Le premier court de… Denis Villeneuve

Le premier court de… Denis Villeneuve

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Par Pauline Mallet

Publié le

Pour se souvenir de son premier mot, on a ses parents. On se souvient en revanche rarement des premiers balbutiements des réalisateurs, souvent d’obscurs courts-métrages. Une erreur que Konbini réparait chaque week-end il y a quatre ans. Cette semaine, on reprend la chronique avec Denis Villeneuve.

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Denis Villeneuve, c’est neuf longs-métrages mémorables (dont Prisoners, Enemy, Sicario et Premier Contact) et un sans-faute remarquable. Bien avant qu’il ne devienne ce cinéaste capable de mêler les genres entre film d’auteur et blockbuster, il était étudiant en cinéma et explorait ses talents à l’université du Québec, à Montréal.

En 1990, l’étudiant vient d’être fraîchement diplômé. Mieux encore, il gagne le concours de Radio-Canada, appelé Course Europe-Asie, avec de brillants reportages. Il en sort avec les encouragements du jury et la possibilité de réaliser un projet avec l’Office national du film du Canada (ONF).

Quatre ans plus tard, le réalisateur a 26 ans et vient tout juste de terminer le tournage de son premier court-métrage financé par l’ONF. Comme le concours le prévoyait, en contrepartie de ces financements, le réalisateur doit traiter un sujet imposé par l’Agence canadienne de développement international (ACDI). Cette année-là, c’est le multiculturalisme.

Né alors REW-FFWD, un court-métrage mettant en scène un photographe qui déambule dans un quartier à la mauvaise réputation. Tourné en Jamaïque, ce film possède déjà toutes les caractéristiques du cinéma de Denis Villeneuve : une photographie soignée, une mise en scène maîtrisée et, comme à son habitude, une histoire passionnante.

La particularité de ce court-métrage, c’est son étroite frontière entre le documentaire et la fiction. Complètement imprégné par la narration fictive, le film s’ouvre sur une boîte noire, que l’on comprend vite être l’incarnation du protagoniste. Le spectateur est ainsi plongé au cœur de cette fiction grâce à cette boîte qui relate les événements du film dans une chronologie et une temporalité différentes. Des codes qui ne sont plus étrangers aux admirateurs du réalisateur.

La nouvelle réalisation du Canadien, Blade Runner 2049, sortira dans les salles françaises le 4 octobre.

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