Rencontre : mes cinq années d’idylle avec Reptile Youth

Rencontre : mes cinq années d’idylle avec Reptile Youth

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Par Tomas Statius

Publié le

2009 : Reptile and Retard ou le sens de la fête 

2010 : la ferveur de Beijing

C’est pourtant loin de la Scandinavie que Reptile and Retard rencontre pour la première fois le succès. En 2010, le groupe est programmé en Chine pour une tournée au long cours. Au rendez-vous : une ferveur qui fait encore frétiller les boucles blondes de la chevelure de Mads.
Il commente :

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Mads | Le premier grand show de Reptile and Retard, c’était à un festival à Beijing. Je m’en souviens très bien : j’avais la gueule de bois et je me suis retrouvé d’un coup d’un seul sur une scène énorme devant 10 000 chinois.

Devant la scène il y avait tous ces militaires qui m’empêchaient d’aller dans la foule. Je suis descendu, je suis passé au-dessus des barrières. Je sentais que les militaires me pourchasseraient mais ça ne m’a pas arrêté.
Ce qui était drôle, c’est qu’on leur avait dit de ne pas me toucher mais on leur avait également dit qu’il fallait m’empêcher de le faire. On aurait dit des lemmings : ils ne savaient pas quoi faire, j’ai cru qu’ils allaient exploser (rires).

2012 : La naissance de Reptile Youth 

Mi-2012 Reptile and Retard disparaît pour mieux renaître.
Bas les masques, Mads et Esben embrassent une esthétique plus léchée au service d’une direction plus “sage”. Le titre “Speeddance” (dont il existe deux versions – une pour chaque avatar – à voir ici et ) annonce la mutation d’un groupe qui a fini par mettre de la pop dans sa dance music. En devenant Reptile Youth, les deux hommes introduisent auprès de leur public grandissant ce changement de cap artistique. Même si ça ne plait pas à tout le monde : 

Mads | Je pense qu’on voulait faire des chansons qui ressemblent plus à celles d’un vrai un groupe et on a fait en sorte que les gens le comprennent.
Esben |  Changer de nom, c’était une manière de signifier ce changement.

Esben | Cet album est né de la mélancolie, mais surtout de la rage que la vie et la jeunesse nous inspirent.
Mads | C’est certainement un album mélancolique, mais je ne peux me résoudre à le résumer à cela. Je trouve qu’il y a une certaine beauté à courir après quelque chose qu’on ne connait pas. C’est ce qu’on voulait dire avec l’album.

Pour le reste, Esben annonce travailler sur un projet solo, alors que Mads s’acoquine avec tout ce que la scène danoise a de plus excitant. À Copenhague, entouré de son gang (MØ, Treefight for Sunlight, Broke…) il se laisse porter. Même si la nécessité de partir se faire parfois ressentir. Pour faire taire les interrogations qui s’entrechoquent.

2014 : De sueur, de briques et de son

20 septembre, 19h, site de la Tossée, TourcoingLe groupe vient d’arriver au volant d’un van qui squatte devant la scène extérieure. Alors que Mads et Esben s’affairent sur les balances, on découvre en avant-première ce que Reptile Youth a dans le ventre.
Les synthés sonnent, les percussions tonnent et même s’il ne s’agit que d’une répétition générale, le chanteur donne de son vibrato pour la beauté du geste et le plaisir des ingénieurs du son. Un quart d’heure plus tard, on se retrouve en backstage pour une plus ample discussion. On nous propose des noix – “on n’a que des choses saines dans notre rider”, s’amuse Esben – on décline.
C’est la première fois qu’ils jouent dans un festival en France. “Le lieu est assez fou, j’aime le côté industriel”, commente Esben. Mads quant à lui doute de la performance du soir :

Mads | Tu sais quand tu tournes, il y a certains concerts où tu sais exactement à quoi t’attendre. Pour ce soir je suis dans le flou. Je ne sais vraiment pas comment ça va se passer.