Entretien avec la chorégraphe Parris Goebel : “Les femmes peuvent aussi dominer la compétition”

Entretien avec la chorégraphe Parris Goebel : “Les femmes peuvent aussi dominer la compétition”

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Par Naomi Clément

Publié le

Depuis la sortie du clip “Sorry” de Justin Bieber, la Néo-Zélandaise n’a cessé d’attirer l’attention des médias, y compris la nôtre. Entretien avec celle qui a fait de la danse un synonyme du girl power.

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Parmi les femmes qui ont mis le feu à l’année 2015, une en particulier a su réchauffer nos cœurs : Parris Goebel. Originaire de Nouvelle-Zélande, cette chorégraphe de 23 ans s’est fait remarquer pour son travail, à la fois sensuel et percutant, dans le clip “Sorry” de Justin Bieber.

Fondatrice des crews ReQuest et The Royal Family, créatrice de ce qu’elle a baptisé le “polyswagg” (un style de danse qu’elle décrit comme “l’expression du caractère insolent d’une femme mêlé à une force intérieure agressive”), cette autodidacte a déjà chorégraphié quelques-unes des plus grandes artistes féminines telles que Nicki Minaj, Janet Jackson, Jennifer Lopez ou plus récemment CL, grande prêtresse de la K-Pop.

Après quelques mails échangés, Parris Goebel nous a accordé un moment pour nous parler de son année chargée, de Missy Elliott et de la façon dont la danse incarne à ses yeux un moyen de valoriser la femme.

Konbini | Comme pas mal de gens, j’ai découvert ton travail à travers le clip de “Sorry” de Justin Bieber. Comment est née cette collaboration ?

Parris Goebel | Tout a commencé avec un appel de son manager, Scooter Braun, qui m’a demandé si on pouvait faire une vidéo ensemble pour illustrer les paroles de la chanson. On avait à peu près trois jours pour tout faire, deux pour la créer et un pour la réaliser.

Finalement, ils ont tellement aimé le résultat qu’ils ont présenté la vidéo comme le clip officiel ! Ça a été la folie, puisque la vidéo a aujourd’hui été vue plus de 500 millions de fois.

Cette collaboration a-t-elle eu un impact sur ton quotidien ? Peut-être as-tu eu plus de demandes, plus de travail… plus d’interviews ?

Ça n’a pas vraiment changé ma vie car je travaillais déjà (et continue d’ailleurs de travailler) avec des personnes très connues. Mais ça m’a clairement apporté plus de visibilité dans les médias, puisque Justin Bieber est numéro 1 à peu près partout dans le monde actuellement.

Et puis il y a aussi l’immense portée que possède la fan base de Justin à travers le monde, ainsi que ce titre qui est clairement un hit. Ajoutez à cela une vidéo que tout le monde aime et sur laquelle tout le monde danse, et vous obtenez la formule magique pour faire parler les gens !

Le clip de “Sorry” est extrêmement coloré, très joyeux. As-tu aussi choisi les vêtements des danseurs et imaginé le décor ?

Oui ! J’ai ouvert ma garde-robe et amené plein de fringues. Quelques amis designers ont également participé. On a mélangé le tout, on voulait vraiment quelque chose de fun.

Tu as aussi chorégraphié une vidéo pour “What Do You Mean?”, qui possède quelques similitudes avec “Sorry”…

Oui, “What Do You Mean?” nous a offert la possibilité de connecter avec “Sorry”, en mettant à l’image les mêmes filles dans les deux clips. Ça permettait aussi aux fans de revoir toutes ces filles dont ils étaient tombés amoureux dans “Sorry” !

Missy Elliott et Michael Jackson comme maîtres à penser

Mis à part Justin Bieber, avec qui d’autres as-tu collaboré ?

Il y a Nicki Minaj, Janet Jackson, Jennifer Lopez, CL, ou encore Big Bang…

Et avec qui aimerais-tu travailler ?

À ce stade, toute personne qui m’inspire.

En septembre dernier, tu as dévoilé une vidéo tournée dans le métro de Paris, dans laquelle tu dansais avec cinq Françaises. Tu peux m’en parler un peu plus en détails ?

Je suis tombée amoureuse de Paris lors d’une précédente visite, c’est là que j’ai rencontré ces filles, que j’ai revues plus tard lors d’un stage de dancehall.

Elles m’ont tout de suite inspirée, et elles ont une telle passion pour la danse ! On s’est revues quelque temps plus tard et on a décidé de faire quelque chose en vidéo. On a été dans le métro, et… tu connais le résultat.

Dans cette vidéo, vous dansez sur du dancehall. Quels sont les genres musicaux sur lesquels tu préfères danser ?

J’aime tous les genres. En fait, ça dépend simplement de ce que j’écoute au moment où je crée la chorégraphie, des morceaux qui me font vibrer…

Y a-t-il un clip qui t’a particulièrement marquée quand tu étais plus jeune, et qui t’a fait dire : “OK, je veux être danseuse” ?

J’adorais regarder les clips de Missy Elliott ! Ils m’ont beaucoup inspirée. Et, bien sûr, le grand Michael Jackson.

“Le polyswagg consiste à vivre et respirer la musique”

Tu te décris comme l’inventrice du “polyswagg”. Tu peux m’expliquer un peu plus dans le détail ?

Le polyswagg est l’expression du caractère insolent d’une femme mêlé à une force intérieure agressive. Pour décrire au mieux ce style, je dirais qu’il consiste à vivre et respirer la musique.

La rythmique, la puissance des sons et la fluidité du débit le rendent unique. Il ne peut que vous inspirer !

Qu’est-ce que ça te fait, de voir les filles de tes crews ReQuest et Royal Family à tes côtés dans la lumière ?

C’est exactement ce que je veux ! Je souhaite les embarquer avec moi dans ce voyage, dans ce grand rêve pour lequel il faudra travailler dur, bien sûr, mais par lequel de grandes choses arriveront.

Tu as l’air de vraiment vouloir représenter la femme à travers ton travail. Considères-tu la danse comme un moyen de la valoriser ?

Oui, à 100 % ! Au tout début, quand j’ai crée ReQuest, le monde de la danse était largement dominé par les hommes. Mais aujourd’hui, on voit très bien que les femmes peuvent aussi dominer la compétition. Il y a tellement de danseuses inspirantes, partout dans le monde !

Une dernière question pour toi : sur quoi es-tu actuellement en train de travailler ?

Quelque chose de très excitant ! Vous en saurez plus cette année.