur serviabilité vous enchanteront à coup sûr. En bonus : le Musée de la Civilisation et le beau Parc de la Chute-Montmorency (30 mètres plus haute que Niagara), accessible à 15 minutes en voiture.

Une idée pour manger ?
Mille et une pizzas : 363, rue Saint-Paul
Les pizzas sont excellentes et les tarifs du menu, fait assez rare pour être précisé, incluent directement les taxes et le pourboire. (Site Web)

Une idée pour dormir ?
Aux années folles : 5, rue des Saules Est
Maison d’hôte de charme, tenue par Jean Daoust, un homme cultivé et attentionné, qui prépare des crêpes et du pain perdu de folie au petit-déjeuner. (Site Web)

Porte n°2 : le Parc National du Fjord-du-Saguenay et Tadoussac

Marre de la ville ? À vous les grands espaces naturels, dont le Canada regorge. À environ six heures de route de Montréal, le parc national du Fjord-du-Saguenay et ses 326,7 km2 de superficie vous tendent des bras lumineux et enchanteurs. Pour rappel, au cas où vous auriez séché vos cours de géologie, un fjord désigne une vallée glaciaire envahie par la mer. Le mot vient de Finlande, pays qui en compte la plus forte concentration sur la planète. Celui du Saguenay – également nommé graben (fossé en allemand) – serait né il y a environ 350 millions d’années. On y constate l’effondrement du socle rocheux entre deux failles majeures, celle de la rivière Ste-Marguerite et celle du lac Kenogami. Le fjord en question a une largeur de 2 kilomètres et s’étend sur 105 kilomètres de St-Fulgence à Tadoussac et peut atteindre, entre Rivière-Éternité et l’Anse-Saint-Jean (magnifique site) des profondeurs maximales de 270 mètres, soit l’équivalent d’un édifice de 85 étages.

Il y a plusieurs manières d’admirer ce site naturel, enclavé entre des falaises escarpées, d’une majesté confondante : la route, le circuit cyclable (de près de 435 kilomètres, longeant la rivière Saguenay), le bateau (à une vitesse moyenne de 18,5 km/h, il faut 5 heures 30 pour le parcourir) et bien évidemment la randonnée. Pour cette quatrième possibilité, la plus galvanisante, les choix sont multiples et permettent une contemplation sous tous les angles et sous toutes les coutures. Ne vous étonnez d’ailleurs pas en découvrant que la surface de l’eau est sombre. La raison de cela est simple : la teinte émane en réalité de la présence de fer dans le sol que draine le Saguenay. Ajoutez à cela les tourbières de la région, où la décomposition des végétaux libère des matières qui confèrent à l’eau une teinte brune, proche du thé. En hiver, avec un mètre de glace sur la plus grande partie du fjord, un brise-glace entretient la voie navigable tandis que certains pratiquent la pêche blanche.

On conseille vivement, pour les sportifs, le Sentier de la Statue (environ 8 km aller-retour) – comptez 8,50 dollars pour entrer dans le parc. En prenant votre temps pour admirer chaque vue qui s’esquisse, l’escapade peut durer 3 heures. À son terme, vous vous retrouverez devant la fameuse Statue de la Madone du Saguenay, qui veille sur les navigateurs depuis 1881. Sculptée par Louis Jobin et faite de pin blanc, elle surplombe le décor de manière olympienne.

Après vous être imprégné de l’ambiance de l’Anse-St-Jean, prenez sans tarder la direction de Tadoussac, un bijou accessible en ferry depuis Sainte-Catherine. Classée parmi les plus belles baies du monde, celle de ce splendide village de 831 habitants se situe au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saguenay. N’hésitez pas à grimper dans l’un des bateaux touristiques AML (entre 80 et 85 dollars le voyage de 3 heures) afin d’aller à la rencontre des stars du site, celles que tout le monde espère contempler : les baleines. Pour information, il n’est pas garanti que vous en voyiez une exécuter un saut périlleux. Il n’empêche qu’avec un peu de chance, vous sourirez béatement devant des bélugas, des phoques gris ou des baleines à bosse. Et si la déception est trop forte, parce que les imposants mammifères ont boudé ce jour-là, une balade et le long d’improbables et enchanteresses dunes de sable devrait vous remettre en joie.

Deux idées pour manger ?
Bistro de l’Anse : 319 rue Saint-Jean-Baptiste, L’Anse-Saint-Jean
Un esprit maison et une cuisine très locale. Après une journée de rando, faites le plein de sucre avec notamment le pouding du chômeur à l’érable. (Site Web)
La Galouine : 251 rue des Pionniers, Tadoussac
Le service est accueillant, le décor convivial et le homard est divinement bon (et accessoirement nettement moins cher qu’en France). (Site Web)

Deux idées pour dormir ?
Auberge des Cévennes : 294 rue Saint-Jean-Baptiste, L’Anse-Saint-Jean
Une maison patrimoniale qui a su conserver un charme un peu vieillot. Les chambres sont confortables et le petit déjeuner gourmand. (Site Web)
Hôtel le Beluga : 191 des Pionniers, Tadoussac
L’accueil y est formidable et l’hôtel idéalement placé. On vous enjoint de faire un tour dans le restaurant de l’établissement. On y mange très bien. (Site Web)

Porte n°3 : Granby et L’Estrie

Au sud-est du Québec trône une imposante et charmante région dénommée Cantons-de-l’Est. Sa désignation administrative est l’Estrie. Elle s’étend vers l’est et le sud jusqu’aux États américains du Maine, du New Hampshire, du Vermont et de New York. D’ailleurs, depuis cette zone, le voyage en road trip vers la Grosse Pomme constitue un must tant les paysages qui s’y épanouissent sont vivifiants. Si vous êtes à Montréal, il ne vous suffira que d’une heure pour accéder à Granby, l’une de ses destinations emblématiques. Cette ville tranquille et chaleureuse est un spot idéal pour se ressourcer et se mettre au vert. Difficile de ne pas être transcendés par une balade à vélo (location chez Sports aux Puces sur Denison Street) autour du Lac Boivin ! Vous pouvez également pédaler vers le parc national de la Yamaska. Question flore, vos rétines seront forcément ravies entre les sapins, les pruches, les bouleaux ou les érables, diffusant des parfums délectables. Question faune, des reptiles, des amphibiens, des écureuils sont entre autres au rendez-vous.

Mais la vedette saisonnière reste bel et bien la fameuse bernache du Canada (famille des oies), pas toujours très hospitalière mais ô combien attachante. Si vous avez envie de poursuivre dans l’aventure animalière, il convient de faire un tour au zoo de Granby, l’un des plus célèbres jardins zoologiques de tout le pays. Vous y croiserez une cohorte de bébêtes parmi lesquelles des lions, des suricates, des serpents, des singes, des volatiles et autres crocodiles. Outre son aura naturelle, ses maisons élégantes, ses parcs, ses fontaines et ses belles églises, Granby doit sa notoriété à son Festival international de la chanson, le plus important concours de chanson francophone du Canada, dont la 50e édition se tiendra du 15 au 26 août 2018.

Filez aussi en direction du Mont Orford, non loin de la pittoresque et irrésistible ville de Magog. Le parc du Mont-Orford, culminant à 853 mètres, vous permettra d’observer des cerfs de Virginie et des grands hérons dans leur habitat naturel. Côté animations, selon les saisons, ce n’est pas l’offre qui manque : sports nautiques en tous genres, ski, vélo, randonnée, golf, escalade, interprétation de la nature… De quoi vous contenter, que vous soyez seul·e·s, en famille ou entre amis. Des villes enivrantes comme Shefford, Bromont ou Waterloo sont également des escales immanquables si vous passez dans le coin. Là encore, les habitants salueront votre venue avec toute la bonhomie et l’entrain du monde.

Une idée pour manger ?
Café de la Brûlerie : 4 rue de la Gare, Granby
C’est l’une des plus belles terrasses de Granby. On vous suggère les frites de patates douces accompagnées du burger au poulet et aux poires. Très bon ! (Site Web)

Une idée pour dormir ?
Hôtel Saint-Christophe : 255 rue Denison E, Granby
Cet hôtel est idéalement placé. Au bord du Lac Boivin, il permet d’accéder très vite aux espaces verts pour s’y perdre joyeusement. (Site Web)