Techno dans les classes : un prof milite pour inculquer la culture rave aux élèves

Techno dans les classes : un prof milite pour inculquer la culture rave aux élèves

Image :

(Instagram/©BenKlock)

photo de profil

Par Théo Mercadier

Publié le

Entre une session mix sur platines vinyles et une écoute religieuse de la Symphonie n° 9 de Beethoven, mon cœur balance.

À voir aussi sur Konbini

“Hé monsieur ! Il est trop lourd mon drop là, nan ? Alleeeeeez là.” Bientôt dans toutes les salles de classe britanniques ? Pete Dale, professeur en musiques populaires à la Manchester Metropolitan University, l’espère. Dans une tribune publiée sur The Conversation et sobrement intitulée “Comment la techno pourrait révolutionner les cours de musique”, il défend les nombreux bénéfices que représenterait une intégration de la culture rave dans les cours de musique donnés aux élèves. “Chercher à tout prix à faire écouter du Mozart ou du Beethoven à nos élèves part d’un bon sentiment, mais il y a 100 % de chances pour qu’ils écoutent autre chose une fois rentrés chez eux”, explique-t-il en introduction, avant d’insister sur la nécessité d’une plus grande intégration de la culture techno dans les classes :

“Rendre nos classes attractives pour les élèves est d’une importance vitale, parce que si l’école devient un lieu qui leur est complètement étranger, alors en tant que prof nous laissons tomber toute une génération de mélomanes passionnés”.

En s’enfermant exclusivement dans la transmission des géants de la musique classique, les profs de musique passeraient donc à côté d’une formidable opportunité “d’aider les élèves à s’investir dans quelque chose qu’ils aiment vraiment”. Et ce quelque chose, c’est ni plus ni moins que de la bonne grosse musique électronique répétitive, du genre qu’on écoute dans des grands hangars, sur des sonos de 7 000 watts et en se demandant pourquoi le mec à côté de nous se balade en slip.

Cours de DJing dans toutes les classes

“Leurs parents sont probablement d’anciens ravers et la musique répétitive hardcore fait partie de leur environnement musical”, continue Pete Dale, visiblement inquiété par le fossé culturel qui s’est creusé entre les profs et leurs élèves. “Ça m’est apparu comme une évidence quand j’ai tenté de donner des cours de DJing à de jeunes professeurs qui bossent dans des quartiers réputés difficiles”, quartiers où le goût de la teuf est partagé par de nombreux étudiants.

“Beaucoup de ces profs n’avaient jamais vu de platines de leur vie, ou n’avaient aucune idée de comment s’en servir.”

Avant d’en arriver à ce constat, Dale raconte qu’il a lui-même fait les frais de son inexpérience dans le domaine de la musique électronique. Pour créer des ponts avec ses élèves “en échec scolaire“, il a donc pris des cours de DJing auprès de pros du monde de la nuit, avant de transmettre son savoir-faire à ses étudiants. Un engagement qu’il recommande à tous les profs de musique, d’autant que les nouvelles technologies permettent d’acquérir du matos à peu près décent à moindre coût. Alors la prochaine fois que votre prof de musique vous demande ce que vous pensez de la dimension philosophico-métaphysique présente dans l’œuvre de Wagner, sortez vos platines et dites-lui que vous avez plutôt envie d’écouter un truc comme ça :