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Overdrive roule dans l’ombre de Fast and Furious

Overdrive roule dans l’ombre de Fast and Furious

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Par Mehdi Omaïs

Publié le

Overdrive est en salles depuis mercredi et son réalisateur tente d’emprunter le même chemin que Fast and Furious. Malheureusement, son manque d’originalité, son scénario famélique et son duo vedette l’en empêchent.

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C’est bien connu. Dès lors qu’une recette cinématographique fonctionne (financièrement), ceux qui manquent d’inspiration font la queue pour en noircir la recette sur leur bloc-notes. Scream avait par exemple été à l’origine d’une vague de slashers, façon Urban Legend. Seven enfantait une horde de thrillers psychologiques indigents, dont faisait notamment partie Bone Collector. Quant à la comédie potache American Pie, elle accouchait d’une myriade d’ersatz insipides. En salles depuis mercredi, Overdrive suit la même tendance mâtinée de paresse. Et ce n’est pas parce que cette production de Pierre Morel, le réalisateur de Taken, se déroule dans le sud de la France qu’elle se dédouane de son écrasante référence : Fast and Furious.

Le film d’action en question, dirigé par Antonio Negret, prend ses racines dans la notion de fraternité, celle-là même qui unissait pour la vie les personnages de Vin Diesel et Paul Walker dans la saga à succès. Sauf qu’ici, les protagonistes sont de vrais frangins. Ils s’appellent Andrew et Garrett Foster et sont passés maîtres dans l’art de voler les voitures les plus chères de la planète, quitte à utiliser des moyens extrêmes. Le scénario veut que leurs prouesses finissent par attirer un parrain de la mafia qui va les transformer en soldats et otages d’une bataille rangée entre plusieurs durs à cuire (parmi lesquels les frenchies Simon Abkarian et Kaaris).

Au-delà de quelques scènes d’action façonnées avec une générosité old school et de charmants paysages des alentours de Marseille, Overdrive effectue une vraie sortie de piste en essayant, à cor et à cri, de singer la franchise Fast and Furious. Moteurs qui vrombissent, voitures clinquantes – la production a néanmoins choisi de fabriquer des copies des modèles de collection, faute de budget conséquent -, carambolages tous azimuts… Ici, tout semble être régi par un cahier des charges doté d’une armée de petites cases à cocher. Et tout, de l’idée du groupe aux idylles amoureuses, renvoie, de près ou de loin, aux aventures de Dominic Toretto et Brian O’Connor.

On aurait peut-être pu fermer les yeux sur les personnages écrits au tipex (les méchants sont risibles), sur les dialogues sculptés au marteau-piqueur ou sur l’intrigue binaire si le duo star, dysharmonieux, faisait montre d’un minimum d’aspérité. Hélas Scott Eastwood et Freddie Thorp, que l’alchimie n’a pas voulu prendre en pitié, s’avèrent incapables de faire décoller les héros du sol. Pour le premier, fils à la ville de Clint Eastwood, dont il porte le lourd patronyme, l’opération ne devrait pas l’aider à s’émanciper de l’image d’Épinal de beau gosse cool made in California. Tous deux surfent en tout cas sur les archétypes et les postures, sans jamais laisser l’humour mettre du pep’s dans leurs aventures. S’ils se sont sûrement amusés, pas nous.