Avec “The Motherload”, Mastodon introduit le twerk dans le metal

Avec “The Motherload”, Mastodon introduit le twerk dans le metal

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Par Théo Chapuis

Publié le

Twerk, culture geek et personnes âgées

Ce n’est pas la première fois que Mastodon s’écarte de la forme classique de l’univers metal, genre musical conservateur s’il en est – et aux codes quasi-inamovibles en plus de quarante années d’existence. Plus tôt pour la promotion de leur album de 2014, le quatuor avait dévoilé une vidéo tout aussi peu evil pour la chanson “High Road”, troisième piste de l’excellent Once More ‘Round the Sun. 
On y découvrait un attachant petit geek et sa grand-mère obligés d’affronter une horde de fans de jeux de rôle grandeur nature. Pas de trace de sang, exit les pentagrammes, les zombies et autres joyeusetés du genre qu’on croise habituellement dans les visuels metal (coucou le dernier clip de Slipknot, par exemple). Cette vidéo rafraîchissante se déguste juste là.

Mais les métalleux n’ont pas attendu leur sixième album pour produire des clips où l’imaginaire heavy metal se frotte à d’autres références culturelles. Dès 2004 et l’album Leviathan, Mastodon produisait le clip de “Blood & Thunder”, où de curieux personnages de cirque assistaient à un concert de la formation chapeautée du fez marocain très seyant. Mention spéciale à ce clown triste qui rappelle forcément le terrifiant Captain Spaulding des films de Rob Zombie. En fait, il suffit de fouiller leur vidéographie pour comprendre qu’ils prennent soin de ne pas ressembler aux autres.

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Attitude d’outsiders fans de la culture geek, songwriting de talent, discographie en béton et collaborations tant avec des membres du groupe de post-metal Neurosis qu’avec la délicate Feist ou ce cher Josh Homme… Mastodon est sans aucun doute l’un des meilleurs groupes de metal aujourd’hui.
Or, ce genre musical pèche par sa tendance à la nostalgie infinie, et donc au non-renouvellement des mêmes artistes qui squattent encore et toujours les têtes d’affiches des festivals. Ce phénomène est un véritable frein pour que de nombreux artistes metal contemporains connaissent plus de succès, y compris ailleurs que dans l’exclusivité des colonnes des publications spécialisées.
Sinon, dans 20 ans, nous nous retrouverons à headbanguer mollement devant des grabataires dont la gloire passée écrasera toujours de son ombre les talents du moment.