Paris leur dit adieu : retour sur 10 voitures mythiques “interdites de capitale”

Paris leur dit adieu : retour sur 10 voitures mythiques “interdites de capitale”

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Par Charles Carrot

Publié le

Le vendredi 1er juillet, les véhicules immatriculés avant 1997 seront interdits de circulation dans Paris. Cela fait quand même un paquet de voitures iconiques qui ne pourront plus rouler dans la capitale…

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Au grand dam de Laurence Ferrari et de sa 2CV, à partir du 1er juillet 2016, les voitures immatriculées avant le 1er janvier 1997 ne pourront plus rouler en semaine dans Paris (ainsi que les motos d’avant 2000). Si vous êtes un rebelle en Renault 4L, évitez donc de passer par Paris entre 8 et 20 heures, du lundi au vendredi, sous peine de récolter une amende de 135 euros — le reste du temps, c’est toujours OK.

La décision fait partie du Plan Climat Énergie de la ville et n’est qu’une étape parmi d’autres vers l’objectif d’améliorer drastiquement la qualité de l’air parisien : la maire de Paris, Anne Hidalgo, souhaiterait à terme interdire les voitures de plus de cinq ans et bannir les véhicules diesel de la capitale (avec des dérogations pour la police, les ambulances…).

Des voitures mythiques privées de Ville lumière

Chez Konbini, pour tout vous dire, on ne sent pas extrêmement concernés par cette nouvelle réglementation : on est plus Pass Navigo que Twingo, plutôt métro que Turbo, et on sait que faire un créneau à Paris ressemble à la plus cruelle des punitions. Mais cette interdiction a des implications relativement inattendues : sauf à disposer d’une immatriculation “voiture de collection”, elle exclut du territoire parisien quelques véhicules mythiques du cinéma et de la télévision. Petit tour d’horizon des voitures qui ne sont plus vraiment les bienvenues dans la Ville lumière :

  • La DeLorean de Retour vers le futur

La DeLorean DMC-12, en 1981, c’était la voiture du turfu : carrosserie en acier inoxydable, équipements modernes, et une conception “développement durable” (sur le papier) qui ne dénoterait pas aujourd’hui. Drastiquement modifiée dans Retour vers le futur, il est vrai qu’elle fonctionne initialement avec un réacteur au plutonium, puis un générateur alimenté par des déchets, mais pas seulement — il lui faut aussi un bon vieux moteur à essence, comme le prouve le troisième volet où la voiture ne peut plus démarrer à cause de son réservoir percé.

En 2016, Doc pourrait certainement bricoler une DeLorean électrique qui n’émettrait pas un gramme de CO2, mais dans la vraie vie la DMC-12 roule avec un gourmand V6 de conception française, qui engloutit des litres de Sans Plomb et émet dans les 260 grammes de CO2 au kilomètre (un 4×4 Porsche Cayenne tout neuf, c’est du 180 g/km). Bye bye la DeLorean à l’ancienne donc, mais séchons nos larmes : le modèle 2017 devrait logiquement pouvoir rouler à Paris.

  • La Ford Falcon de Mad Max

Apparue pour la première fois dans le film de 1979, la V8 Interceptor noire de Mad Max est de tous les épisodes de la saga, jusqu’à Fury Road. La voiture correspond parfaitement aux critères hautement paradoxaux de la série, qui font que ce monde en pénurie d’essence ne contienne que des grosses cylindrées avides de mazout : c’est donc une lourde Ford Falcon XB australienne, dûment transformée pour accueillir un V8 si gros qu’il dépasse du capot.

Le véhicule est conçu pour un but unique : les courses poursuites contre des punks furieux. L’écologie ? C’est bien le cadet des soucis de Mel Gibson. Et de toute façon, son successeur dans le dernier film, Tom Hardy, ne reste pas bien longtemps derrière le volant.

  • La Batmobile du film de 1989

Alors certes, le tank du Dark Knight version Christopher Nolan ne doit pas très éco-friendly non plus (quoique, qui sait). Mais la Batmobile du premier film Batman de Tim Burton ? C’est l’enfant illégitime d’une Ferrari des années 1980 et d’un avion à réaction. Elle fonctionne avec une TURBINE et crache des flammes sans pression : aucune chance qu’un truc pareil puisse rouler à Paris.

Bruce Wayne est peut-être un grand justicier, mais son bilan carbone est catastrophique. Même s’il faut bien admettre que le véhicule de Julien Lepers (ou était-ce Michael Keaton ?) avait une certaine classe.

  • Le van de Scooby Doo

Ils sont bien gentils dans le Scooby Gang avec leur dégaine de hippies et leur camionnette à motifs fleuris (la série a été créée en 1969 et cela se ressent encore un peu), mais eux aussi ne peuvent plus rouler à Paris à partir de ce mois-ci. Fortement inspiré du célèbre VW Combi (qui dépasse allègrement les 200 grammes de CO2 au kilomètre) et des autres vans en production dans les années 1960, le véhicule est ostensiblement ancien — et il ne répond à aucune norme moderne de confort, de sécurité ou de pollution.

  • La Plymouth Fury de Christine

Sortie de l’imagination de Stephen King, la Plymouth Fury hantée de Christine est clairement la bagnole la plus maléfique du lot. Donnant son nom au film de 1983 comme au roman dont il est l’adaptation, c’est l’une des créations automobiles les plus inquiétantes jamais produites par l’humanité.

Dans la fiction, c’est une créature démoniaque, qui se reconstruit d’elle-même et prend feu spontanément. Jalouse de ne pas être le centre unique de l’attention de son propriétaire, Arnie, elle décide de se débarrasser de ses rivaux, jusqu’à sa cible ultime : la petite amie du jeune homme.

Dans la vie, une Plymouth Fury de 1958 est presque obligatoirement une voiture de collection aujourd’hui. Il n’y a pas de raison d’avoir peur d’en croiser une : si elle n’est pas immatriculée comme tel et bichonnée avec soin par un passionné, elle rouille probablement dans un garage quelque part.

  • L’Aston Martin DB5 de James Bond, de Goldfinger à Spectre

Daniel Craig, version Skyfall, devant l’Aston Martin DB5 (© Sony Pictures).

Apparue pour la première fois dans Goldfinger, en 1964 avec Sean Connery, l’Aston Martin DB5 est devenue au fil du temps la voiture la plus iconique de James Bond, réutilisée jusqu’aux ères Pierce Brosnan et Daniel Craig. L’agent 007 peut toujours la planquer à Londres, comme dans Skyfall, mais certainement pas à Paris.

  • Les voitures de Boulevard de la mort

Boulevard de la mort, le faux film d’exploitation “Grindhouse” de Quentin Tarantino, sorti en même temps que Planète Terreur de Robert Rodriguez, regorge de vieilles bagnoles américaines des 70’s aussi archaïques que stylées. Des Dodge, des Chevrelet, et même une jolie Mustang classique jaune canari : une vraie ode à la tôle froissée à l’ancienne, comme en témoigne d’ailleurs l’époustouflante scène finale du film.

Mais c’est évidemment garanti 0 % filtre à particules.

  • L’Ecto-1 de SOS Fantômes

La voiture des Ghostbusters est basée sur une Cadillac Miller-Meteor de 1959 (© Columbia Pictures)

Qu’on se le dise, les chasseurs de fantômes new-yorkais roulent en Cadillac. Dans l’original de 1984, Bill Murray et sa clique se déplacent en Miller-Meteor datant de 1959. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, mais dans le film de 2016, Melissa McCarthy et ses collègues possèdent toujours une voiture rétro de la même marque. La nouvelle Ecto-1 est certes plus récente, mais c’est une Cadillac Fleetwood produite dans les années 1980. Elle n’ira donc pas à Paname non plus.

  • La Thunderbird de Thelma et Louise

La Ford Thunderbird de Thelma et Louise, c’est la voiture de la liberté, de l’émancipation. Dans le film de Ridley Scott, sorti en 1991, c’est avec elle que les personnages de Susan Sarandon (Louise) et Geena Davis (Thelma) prennent la route pour échapper à leur morne quotidien. Vivant dans le YOLO le plus total, nul doute que les deux femmes n’auraient pas hésité à pénétrer dans Paris avec leur bolide de 1966, interdiction ou pas :

Un film qui a d’ailleurs lancé la carrière de Brad Pitt en plus de devenir une oeuvre féministe classique, inspirant de nombreux cinéastes par la suite. On ne peut s’empêcher d’y voir une influence, par exemple, dans le récent Folles de Joies de Paolo Virzì.

Autres candidats et mentions honorables :

  • K.I.T.T. de K2000

  • La Bluesmobile (Dodge Monaco de 1974) des Blues Brothers

Une voiture qui n’est guère solide, de toute manière.

  • Les motos d’Easy Rider

Et leur fâcheuse tendance à exploser.

  • Le taxi de Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (et la voiture de Oui-Oui)

Alors on n’est pas trop sûrs des caractéristiques techniques pour celles-ci, mais les taxis de Roger Rabbit et Oui-Oui ne sont probablement pas homologués pour les routes françaises. Et ce sont des modèles très anciens, ambiance “première moitié du XXe siècle” (1949 pour Oui-Oui, et Benny de Roger Rabbit est en service depuis au moins 1910).