Avec Oobopopop, les Québécois de Valaire inondent le printemps de groove

Avec Oobopopop, les Québécois de Valaire inondent le printemps de groove

photo de profil

Par Thibault Prévost

Publié le

Avec son cinquième album Oobopopop, le quintette électro-jazz de la Belle Province déploie un univers enjoué et solaire, bande-son parfaite de l’été à venir.

“Oobopopop” et “Valaire” : dans le titre de cet article, deux mots sont peut-être étrangers à vos oreilles. Le premier, qui donne son titre à l’album, fait surgir les spectres des jazzmen de la Nouvelle-Orléans, marquant le temps d’un claquement de doigts secs pour dompter la logorrhée onomatopéique du scat dans l’enclos des mesures rythmiques. Le second, Valaire, est le nouveau nom de la bande de Sherbrooke (Québec), que vous avez peut-être vu passer au détour d’une playlist… précédé du mot “Misteur” – avec un “u”, oui. C’est sous ce nom, quatre albums durant, que les cinq membres du groupe ont façonné leur style, riche alliage de funk, de jazz, d’électro et de hip-hop, et récolté au passage une flopée de distinctions dans leur contrée d’origine. En 2017, le “Misteur” a disparu, la bande a le même nom qu’une commune du Loir-et-Cher, mais le groove, lui, est toujours là, et une nouvelle galette est sortie le 28 avril dernier.
Adepte d’une philosophie DIY et d’un modèle économique numérique depuis ses débuts, Valaire a conçu ce nouvel album et les visuels chamarrés qui l’accompagnent lors d’un passage à la Nouvelle-Orléans, en marge d’une tournée avortée au Mexique. Pour enrichir une identité sonore et visuelle très affirmée, le quintette est également allé chercher un casting de featurings qui en dit long sur la qualité du disque : Jamie Lidell, Bran Van 3000, Pierre Kwenders et surtout Alan Prater, tromboniste légendaire de la funk et compagnon de route des Jackson Five dans les années 1980. Si Valaire nous avait habitués à du hip-hop/funk mâtiné d’électro avec leurs précédents opus, la hiérarchie des genres s’inverse sur Oobopopop, les fondations rythmiques résolument électro servant de socle à des ornements cuivrés et funky.
Avec ce cinquième disque, mûri durant quatre ans depuis la sortie du précédent, Bellevue, et leurs voix chaudes, Valaire nous livre une nouvelle fournée de dix titres aux mélodies espiègles qui s’immiscent dans le tympan pour ne plus s’en déloger, à commencer par les imparables “By My Side” et “Golden Rule (Do the Oobopopop)”. Idéal pour habiller un road trip de week-end, la main sur la portière, et savourer l’ivresse de l’euphorie une gorgée à la fois. Pour le moment, encore (trop) peu connu dans l’Hexagone, Valaire et ses onomatopées groovy feront un arrêt express dans la capitale pour un concert au Hasard Ludique le 16 mai prochain. La cérémonie d’ouverture de la belle saison, en somme.

À voir aussi sur Konbini