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Warm Up : le subtil melting-pot musical de John and The Volta

Warm Up : le subtil melting-pot musical de John and The Volta

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Par Arthur Cios

Publié le

Dans Warm Up, on réalise un focus sur des artistes dont vous allez (sûrement) entendre parler dans les mois à venir. Aujourd’hui, quelque part entre The xx et Radiohead, le Bordelais John and The Volta.

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Il est assez aisé pour un journaliste d’expliquer à ses lecteurs à quoi ressemble la musique d’untel ou untel en la comparant à celle d’artistes installés, plus que de la décrire précisément. Il ne s’agit pas d’une flemme journalistique ou d’un élément de langage, c’est parfois simplement la manière la plus adéquate d’aborder le style musical de quelqu’un.

Tenez, regardez John and The Volta. Low Life, son premier album, sorti le 24 mars, est un grand melting-pot. Malgré ses influences venues de toutes parts, il n’en fait jamais trop et réussit à faire ressortir son identité propre, qui impose immédiatement une certaine forme de respect.

Derrière ce projet, un jeune Bordelais repéré lors des Inrocks Lab en 2013. On lui a envoyé quelques questions par mail, histoire d’en savoir plus.

Qui es-tu ?

Je suis John, compositeur obstiné. Trop sensible et un peu sauvage.

D’où viens-tu ?

Je viens de Bordeaux.

Quand as-tu commencé la musique ? Avec quel instrument ?

J’ai commencé à l’adolescence avec une guitare électrique.

Est-ce que tu as eu différents projets avant ?

La guitare m’a mené dans différentes directions, notamment en tant que musicien scène ou studio, mais je n’ ai jamais su rester à cette place. Il fallait toujours que je m immisce dans les compos, ça m’ a parfois joué des tours. Cependant, j’ ai beaucoup appris. Monter mon projet s’est imposé, je ne pouvais pas être autre chose que moi-même.

Quelles sont tes inspirations et influences musicales ?

J’aime trop la musique pour ne me cantonner qu’à un seul style, j’écoute donc des choses très éclectiques. J’aime écouter le Velvet ou Gainsbourg le matin, mais aussi Frank Ocean, Nina Simone, Miles, Neil Young, Bon Iver, Thom Yorke, PJ Harvey, David Bowie, Beck, les projets de Johnny Jewel, Björk…

Je suis également très sensible à la photographie, aux images au sens large… Totalement néophyte, j’aime ce rapport simple et direct. Je me fais des dossiers de screenshots qui m’accompagnent pendant l’écriture de mes compos. C ‘est une vraie source d’ inspiration pour moi. Je crois que si je le pouvais, j’ y consacrerais beaucoup plus de mon temps.

Comment composes-tu ? Décris-nous ton processus.

Je compose seul, très souvent la nuit. J’ ai besoin de m’entendre de l’intérieur. Ne pas être parasité par le reste. Je cherche obstinément à capter le juste, attraper le vrai quand il arrive, alors je laisse tourner l’enregistrement et me laisse aller pour capter le bon moment au vol. Une fois que je l’ai, j’essaye de le travailler, de le modeler, en le dénaturant le moins possible.

Si tu avais un conseil à donner aux auditeurs pour écouter ta musique, quelles seraient les meilleures conditions ?

Je l’ai composée la nuit, alors je dirais : écoutez-la la nuit. Un moment où vous êtes connecté à vous-même.

Comment définirais-tu ton projet ?

Je pense que c’est un projet qui est fort par sa sensibilité. J’ai mis du temps à le comprendre mais je sais aujourd’hui qu’il faut faire avec ce qu’on a, faire avec qui on est. Les faux-semblants et les compromis ne mènent à rien en musique. Il faut explorer ses failles, les exploiter. C’est un projet qui ne cache pas son caractère. Je tente de porter une émotion brute, de la modeler, de lui donner corps dans des chansons pop indé.