Cannes : une pépite d’animation de plus pour Mamoru Hosoda avec Miraï, ma petite sœur

Cannes : une pépite d’animation de plus pour Mamoru Hosoda avec Miraï, ma petite sœur

photo de profil

Par Mehdi Omaïs

Publié le

Après Le Garçon et la Bête et Les Enfants loups, Ame & Yuki, le réalisateur japonais Mamoru Hosoda propose un nouveau bonheur d’animation : Miraï, ma petite sœur. Le long-métrage a été programmé à la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes.

À voir aussi sur Konbini

Les amateurs de cinéma d’animation ont clairement dû envier les privilégiés qui ont pu découvrir, en avant-première mondiale, le nouveau long-métrage du brillant Mamoru Hosoda à la Quinzaine des réalisateurs. Miraï, ma petite sœur, qui sera également projeté dans quelques semaines au festival d’Annecy et dont la sortie française n’est pas encore datée, obéit, une fois encore, à la lubie thématique de son créateur nippon : la cellule familiale.

Quelque part à la périphérie d’une grande ville japonaise, le petit Kun coule des jours heureux entre ses parents aimants et son chien irrésistiblement expressif (et si on lui attribuait la Dog Palm ?). Il passe ses journées à jouer avec ses trains électriques, châtelain despotique d’un territoire où tout lui est permis. Hélas pour lui, son régime dictatorial bat subitement de l’aile avec la venue au monde de Miraï, sa petite sœur. Du jour au lendemain, le nourrisson – son apparition est un must – lui chaparde l’espace et l’attention.

Voyage dans le temps

Ne sachant plus quoi faire – crier ? pleurer ? éructer ? – pour se reconnecter à ses parents et retrouver sa place dans le foyer, Kun se replie sur lui-même, traînant sa solitude dans son petit jardin. Un espace de décompression au milieu duquel, à sa grande surprise, trône un arbre ayant la capacité de le propulser dans un monde parallèle où le passé et le futur s’enchevêtrent. Eurêka : c’est l’occasion rêvée pour lui d’aller à la rencontre des membres de son entourage, à divers moments de leur existence.

“Grâce au potentiel illimité de l’animation, je veux repousser les limites du cinéma”, confie Hosoda dans le dossier de presse du long-métrage en question. Et il le fait justement en baladant son petit héros attachant au fil des époques, lui permettant de croiser le chemin des jeunesses de sa maman ou de son arrière-grand-père. Un grand voyage dans le temps qui l’amène, de fil en aiguille, à mieux comprendre l’immense tout duquel il est la source et à appréhender les convergences, les hasards et les petits riens qui le font respirer.

Avec poésie et délicatesse – sans oublier l’humour, omniprésent –, le réalisateur japonais brode un récit générationnel ambitieux et universel. Il réussit, par la voix d’une animation fluide et sensible, à matérialiser, grâce à des trouvailles et des idées pertinentes, ce grand cycle de la vie dans lequel tous les humains tournoient. Miraï, sa petite sœur constitue par ailleurs pour l’intéressé une histoire personnelle, née du temps qu’il a passé avec ses enfants et de l’éducation que lui ont inculquée ses parents. Et c’est sûrement la sincérité de la démarche et la simplicité du geste qui en font une œuvre accomplie. Et inspirante.