L’Institut Nielsen dresse le bilan 2014 du marché musical

L’Institut Nielsen dresse le bilan 2014 du marché musical

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Par Aline Cantos

Publié le

L’achat, un modèle dépassé ?

Le streaming apparaît comme le grand gagnant de l’industrie musicale en 2014. Alors que les Etats-Unis essuient un déclin de 12% de leurs ventes de musique dématérialisée, la diffusion en ligne de musique n’a eu de cesse d’augmenter, compensant par ses 164 milliards de morceau écoutés les 47,9 millions d’albums téléchargés en moins.
En 2014, le streaming a ainsi observé un bond de 54% sur ses statistiques. Ainsi, alors que le téléchargement devait succéder aux ventes d’albums CD, qui ont tristement cédé avec l’avènement du téléchargement illégal, il semblerait qu’une sérieuse concurrence se dessine avec le modèle semble-t-il plus avantageux des sites comme Spotify, Deezer ou YouTube.
Des catalogues toujours plus fournis, des prix accessibles, tel serait le secret de ces entreprises. Cependant, avec un prix 0,0005€ environ reversé aux ayants droit, la performance devient un enjeu nécessaire à la rentabilité. Certains artistes n’ont pas manqué de dénoncer le jeu des acteurs de cette industrie, qui sous-paye selon eux les artistes.
On pense alors à Thom Yorke ou à Taylor Swift, qui a créé la polémique en novembre dernier en quittant la plateforme de streaming Spotify. Par sa décision, elle met en cause la “sous-estimation” du talent et des efforts investis par les artistes et labels dans leurs créations dont se rendraient responsables les sites en question en refusant d’augmenter les tarifs de rémunération.
Cependant, si le modèle du streaming semble menaçant à l’égard des acteurs de la vie musicale, il confère une visibilité non négligeable aux artistes et autorise un accès très grand public à la culture – même si ce sont toujours les mêmes qui ont de la visibilité. A chaque modèle ses avantages et ses inconvénients, c’est pourquoi le cas du streaming n’est pas isolé.

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Le retour du vinyle

Si les ventes de vinyles ont fait un bond remarquable de 52% en un an, faisant passer à ce format les 3,1 millions d’exemplaires vendus, le produit est bien loin d’être accessible au plus grand nombre. Nécessitant un équipement bien souvent coûteux s’ajoutant au prix déjà élevé du support musical, le vinyle bien que de plus en plus populaire semble réservé aux élites et véritables passionnés. Sa grande qualité sonore ne suffit pas à conquérir le coeur du public au point d’en ignorer le coût.
Aussi, si ses ventes n’ont de cesse d’augmenter, ces dernières ne jouent pas dans la même cour que le classique CD qui a bénéficié d’une popularisation massive durant les années précédant l’arrivée d’Internet. Le marché de la musique semble bien dispersé malgré les initiatives foisonnantes de ces dernières années.
Bien heureusement, la création est toujours là et les artistes sont plus nombreux que jamais. L’espoir en la musique ne semble donc pas s’arrêter à ses modes de distribution.