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Lexy Panterra : “Avec le twerk, les femmes prennent confiance en elles”

Lexy Panterra : “Avec le twerk, les femmes prennent confiance en elles”

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Par Naomi Clément

Publié le

Nommée reine du twerk par le royaume d’Internet, Lexy Panterra est l’une des femmes qui a le plus secoué l’année 2016. De passage à Paris pour délivrer son tout premier “twerk workshop” français, la jeune femme nous a accordé un moment pour discuter danse, libération du corps et acceptation de soi.

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Popularisé par Diplo et Nicky Da B en 2012, le twerk est rapidement devenu un phénomène viral et global, adopté par les plus grandes reines de la pop et les danseuses les moins expérimentées (ce qui a donné lieu à une infinité de “twerk fail” sur la Toile). Victime de son succès, cette danse est aujourd’hui un business ultra lucratif, qui peut vous transformer en une femme d’affaires prospère, à l’instar de Lexy Panterra.

Pur produit de la Californie, cette jeune danseuse a enflammé YouTube tout au long de l’année passée, en diffusant des vidéos freestyle de twerk dans lesquelles elle se déhanche sur des titres comme “Lean On” de Major Lazer, “Middle” de DJ Snake ou “Booty Bounce Pop” de Mr. Collimark. Des vidéos aux millions de vues, qui ont aussi bien affolé les filles que les garçons.

En plus d’être une célébrité sur le Web, Lexy Panterra a également créé son propre programme de fitness (le “LexTwerkOut”), une application, une ligne de vêtements, et embrasse à présent une carrière de chanteuse. Fin juin, elle a dévoilé son tout nouveau single, “Twerk Lesson”, en collaboration avec le producteur français DJ Battle, avec lequel elle s’est envolée pour une tournée française tout au long de l’été. Rencontre.

“Divertir les gens, c’est toute ma vie”

Konbini | On te connaît surtout pour tes vidéos de twerk, qui collectent des millions de vues sur YouTube, mais on en sait finalement très peu sur toi. D’où viens-tu ?

Lexi Panterra | Je suis née en Californie. Mes parents ont divorcé quand j’étais encore enfant, donc j’ai été élevée entre Sacramento (où vit ma mère) et Los Angeles (où vit mon père). Je danse et je chante depuis toute petite, j’ai passé mon enfance entre les cours de chant et les cours de danse, depuis l’âge de 6 ans… Divertir les gens, c’est toute ma vie.

Comment as-tu découvert le twerk ?

Quand j’étais plus jeune, mon beau-père et ses cousins dansaient beaucoup, et c’est eux qui m’ont initié au booty shake. Je devais avoir 12 ans. On avait l’habitude de faire des énormes soirées de famille à Sacramento, pendant lesquelles on organisait des compétitions de danse entre nous. C’était trop drôle !

J’ai appris à bouger mes fesses assez jeune, mais je n’ai pas twerké toute ma vie pour autant. J’ai mis ça de côté pendant pas mal d’années, et j’y suis revenue il y a trois ans, un peu par hasard… C’est à ce moment-là que j’ai commencé à faire mes vidéos de freestyle, en parallèle desquelles j’ai créé le LexTwekOut, des cours de sport qui combinent fitness et danse.

Comment as-tu réagi en te rendant compte que des millions des personnes regardaient tes vidéos (et par extension, tes fesses) ?

Ouais, surtout mes fesses [rires] ! La première vidéo que j’ai faite, c’était celle sur du T-Pain. J’ai obtenu un demi million de vues hyper vite, je me souviens j’étais comme une folle ! Et puis la vidéo de “Lean On” est arrivée… et là, c’est devenu n’importe quoi ! C’est devenu viral sur Facebook, où j’ai dû cumuler 200 millions de vues, et 70 millions sur YouTube. Ça a circulé partout ! À chaque fois que les gens pensent à ce morceau, je crois qu’ils pensent aussi un peu à moi.

Et puis j’ai posté la vidéo sur “Middle”, et c’est devenu encore plus gros… c’était hallucinant. Maintenant les gens me reconnaissent dans la rue – ce qui était assez étrange au début. Mais j’ai bossé dur pour récolter cette attention, j’ai écumé les scènes, j’ai fait énormément de shows… c’est ce que je voulais, je m’y étais préparée.

“Les filles qui assistent à mes cours ont entre 13 et 65 ans”

Comment ça se passe, concrètement, un cours de LexTwerkOut ?

Concrètement, c’est un cours de fitness basé sur du twerk. C’est un moyen très drôle de faire de l’exercice et, dans le même temps, ça permet aux femmes d’avoir plus confiance en elles, de se sentir plus à l’aise avec leurs corps.

Je donne des cours à des centaines de filles qui viennent des quatre coins des États-Unis et qui sont issues de toutes les origines, avec des morphologies et des âges différents… Bon, pour les plus jeunes d’entre elles, je demande toujours l’autorisation aux parents mais, en gros, les filles qui assistent à mes cours ont entre 13 et 65 ans.

Le twerk est une danse super difficile… Est-ce que tu as des conseils à nous donner ?

Pour commencer, il vous faut le bon prof – moi par exemple [rires] – pour que je puisse vous enseigner les bonnes techniques. Ensuite, je dirais qu’on est né avec ce qu’on a, il faut donc que vous travailliez avec le corps que vous avez, et que vous l’acceptiez tel quel. Enfin, il s’agit surtout de se laisser aller, de ne pas trop penser à ce que vos hanches sont en train de faire.

Le twerk demande énormément d’entraînement, c’est sûr, mais je l’ai appris à des gens qui étaient totalement novices, et qui sont aujourd’hui professeurs. Tout le monde peut y arriver. Même les mecs !

“Quand elles sortent de mon cours, elles se sentent comme Beyoncé !”

Certains détracteurs affirment que le twerk offre une mauvaise image de la femme, qu’il la sexualise trop… Qu’en penses-tu ?

Les femmes sont nées avec leurs fesses, les fesses font partie d’elles. Je ne vois donc aucune honte dans le fait de les agiter. Les femmes ont le droit de mouvoir leur corps comme bon leur semble ! Et puis on ne leur demande pas de le faire nues dehors, devant des centaines de personnes : elles peuvent le pratiquer dans un studio, encadrées par un professeur, entourées d’autres femmes qui sont dans la même optique qu’elles… c’est juste une danse !

Qu’en est-il du yoga, pour lequel on doit se mettre dans des positions incroyables, les jambes en l’air et écartées ? Je crois que les gens ne sont juste pas encore habitués au twerk, mais c’est en train de changer lentement. Je fais de mon mieux pour que ça change.

Dirais-tu que c’est un moyen pour les femmes de se sentir plus puissantes, plus sûres d’elles ?

J’en suis persuadée ! Avec le twerk, les femmes prennent confiance en elles, ça les fait se sentir plus sexy, plus sûres d’elles. Quand elles sortent de mon cours, elles se sentent comme Beyoncé [rires] ! Certaines femmes, qui étaient enceintes il y a quelque temps, sont venues à mon cours parce qu’elles ne se sentaient plus désirables, et quand elles en sont sorties, elles m’ont toutes dit : “Tu as changé ma vie, je ne pensais pas que je pouvais faire tout ça avec mon corps, je ne pensais pas ressentir encore ça un jour…” C’est ce qui m’encourage à continuer.

À lire -> Entretien : “Twerk and Shout !”, le twerk féministe

Le single “Twek Lesson” de DJ Battle et Lexy Panterra est disponible sur iTunes et Spotify.