Ces 5 films ont exploré la folie du néonazisme

Ces 5 films ont exploré la folie du néonazisme

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Par Charles Carrot

Publié le

Avant Imperium avec Daniel Radcliffe (2016), d’autres films ont exploré à leur manière l’univers des groupuscules néonazis : petite sélection maison. Au programme, des scénarios inspirés d’histoires vraies, des films avec ou sans message, du drame et de la comédie. Et un lot conséquent d’acteurs au crâne rasé.

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American History X, l’inévitable

Sur le thème des néonazis, American History X est un immanquable : même s’il a pris un sérieux coup de vieux depuis sa sortie en 1998, le film de Tony Kaye vaut toujours le coup pour sa manière de traiter frontalement les racines du racisme et le malaise latent au cœur de certaines parties de la société américaine.

Mais on en retient surtout la performance d’Edward Norton, déjà incroyable dans sa période pré-Fight Club (et toujours bon aujourd’hui, comme dans Birdman, même si on le voit moins souvent). Il campe avec brio un personnage habité par la haine et porte presque tout le film sur ses épaules.

Danny Balint, avec Ryan Gosling en juif antisémite

Inspiré par l’histoire vraie de Daniel Burros, un membre du Parti nazi américain à la fois juif et extrêmement antisémite, Danny Balint de Henry Bean (The Believer en VO) suivait en 2001 le parcours d’un Ryan Gosling de 20 ans qui se radicalise progressivement, passant de sceptique antireligieux à néonazi pur et dur, tiraillé entre ses origines et les opinions fascistes et racistes qu’il a embrassées au fil du temps. En plus du script du film, qui fait réfléchir, il est assez fascinant de voir l’acteur de Drive, encore débutant, dans un rôle aussi délicat.

Green Room, les nazis en méchants de film d’horreur

Brillant film de genre signé Jeremy Saulnier, applaudi à la Quinzaine des réalisateurs en 2015, Green Room n’utilise pas la thématique de la haine et du fascisme de façon politique : ses néonazis sont des bad boys de film d’horreur, des skinheads inquiétants qui pourchassent sans pitié les héros du film (un groupe de musiciens fauchés qui a accepté de jouer dans un bar de néonazis pour sauver les meubles) après un mauvais concours de circonstances.

Sorti en 2015, Green Room étale son gore et son humour noir à l’écran, et là aussi, le projet est soutenu par des comédiens très investis : un Patrick Stewart implacable et terrifiant, la prometteuse Imogen Poots, et surtout Anton Yelchin (vu aussi dans les récents Star Trek), jeune acteur récemment disparu, qui signe ici une prestation mémorable.

La Vague ou le retour express du totalitarisme

Film allemand réalisé en 2008 par Dennis Gansel, La Vague est une démonstration glaçante de la rapidité avec laquelle le totalitarisme peut revenir dans la société, quand bien même on croit tous se souvenir assez bien des atrocités du IIIe Reich. Bien qu’un peu difficile à croire à certains moments, le scénario du long métrage est extrêmement intéressant : c’est l’histoire d’un professeur de lycée allemand qui décide de tenter une expérience parmi ses élèves, un jeu de rôle pour expliquer comment se construit un régime totalitaire.

Avec sa classe, il fabrique donc une communauté factice, avec ses codes, son logo (la fameuse vague) et ses valeurs… Jusqu’à se rendre compte avec effroi que son idée fonctionne un peu trop bien – et qu’elle cesse rapidement d’être un simple jeu.

[Mention honorable dans le genre “film allemand qui parle du nazisme” : Guerrière, de David Wnendt, sorti en 2013 en France, raconte l’histoire d’une jeune néonazie qui remet ses convictions en question après sa rencontre avec un Pakistanais qui lui demande de l’aide.]

Iron Sky, l’ambassadeur du nazi lol

Il y a les films historiques avec des nazis, il y a les mises en garde effrayantes d’une résurgence potentielle du fascisme dans la société, et puis il y a Iron Sky. Ici le “retour” est littéral : planqués sur la face cachée de la Lune depuis des décennies, les nazis reviennent en soucoupe volante pour envahir la Terre, comprendre le secret de ses puissants smartphones et imposer au monde le IVe Reich.

On ne va pas vous mentir, le film finnois-allemand-australien de Timo Vuorensola est meilleur sur le papier qu’en vidéo, mais on ne pouvait pas faire l’impasse sur un projet au tel synopsis. D’autant que le réalisateur d’Iron Sky a bouclé sur Indiegogo le financement d’une suite encore plus débile pour août 2017, The Coming Race, qui devrait inclure un Adolf Hitler reptilien à dos de dinosaure et une secte de fascistes adorateurs de Steve Jobs. Voilà, voilà.

[Mention honorable dans le style “les nazis, c’est golri” : le drolatique moyen métrage Kung Fury de et avec David Sandberg, autre exemple de parodie de série Z venue du Nord de l’Europe.]

Article publié le 7 juillet 2016, mis à jour le 16 août 2017