Le teen movie Love, Simon a encouragé des spectateurs à faire leur coming out

Le teen movie Love, Simon a encouragé des spectateurs à faire leur coming out

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Par Marie Jaso

Publié le

Le film, qui raconte l’histoire d’un coming out, a eu des conséquences sur les histoires personnelles de son public.

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Il y a des longs-métrages qui vous hantent bien après leur générique de fin. Love, Simon est visiblement de ceux-là. Le film, qui suit un élève de terminale indécis quant à sa volonté de faire son coming out, a inspiré des gens dans la réalité.

Un jeune garçon a en effet avoué sur son compte Twitter avoir révélé son identité sexuelle à ses proches pendant le visionnage du film :

“J’ai fait mon coming out pendant Love, Simon. Mes amis étaient là, mes parents étaient là, une salle comble était là. Les gens ont ri, chanté, pleuré, applaudi tout au long du film. Je n’ai jamais vu un long-métrage rapprocher autant. Je me suis fait des amis là-bas. Les adolescents ont besoin de ça.”

Le long-métrage a également encouragé l’un de ses jeunes acteurs, Keiynan Lonsdale (The Flash), à dévoiler son homosexualité sur le tournage même du film, preuve de l’importance d’un tel long-métrage, qui s’est montré terriblement nécessaire et était visiblement attendu.

Autre acteur présent sur cette production, Joey Pollari (American Crime Story) a quant à lui avoué que l’étape la plus difficile d’un coming out est de “se l’avouer à soi-même”. Son expérience sur le film, où il joue un rôle faisant écho à sa propre adolescence, l’a également encouragé à assumer davantage son orientation sexuelle, principalement auprès du public. Une décision qu’il a expliqué à The Advocate :

“Cela fait partie de ma volonté d’être plus transparent, principalement dans la sphère publique. Je pense que c’est une bonne chose. Les témoignages des personnes qui avaient fait leur coming out étaient bénéfiques pour moi qui étais dans le placard. […] De voir des personnes au clair avec leur colère, leur arrogance, leur mesquinerie, leur désespoir. […] C’est le pouvoir de la représentation.”

Xavier Dolan lui-même a clamé son amour au film de Greg Berlanti dans un long post sur son compte Instagram. Le réalisateur y encense le film qu’il aurait aimé pouvoir voir adolescent, alors qu’il était en plein questionnement sur sa sexualité et confronté à l’absence de réponses de la part d’un septième art hétérocentré.

Il souligne également l’avancée que représente le fait qu’un studio majeur s’empare enfin de ce thème important, projet qu’il estime être une “porte ouverte” à travers laquelle il voit maintenant “la lumière entrer”.

After seeing Love, Simon, I felt like coming out to my mom Jennifer Garner (the 13 Going on 30 Jen), and walking in the corridor of my high school with a lost, yet sexual gaze. Congrats to my friend @therealnickrobinson who is so generous and genuine in this that I filed a proper adoption form. I’ve stored my passport in the freezer once or twice Nick but I can be a good parent to you. More seriously, let’s not discuss the movie itself, but rather focus on its existence, and the fact a major studio has released a film on a teen coming out. A door has opened, which has opened before, but this time, I can see the light pouring in. I’ve watched so many LGBTQ films as a kid, desperately looking for answers, locked up in my room, where I’d download movies on LimeWire for lack of a decent video store. Most of them were brilliant and invigorating for the young artist I wanted to be, but left the young man I was with little to hope for. Suicides, heartbreaks, bullying, gay-bashing... Love, Simon, in all its earnestness, in all its normalcy, shows the struggle of coming out, but with an inspiring conclusion for teenagers who will see “Love, Simon” because they don't feel "normal". Perhaps this will teach them that, even if their life isn't as privileged as Simon’s, they can make a move. And perhaps this can teach us, as an industry, that it’s time to stop relinquishing LGBTQ protagonists to insubstantial, typically comical supporting roles, but rather offer them narratives designed around them, and around the opposite of what is commonly referred to as ”normal people”. Normal is a changeful notion. Had a movie like that existed when I was 15, I maybe wouldn’t have lied to my father about that Ashton Kutcher poster I pretended to give my cousin Stefanie in front of him while it was actually mine. Had I seen it then, things would’ve been different. And I’m happy with how things went, and despite the loneliness you feel as a teen coming out, I felt supported. I was lucky. But most kids aren't. Love Simon is a huge step for them, and for us. Thank you to all the artists and people involved.

Une publication partagée par xavierdolan (@xavierdolan) le

“[…] La plupart de ces films étaient brillants et stimulants pour le jeune artiste que j’aspirais être, mais ont laissé le jeune homme que j’étais avec très peu d’espoir. Suicides, peines de cœur, harcèlement, gay-bashing…

Love, Simon, dans toute sa sincérité, dans toute sa normalité, dépeint la difficulté du coming out, mais avec une conclusion inspirante pour les adolescents qui regarderont Love, Simon, parce qu’ils ne se sentent pas ‘normaux’. Peut-être que ça leur apprendra que, même si leur vie n’est pas aussi privilégiée que celle de Simon, ils peuvent oser également.

Et peut-être que nous apprendrons, en tant qu’industrie, qu’il est temps d’arrêter de cantonner les protagonistes LGBTQ+ aux classiques seconds rôles comiques et sans substance, mais de leur offrir plutôt des histoires imaginées autour d’eux, et autour de l’opposé de ce qu’on considère habituellement comme ‘les gens normaux’. ‘Normal’ est une notion changeante.

Si un film comme celui-ci existait à l’époque où j’avais 15 ans, peut-être que je n’aurais pas eu à mentir à mon père concernant ce poster d’Ashton Kutcher que j’ai prétendu donner à ma cousine Stefanie devant lui alors qu’il m’appartenait en réalité.

Si j’avais pu le voir à cette époque, les choses auraient été différentes. Et si je suis heureux de la manière dont les choses se sont déroulées, et malgré la solitude que tu ressens en tant qu’adolescent s’apprêtant à faire son coming out, je me suis senti soutenu. J’ai eu de la chance. Mais ce n’est pas le cas pour la plupart des enfants.

Love, Simon est un grand pas en avant pour eux, comme pour nous. Merci à tous les artistes et les personnes impliquées.”

Love, Simon, en salles le 20 juin 2018.