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La Vie d’Adèle échappe à une interdiction aux moins de 16 ans

La Vie d’Adèle échappe à une interdiction aux moins de 16 ans

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La Cour d’appel a tranché : “…” (© Wild bunch / Quat’Sous Films / France 2 Cinema / Scope Pictures / Vertigo Films)

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Par Théo Chapuis

Publié le

Le Conseil d’État donne raison au ministère de la Culture et préconise une interdiction aux moins de 12 ans pour La Vie d’Adèle – et non pas aux moins de 16 ans, comme exigé par l’association Promouvoir.

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Suite… et pas fin. D’après le Conseil d’État, le film La Vie d’Adèle ne doit pas être interdit aux moins de 16 ans, malgré les réclamations de l’association Promouvoir, mais seulement aux moins de 12 ans.

Initialement sorti avec un label “interdit aux moins de 12 ans”, le film d’Abdellatif Kechiche aux scènes d’amour suggestives entre Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos est vite devenu la cible de cette association catholique traditionnaliste. L’association Promouvoir, dirigée par l’avocat André Bonnet, lutte sur le terrain des mœurs au cinéma et compte à son tableau de chasse des films comme Love, Bang Gang, ou Antichrist.

Le 8 décembre 2015, deux ans après la Palme d’or de La Vie d’Adèle à Cannes, l’association Promouvoir était parvenue après une lutte acharnée à faire annuler le visa d’exploitation du film devant la cour administrative d’appel de Paris. L’association mettait notamment en cause “des scènes de sexe réalistes” qui pourraient “heurter la sensibilité du jeune public.” De quoi remuer jusqu’au ministère de la Culture qui a alors porté l’affaire devant le Conseil d’État – alors qu’Abdellatif Kechiche avait pour sa part trouvé, contre toute attente, cette décision “plutôt saine”.

À lire -> L’interview hallucinante d’André Bonnet, inquisiteur autoproclamé du cinéma

Le 28 septembre, la plus haute juridiction administrative française a cassé l’arrêt de la cour d’appel de Paris. Dans son arrêt, elle argue notamment que “les scènes de sexe en cause sont exemptes de toute violence et filmées sans intention dégradante”, comme le stipule BFMTV. Elle remarque la cohérence de ces images avec le propos du film, “dont l’ambition est de dépeindre le caractère passionné d’une relation amoureuse entre deux jeunes femmes”.

Une “erreur matérielle” pour Promouvoir

Sans surprise, la structure d’André Bonnet regrette cette décision. Elle a réagi vendredi en déplorant “une erreur matérielle particulièrement criante et incontestable” des juges du Conseil d’État. D’après Promouvoir, “la Haute Juridiction, en effet, s’est fondée sur le fait que ces scènes auraient été simulées, alors qu’il était de notoriété publique qu’elles ne l’étaient pas et que les actrices l’ont elles-mêmes répété à plusieurs reprises”.

Ainsi que le rapporte l’AFP, l’affaire est donc renvoyée devant la cour administrative d’appel de Paris. La même instance qui avait débouté Promouvoir en première instance en 2014. La fin de cet imbroglio juridique semble proche.