Le légendaire George A. Romero est mort

Le légendaire George A. Romero est mort

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Par Louis Lepron

Publié le

Le roi des zombies est mort.

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The Walking Dead, Shaun of the Dead et World War Z sont aujourd’hui orphelins. Ces trois grands marqueurs culturels des années 2000 n’auraient été rien sans lui. “Lui”, c’est George A. Romero, réalisateur américain qui a révolutionné les films de morts-vivants à partir des années 1960. Il est mort ce dimanche 16 juillet à Toronto, des suites d’un cancer du poumon.

Dans un communiqué, son manager Chris Roe a précisé :

“Le réalisateur légendaire George A. Romero est décédé […] en écoutant la bande originale de L’Homme tranquille [de John Ford, 1952], un de ses films préférés. Il est mort en paix dans son sommeil, après un combat bref mais déterminé contre un cancer du poumon, laissant derrière lui une famille aimante, beaucoup d’amis et un héritage cinématographique qui a persisté et continuera de persister, à l’épreuve du temps.”

George A. Romero était considéré comme un “maître de l’horreur”. Et il n’y a qu’à regarder l’influence de La Nuit des morts-vivants (1969), brûlot politique ficelé avec seulement 100 000 billets verts dans les alentours de Pittsburgh, pour le comprendre. Dans ce long-métrage tourné en noir et blanc, le cinéaste soulignait les peurs d’une Amérique marquée par la guerre du Vietnam et la course aux armements. Près de 50 ans plus tard, ce film est aujourd’hui aussi important que L’Exorciste ou Massacre à la tronçonneuse.

S’il s’est tourné vers l’horreur par opportunisme – les drive-in en raffolaient dans les années 1960 –, George Andrew Romero ne se lassera jamais de donner des frissons à ses spectateurs, poursuivant sa critique de la société américaine à travers Zombie (1978) dans lequel il enferme ses personnages dans un immense centre commercial (vers lequel les morts-vivants sont attirés, comme guidés par un instinct de surconsommation), puis Le Jour des morts-vivants (1985), critique du militarisme ambiant des années Reagan.

Son aura cinématographique, on l’aura enfin perçue à l’aune du retour en cool du mort-vivant. Que ce soit avec le jeu vidéo Resident Evil en 1996, la série The Walking Dead à partir de 2010, le remake de Zombie, L’Armée des morts par Zack Snyder, ou les nombreux films parodiant la figure du mort-vivant, comme Shaun of the Dead (2004) du cinéaste britannique Edgar Wright.

Ce dernier a ainsi décidé de rendre hommage ce matin au cinéaste dans un texte émouvant, soulignant l’héritage et l’importance de sa filmographie :

“Quand les films de genre sont souvent déconsidérés lorsque l’on parle des classiques du cinéma, on ne pourra jamais remettre en cause l’impact que ses films ont eu et auront dans le monde des films, de la télévision, des comics, des jeux vidéo et de la littérature.”