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Avec le clip de “Downtown”, Macklemore et Ryan Lewis signent un retour réussi

Avec le clip de “Downtown”, Macklemore et Ryan Lewis signent un retour réussi

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Par Thibault Prévost

Publié le

Le rappeur Macklemore et le producteur Ryan Lewis reviennent avec un nouveau titre, “Downtown”, trois ans après “Thrift Shop”. Alléluia.
Après avoir clamé à la face du monde leur amour immodéré pour les fringues d’occasion, avoir pondu un album délicieux et quelques clips mémorables, Macklemore et son associé Ryan Lewis sont en passe de réussir l’exploit de repousser leurs propres limites visuelles et sonores.
Avec ce nouveau titre, “Downtown”, le MC de Seattle s’attaque cette fois à l’univers sépia des motos bariolées des années 80. Le résultat, musicalement comme visuellement, est un amalgame jouissif des références esthétiques actuelles, tapissé de clins d’œil pop et de gags d’arrière-plan, puisant à pleines mains dans le réservoir à WTF des trois décennies précédentes.

Côté image (le clip est réalisé par Ryan Lewis), on retrouve le rappeur à la mèche avec son gang de motards à la petite semaine cruisant dans les rues de la ville tout en chantant les louanges de ses différentes bécanes – dont une qui arbore fièrement une tête d’orignal sur le guidon – tandis que son rival, sorte d’héritier de Gunther qui aurait traversé le temps pour atterrir à notre époque, s’époumone dans les aigus sur son char tiré par quatre cylindrées rugissantes. Une journée comme une autre dans un clip de rap, en somme.
Côté son, la lucrative mixture a le goût de cuivres (“Uptown Funk” est passé par là, et Ryan Lewis n’a pas l’oreille d’un sourd) et de boîte à rythme des années 90, tandis qu’une basse entêtante se charge de mettre nos corps en mouvement. Découpé en parties distinctes, chorégraphié au millimètre, “Downtown” assume crânement son identité : une frise chronologique musicale et visuelle, un hommage à gros budget qui, à l’image de ces friperies branchées dont “Thrift Shop” faisait l’éloge, assemble de vieilles pièces démodées entre elles pour s’assurer une plus-value indécente à la revente.
Comme son prédécesseur aux 750 millions de vues, le titre plonge dans l’excès avec un tel enthousiasme qu’il fait voler en éclat la retenue – et devient forcément irrésistible. Pour ceux qui en doutaient encore,  Macklemore est un gosse de 32 piges caché sous un déguisement de rappeur. Et vu le succès certain de ce titre, il aurait tort de se prendre au sérieux.

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