Freshmen 2015, la nouvelle cuvée du rap US

Freshmen 2015, la nouvelle cuvée du rap US

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Par François Oulac

Publié le

Goldlink

Tiens, Goldlink révèle son visage ? En mars 2014, on vous disait tout l’amour qu’on a pour ce rappeur qui sortait ses morceaux sans jamais se montrer, style The Weeknd des débuts. Le natif de Virginie ne nous a jamais déçus depuis. Sa première mixtape, God Complex, est un petit bijou voguant allègrement entre hip-hop, electro, sonorités latines… Si vous n’êtes pas familier du flow élastique mi-chanté mi-rappé de Goldlink, essayez donc “Sober Thoughts”,  sur une prod délicieuse de Kaytranada.

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Raury

Raury, c’est l’outsider de cette promotion 2015. Âgé de 21 ans, le natif d’Atlanta s’éloigne du noyau dur du hip-hop avec sa musique se réclamant autant du rap que de la folk et la pop. L’an dernier, Brain s’extasiait sur la maturité d’un artiste qui cite pêle-mêle Kid Cudi, Outkast (avec qui il s’est produit sur scène), Adele et Phil Collins comme influences.
Avec sa musique résolument radio-friendly sans être tiède, Raury a toutes les chances de faire parler de lui au-delà des frontières américaines. Essayez de télécharger gratos son premier LP, Indigo Child, sur son site officiel : il faut finir un mini-jeu pour débloquer le projet !

OG Maco

Il a enfoncé les portes du game avec son single “U Guessed It”, peut-être le seul concurrent sérieux, en termes de dinguerie, avec “CoCo”. Avec une telle signature et une première mixtape à l’énergie folle, OG Maco a rapidement été perçu comme le parangon d’un rap décérébré et bas du front.
Un cliché que le rappeur signé sur Quality Control (le label de Migos) a rapidement fait voler en éclats, grâce à différentes apparitions ainsi qu’une deuxième mixtape, 15, où il démontre une versatilité et un lyricisme surprenants. Difficile, donc, de prédire la direction que Maco choisira dans le futur.

Dej Loaf

Il a suffi à Dej Loaf d’un seul son, l’entêtant “Try Me”, pour lui attirer une attention soutenue et méritée. Peu après, on pouvait voir cette meuf plus thug qu’un thug sur le plateau de Jimmy Fallon, vêtue d’un kimono multicolore, chantonner qu’elle allait buter des familles entières.
Depuis, “Try Me” a été remixé avec Wiz Khalifa, et la jeune femme a délivré le refrain du posse-cut “Detroit Vs Everybody” piloté par Eminem himself. Sa mixtape Sell Sole recèle d’autres perles comme le très smooth “Me U & Hennessy”.

Fetty Wap

On parie que “My Way” et “Trap Queen” sont déjà les morceaux de votre été. L’une des révélations du moment se nomme Fetty Wap et vient du New Jersey. Son style de chant pourrait rappeler celui de Rich Homie Quan, en plus athlétique.
Il se place ainsi dans la lignée des crooners à la mode qui mixent beats trap et chant, sauf qu’il n’utilise pas l’autotune (ouf). Drake, qui a l’oreille pour les tubes, a gratifié “My Way” d’un couplet. Un indice qui ne trompe pas sur le potentiel de Fetty Wap.

Kidd Kidd

Découvert par Lil Wayne dans les rues de sa Nouvelle-Orléans natale, Kidd Kidd a fait ses premiers pas aux côtés du label Young Money. Après plusieurs déconvenues, il finit par quitter YM. Il fait à présent partie du G-Unit reconstitué, aux côtés de 50 Cent, Young Buck, Lloyd Banks et Tony Yayo. Peut-être que Fifty a été sensible au passé du jeune rappeur : en 2011, Kidd Kidd s’est pris six balles dans une embuscarde.

K Camp

Et encore un ATLien dans cette promotion 2015. Énième émule de Future, K Camp est sorti de l’ombre en 2013 avec “Cut Her Off”, nommé aux BET Awards l’année suivante. Il continue depuis à faire monter son buzz à coups de mixtapes et de remixes. K Camp n’est pas le plus original de cette liste, mais question gros sons à faire tourner en voiture, sa dernière mixtape One Way vaut le détour.

Tink

Vous l’avez peut-être entendue sur l’album de Future Brown. Tink est l’un des gros morceaux de cette couv’ 2015. Il y a pas mal de chanteurs qui s’improvisent rappeurs et vice-versa, mais peu d’artistes excellent dans ces deux domaines comme cette jeune Chicagoan, protégée de Timbaland. Elle peut en une seconde passer d’un rap pur jus à un chant qui n’a rien à envier à ses consoeurs du R’n’B. Elle pousse le vice jusqu’à sortir des projets entièrement orientés autour du chant, comme les excellentes mixtapes Winter’s Diary 1 et 2. Si une rappeuse peut s’autoproclamer héritière de Lauryn Hill ou Missy Elliott, c’est bien Tink.

Shy Glizzy

Le nom de Shy Glizzy reste associé à « Awwsome », le son infectieux qui l’a sorti de l’ombre. Le rappeur issu du DMV (District Maryland Virginia), zone assimilée à la scène rap de Detroit (Wale, Fat Trel…) est surtout connu pour ses embrouilles avec Fat Trel et Chief Keef. Son timbre nasillard lui vaut des comparaisons avec Boosie Badazz. Mais la qualité de ses rimes et son flow sont loin d’égaler ceux de Boosie. S’il a une certaine science du refrain et qu’il dégage une présence intéressante, c’est bien tout ce que l’on peut lui trouver. Ses trois mixtapes Law ne se distinguent pas tellement de la masse des street rappers. Le critique musical Jeff Weiss voit en lui un rappeur oubliable : on n’a pas envie de le contredire.

Vince Staples

Autre poids lourd de cette sélection, Vince Staples est le seul représentant de la West Coast, et pas de n’importe quelle partie : Long Beach, la ville de Snoop Dogg. Le MC de 21 ans a attiré l’attention notamment grâce à ses collaborations avec le collectif Odd Future (« Hive », « Elimination Chamber »…) et  Mac Miller (la mixtape Stolen Youth, entièrement produite par ce dernier). Membre du groupe Cutthroat Boys aux côtés de Joey Fatts et Aston Matthews, affilié aux Crips tout comme Uncle Snoop, sa musique est imprégnée de la tension de son vécu. Sa mixtape Hell Can Wait donne le ton : sombre et tendu, assez similaire aux tracks les plus sombres de Schoolboy Q. Et son morceau « Señorita », issu de son tout premier album officiel Summertime ’06, n’a rien à voir avec le single de Justin Timberlake.