AccueilPop culture

Qui sont les prochaines reines du rap game ?

Qui sont les prochaines reines du rap game ?

avatar

Par Naomi Clément

Publié le

Si l’année 2015 célèbre le retour de Missy Elliott, elle voit aussi s’affirmer une flopée de rappeuses précoces aussi talentueuses qu’inspirantes. Tour d’horizon de ces jeunes pousses prometteuses.

À voir aussi sur Konbini

Dix ans après la parution de son dernier album The Cookbook, Missy Elliott fêtait il y a quelques jours son retour en dévoilant le clip de “WTF (Where They From)”. Créés en collaboration avec son ami de longue date Pharrell Williams, ce titre et sa vidéo nous prouvaient qu’à 44 ans, Missy “Misdemeanor” Elliot n’avait perdu ni de sa technicité, ni de sa plume – encore moins de son déhanché.

Dotée d’une aura et d’une créativité indéniables, Melissa Arnette Elliott (de son vrai nom) est à l’origine d’une multitude de morceaux qui ont aussi bien nourri l’histoire du hip-hop que l’ère des années fin 90-début 2000 : “The Rain (Supa Dupa Fly)” (1997), “Hot Boyz” (1999), “Get Ur Freak On” (2001),  “One Minute Man” (2001), “Work It” (2002), “Pass That Dutch” (2003), “Lose Control” (2005)… la liste est longue – et semble aujourd’hui, pour notre plus grand bonheur, se prolonger.

Figure de proue du rap au féminin, Missy fait partie de celles (trop rares) qui ont ouvert les portes du hip-hop et du R’n’B aux femmes, en prenant sous son aile des artistes comme TLC702, SWV, feu Aaliyah ou encore Ciara, prônant ainsi l’idée que les femmes sont tout aussi légitimes que les hommes sur cette scène bien souvent stéréotypée qu’est le hip-hop.

Vingt ans après ses premiers succès, l’héritage de Missy Elliott semble, de façon peut-être inconsciente, se perpétuer, notamment à travers la talentueuse Nicki Minaj, qui entraîne à son tour dans son sillage un véritable vivier de rappeuses.

Dimanche 22 novembre aux American Music Awards, Onika – de son vrai prénom – a remporté les prix d'”artiste rap/hip-hop favorite” et “album rap/hip-hop favoris”, deux catégories dans lesquelles elle concourrait face à Drake, J. Cole et Fetty Wap. Qui sont donc les prochaines Missy et Nicki ? Voici cinq artistes sur lesquelles il y aurait fort à parier.

Lady Leshurr, représentante de la grime

Née au pays de la grime, issue d’une famille de rappeurs, écrivant ses premiers textes à l’âge de 6 ans, le destin de Melesha O’Garro semblait tout tracé. Si elle fait ses débuts dans la musique électronique, en prêtant sa voix au morceau “Wonky” du groupe electro Orbital en 2009, elle est très vite rattrapée par ses premières amours : le rap, un genre dans lequel elle excelle.

Citant Lisa Maffia, Ms Dynamite, Lil Wayne ou encore Missy Elliott comme influences, celle que l’on surnomme parfois la “Nicki Minaj du UK” a depuis ses début en 2009 dévoilé 9 mixtapes et 4 EPs, ainsi que des freestyles intitulés “Queen’s Speech”. Le dernier en date, “Queen’s Speech EP.4”, est une petite bombe.

DonMonique, le “thristy trap” de Brooklyn

Il y a quelques mois, DonMonique faisait entendre sa voix grave à travers Thrist Trap, un premier EP aux productions sombres sur lequel on retrouvait entre autres Danny Brown, et qui exposait tout l’ADN de sa musique, qu’elle décrivait à i-D comme “trappy mais en même temps mignonne et sexy“.

Parmi les six titres qui composent ce premier projet, on retrouvait “Pilates”, le titre qui l’a révélée, mais aussi “Drown”, un morceau qui s’est fait remarquer par sa production planante, et par le flow franc et posé que DonMonique y propose. “[…] Mon projet avait besoin d’un morceau “weed”, quelque chose pour noyer tous les autres morceaux hyper new-yorkais“, expliquait la jeune MC à The Fader.

Aina More, à la croisée des genres entre hip-hop et dancehall

Originaire du Nigeria, pays où l’afrobeat est roi, Aina More est surtout un pur produit de Londres, capitale de la grime et ambassadrice du hip-hop. Ce mélange des influences, on le retrouve dans sa musique : un rap franc porté par un timbre sombre, et soutenu par des productions dancehall.

Elle commence à faire parler d’elle début 2015 avec “For People With Short Attention Spans”, un second EP destiné “aux gens qui ont la mémoire courte”, comme l’indique le titre, et qui cristallise un des maux les plus marquants de nos sociétés modernes : le zapping facile, entre autres dû à notre Internet chéri.

Comme son aînée Lauryn Hill, à laquelle elle est parfois comparée, Aina More a des idées à exprimer et à faire valoir. Le clip de “Girls Killing It”, son tout dernier single, est une ode au Girl Power, qu’elle ne cesse de revendiquer.

BIA, aux côtés de Pharrell Williams

Repérée en 2014 pour son apparition dans l’émission “Sisterhood of hip-hop”, Bia Landrau distille un rap aussi thug que frontal, qui a su captiver quelques-uns des rappeurs et producteurs les plus influents du moment, dont Fam-Lay et Pharrell Williams, qui l’a récemment signée sur son label i am OTHER.

Depuis, cette native de Boston aux origines portoricaines, qui se réfugie dans la musique depuis un grave accident de moto dans lequel elle a failli perdre la vie, dévoile au compte-gouttes des titres puissants aux productions hip-hop/trap, en collaboration avec T.I., Jennifer Hudson ou Usher. “Bobby Brown”, son tout dernier single, est la preuve de tout son talent.

Little Simz, le succès précoce

À seulement 21 ans, Simbi Ajikawo a déjà tout d’une grande. Citée par les pontes du rap tels que Kendrick Lamar ou Snoop Dogg, prenant part à des tournées internationales aux côtés de Schoolboy Q, cette Londonienne est également manager de son propre label, Age 101 Music, sur lequel elle dévoilait cette année son tout premier album, A Curious Tale of Trials + Persons.

Ses sources premières d’inspiration ? Lauryn Hill,  dont le rap sincère et engagé l’inspire, et Missy Elliott, “dont je regardais les clips en boucle à la télévision“, nous confiait-elle.

À lire -> Précoce et indépendante, Little Simz n’a de petit que son nom