Warm Up : KillASon, le rappeur beatmaker à l’énergie débordante

Warm Up : KillASon, le rappeur beatmaker à l’énergie débordante

photo de profil

Par Sophie Laroche

Publié le

Avec Warm Up, on part à la chasse aux nouveaux talents dont vous entendrez sans doute parler prochainement. Aujourd’hui est venu le temps de vous présenter KillASon, qui vient de sortir son deuxième projet, un EP intitulé STW1. Retour sur notre coup de cœur du moment. 

À voir aussi sur Konbini

Quand la lumière de la salle de concert s’éteint et qu’une performance débute, on ne s’attend pas forcément à être emporté immédiatement. C’est sans compter sur de jeunes artistes comme KillASon, qui par leur fureur et leur énergie incomparable parviennent à capter l’attention de toute une audience dès leur entrée sur scène. Il est toujours paré d’un manteau de fourrure rouge qui rappelle l’excentricité des rappeurs américains mais il n’y a pas que cet élément qui évoque le style outre-Atlantique chez le jeune artiste. En effet, KillASon débite aussi rapidement que son ombre, un rap en anglais qui se permet même par moments de mimer l’accent français (“Number 41”), engendrant le doute sur sa nationalité.

Si l’illusion fonctionne, KillASon, 22 ans, est pourtant bel et bien français. Rappeur aux multiples identités, il s’agit aussi d’un artiste aux multiples talents. En plus de rapper, le jeune parisien qui a grandi à Poitiers produit lui-même ses sons, réalise ses visuels et une partie de ses clips tout en s’avérant être un danseur exceptionnel. Des talents qu’il a mis à profit pour son premier projet solo, The Rize, sorti en 2016, qui lui a permis de faire parler de lui et de lancer sa carrière musicale.

Aujourd’hui, KillASon sort son deuxième projet solo intitulé STW1. Un EP de cinq titres qui résonne comme un concentré d’energy music. Avec son univers excentrique et sa fougue qui rappelle Tyler, The Creator, le jeune musicien nous donne à écouter un projet vif et empreint d’une multitude d’influences qui vont du rap au reggae en passant par l’électro, mais aussi de la langue anglaise au Mina, un dialecte béninois que sa grand-mère chante sur “Abtm”. Un morceau plus grave, comme une petite accalmie musicale, qui démontre la capacité de KillASon à naviguer entre des univers différents. Retour sur l’ascension de cet hyperactif musical.

Qui es-tu ?

Je suis KillASon, 22 ans, de mon vrai nom, Marcus Dossavi-Gourdot. Je suis rappeur et beatmaker.

D’où viens-tu ?

Je suis né dans le 20e à Paris et j’ai grandi à Poitiers. Je suis d’origine franco-béninoise.

Quand as-tu commencé la musique ?

Il y a eu 3 étapes. La première concerne le beatmaking en 2003 lorsque j’ai créé mon premier projet instrumental sur PlayStation [rire]. C’est de la tech/house plutôt amusante.
La seconde, c’est mon premier rap enregistré à 14 ans, sur un projet de mon mentor Yvan “D” Talbot, avec qui je compose aujourd’hui mes morceaux. Enfin la troisième, c’est lorsque mon premier ordinateur dédié à la MAO (musique assistée par ordinateur) a été entre mes mains. J’avais 17 ans. Yvan “D” Talbot m’a appris comment composer (et continue). Et c’était parti. Il était enfin tant de s’y mettre pour de vrai.

Et la danse ?

Alors la danse, ça a commencé sérieusement (en terme de compétition battle) en 2007. Je dansais avant mais c’était la genèse !

Quels ont été tes projets précédents ?

Mon premier projet solo en tant que KillASon, c’est avec l’EP The Rize sorti il y a un peu plus d’un an. Ce premier projet est important pour moi car il marque mon véritable début en tant qu’artiste musical.

Quelles sont tes influences musicales ?

Je suis un grand fan d’Outkast, The Police, Daft Punk, Musical Youth. À l’époque je me faisais des sessions danse dans le salon en faisant tourbillonner des vinyles d’Afrika Bambaataa, Michael Jackson et bien d’autres que je ne saurais citer. Mon amour pour la danse vient de la musique.

D’où te vient cette énergie folle qui se dégage de ton travail et de tes performances ?

Ha, je ne sais pas [rire] ! J’ai toujours été empli d’une bonne dose d’énergie, à ce que l’on dit.

Comment est-ce que tu composes et écris ? Décris-nous ce processus.

C’est très variable, je n’ai pas de processus figé. Néanmoins, j’écris pas mal lorsque je suis en déplacement/voyage ou après un cinéma. Je suis un fan du 7e art, j’aime l’image et l’acting.
Pour les prods, je remarque que j’ai des périodes (car je suis encore à la faculté donc chaque heure est comptée). Ainsi, quand je suis chez moi pendant un certain temps, je compose pas mal. Étrangement, je suis très productif pendant les révisions ! [Rire]

Pourquoi as-tu choisis de rapper en anglais ?

Les artistes que j’écoute depuis ma plus tendre enfance sont à 95 % anglophones. Mon album de rap français préféré, L’École du micro d’argent, est lui-même constitué d’une majorité de samples de rap new-yorkais (Wu-Tang Clan). Ça m’a toujours semblé évident.