Et si, dans la foulée… Kendrick Lamar sortait un deuxième album, “Nation” ?

Et si, dans la foulée… Kendrick Lamar sortait un deuxième album, “Nation” ?

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Par Rachid Majdoub

Publié le

Voici une théorie un peu folle mais très plausible, sur un deuxième album, lié à Damn., qui pourrait bien être bleu, imminent, et nommé Nation… pour former Damnation

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Le (monstrueux) quatrième album de Kendrick Lamar est à peine sorti, que nos yeux et oreilles nous disent qu’il ne s’agirait que de la moitié d’un projet bâti en deux temps.

Deux chapitres : le premier, Damn. – avec un point qui présage une suite –, on le connaît et on l’écoute en boucle depuis ce matin. Le second serait quant à lui bleu et viendrait compléter cette première partie rouge. Il pourrait bien, croyons-y, s’appeler Nation pour former Damnation.

Analyse, à chaud -> On écoute Damn., le quatrième album (monstrueux) de Kendrick Lamar

On s’explique : tout commence avec deux tweets de Sounwave, producteur du label de Kendrick Lamar, TDE, et présent sur huit morceaux de ce nouvel album très politique.

“Mais si je vous disais… qu’il ne s’agit pas de la version officielle ?”

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Suivi de ce message subliminal, composé de la date de sortie de Damn. et d’une image de Morpheus de Matrix.

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Red & Blue

Les dés sont jetés, et la partie s’enflamme ; ici, dans ma tête, sur Twitter, sur Reddit. Ça rumine depuis des jours et la théorie prend forme depuis quelques heures.

Pilule rouge, comme la couleur de la pochette de Damn., et pilule bleue, celle d’une Nation : vous l’avez ? De là, alors que Spotify fait chavirer nos écouteurs, quelque chose interpelle : la photo de profil de Kendrick Lamar sur la plateforme de streaming est bleue. Les briques derrière le rappeur au T-shirt blanc floqué “DAMN” passent du feu à l’eau. Et ce n’est pas fini, avec d’autres éléments connexes.

À la fin de “Blood”, le premier titre de l’album Damn., Kendrick Lamar se fait descendre par une vieille dame aveugle… pour ensuite renaître au début de l’album Nation ? Contraste entre le rouge sang et le bleu ciel tiré par les cheveux, mais bon, gardez ça en tête et passons à la suite.

Dès l’introduction de “Blood” cette fois, on entend des paroles bien profondes…

“Is it wickedness? Is it weakness? You decide. Are we gonna live, or die?”

Soit, décider entre la faiblesse et la méchanceté ; entre la vie, au sein de la Nation, ou la mort.

Bloods & Crips

La signification de ces deux couleurs peut être beaucoup plus simple et plausible : le rouge pour le gang des Bloods, et le bleu pour celui des Crips. Deux groupes rivaux que le rappeur tente d’unir depuis un petit moment, pour enfin établir une paix entre les deux camps, après plus de quatre décennies de guerre.

Un affrontement entre les deux gangs de Los Angeles qui s’est récemment calmé après les récents cas de violences policières qui ont frappé leur communauté. Lors d’une interview qu’il nous avait accordée il y a deux ans, Kendrick Lamar nous confiait avoir grandi au milieu de cette guerre, vu de ses yeux des proches mourir, avant de s’évader de l’horreur par la musique.

Résurrection

Damn. est officiellement sorti ce vendredi 14 avril. Un jour saint, qui correspond au vendredi de Pâques, soit le jour de la mort de Jésus. Jésus, qui est revenu à la vie… trois jours plus tard, mais ça, vous le saviez. C’est là que la mort de Kendrick Lamar dans “Blood”, aujourd’hui, conduirait à sa résurrection… ce dimanche, donc, avec la sortie de Nation.

Mais il atterrirait aux enfers d’une “nation” condamnée, après une ultime Damnation, ou sortirait plutôt de cette dernière pour revenir en sauveur de sa communauté après en avoir subi la condamnation de ses pêchés.

Petite mais intrigante parenthèse dans ce chapitre religieux :

Deux jours avant la sortie de DAMN., Kendrick Lamar s’est affiché, pour la première fois, avec Louis Farrakhan, le leader de la… Nation of Islam. Le groupe politico-religieux aime entretenir des liens étroits avec certains rappeurs, non pas par connexion religieuse forcément, mais par d’autres canaux qui vont de la protection civile à l’engagement politique.

Quand on sait que Kendrick Lamar se dit fils spirituel de Tupac, et que ce dernier, assassiné en 1996, était proche de cette Nation of Islam au même titre que son acolyte Snoop Dogg et bien d’autres rappeurs de la Côte Ouest à la Côte Est… dans le but de créer une seule Nation, rassemblée contre le côté obscur des États-Unis : on ne peut qu’ouvrir grand les yeux en disant : “mais non, tout est lié”.

“J’ai été très honoré de rencontré et de parler avec mon puissant frère et artiste hip-hop Kendrick Lamar. La révolution culturelle est en marche.”

I was very honored to meet and talk with my powerful brother and Hip-Hop artist Kendrick Lamar. The Cultural Revolution is On. • #Farrakhan #KendrickLamar

Une publication partagée par Minister Louis Farrakhan (@louisfarrakhan) le

Bon, j’abuse un peu, mais ça pourrait se tenir. Et puis, “Nation” est partout. Jusque dans le projet d’album de ce même Tupac, qui se serait appelé “One Nation” si la légende californienne n’avait pas été la victime collatérale des guerres East Coast / West Coast et Bloods / Crips.

D’autres connexions, à travers ses paroles :

Sur le titre “The Hear Part. 4“, en amont et indépendamment de l’album, Kendrick Lamar dit ça :

“My next album, the whole industry on a ice pack / With TOC, you see the flames”

Soit, que toute l’industrie recevra son nouvel album dans un sac de glace, et qu’avec l’autre couleur (TOC, The Other Color), tu verras les flammes. Rouge, bleu. Bon, OK… sur le même titre, il dit ça aussi :

“I’ll let y’all worry about a list, I’m on some other shit / A difference between accomplishments and astonishments / You know what time it is, ante up, this is in forever / Y’all got ’til April the 7th to get y’all shit together”

Soit, en gros, qu’il est sur plusieurs fronts. Deux, plus exactement, basés sur une différence entre les accomplissements et les étonnements. Et à partir du 7 avril, devenu 14 avril après un report de l’album, on aura tout ça ensemble. Hum, pas convaincus ? On poursuit.

Sur le titre “Humble”, premier single du nouvel album, Kendrick Lamar déclare :

“My left stroke just went viral / Right stroke put lil’ baby in a spiral”

Son coup tiré à gauche vient de devenir viral : Damn. Son coup droit, quant à lui, met le petit bébé dans une spirale : Nation, après une renaissance ce dimanche.

Pourquoi dimanche ?

Un indice : la date de publication de l’album indiquée sur Apple Music, que ce soit lors de l’annonce officielle du projet, ou à la veille de sa sortie.

Et devinez de quelle date il s’agit : ce dimanche 16 avril 2017. Simple coïncidence ?

Ange et démon

Enfin, s’il en faut plus pour vous convaincre, achevons-nous avec une théorie encore plus tirée par les cornes. Vous êtes prêts ? Prenez la pochette de Damn.

Il se murmurerait que le M posé sur la tête du rappeur serait une paire de cornes. La mort, l’enfer, le diable. Avant un retour à la vie d’une nation à sauver, auréolé du O de Nation sur la cover de l’album.

“DEATH 2 THE LEADER”

Et vous n’êtes pas prêts pour ce qui va suivre : comme remarqué par un utilisateur de Reddit, si vous regardez la tracklist au dos de l’album, l’anagramme des dernières lettres de chaque morceau donne… “DEATH 2 THE LEADER”.

Bref, cela va trop loin pour nous. De démon à ange, d’ange à démon, il n’y a que Kendrick Lamar et une damnation qui, dans la croyance chrétienne, est la condamnation à une punition éternelle en enfer. Un enfer sur Terre, que le meilleur rappeur du moment pourrait construire… ou briser, en deux chapitres. Deux univers qui formeraient DamNation, ou God Damn, qui paraît aussi vrai que certains points de cette théorie peuvent l’éclairer.

Ça se tient, et on y croit. Même si DAMN. suffirait à regrouper, à lui seul, les deux facettes de cette histoire.