Ces 5 films auraient dû être nommés aux Oscars 2018

Ces 5 films auraient dû être nommés aux Oscars 2018

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Par Konbini

Publié le

  • The Florida Project : les petites épaules de Brooklyn Prince étaient assez larges pour la catégorie meilleure actrice, et le film est un bijou indé de Sean Baker à la photographie soignée ;
  • Pentagon Papers : les noms (pourtant majeurs) de Steven Spielberg et Tom Hanks manquent à l’appel ;
  • Call Me by Your Name : l’absence d’Armie Hammer dans la catégorie Meilleur acteur dans un second rôle nous a étonnés ; 
  • Tout l’argent du monde : avoir retourné les scènes de son film en neuf jours afin d’effacer Kevin Spacey était un coup de maître de la part de Ridley Scott, à la hauteur d’une nomination pour Meilleur réalisateur ;
  • The Disaster Artist : snobé en raison des récentes accusations portées à l’encontre de James Franco, évincé justement de la catégorie Meilleur acteur, le film partait grand favori à l’origine. 

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Une chance que n’ont pas connu les longs-métrages suivants. Oublis légitimes ou non (on laissera ça à la subjectivité), ils avaient chacun de sérieux atouts pour être considérés. On s’est ainsi permis de leur offrir une justice.

A Ghost Story 

Avec le film indé fantastique A Ghost Story (2017) – porté par le duo Rooney Mara et Casey Affleck–, le jeune réalisateur David Lowery avait la ferme intention de se mettre, pour une fois, à la place des esprits, sans forcément leur attribuer une personnalité diabolique prête à tout pour faire fuir les habitants d’une maison désormais hantée.
David Lowery raconte une grande histoire d’amour dans tout ce qu’elle a de complexe. A Ghost Story en est la deuxième partie, sublime par ses non-dits, comme la peur du temps passé entre quatre murs, à vouloir comprendre la possibilité de sa propre disparition.

Rooney Mara est touchante dans toutes les étapes du deuil, rythmé par une bande son éclectique (pensée particulière pour la chanson I Get Overwhelmed” du groupe Dark Rooms). Le format carré offre un aspect poétique à une photographie soignée, où chaque plan est pensé comme une photo. De quoi secouer un peu l’Académie.  
Dans les catégories : meilleure actrice (Rooney Mara), meilleure musique de film (Daniel Hart), meilleure photographie. 

Detroit

Kathryn Bigelow n’avait pas grand-chose à prouver. Avec Démineurs et Zero Dark Thirty, elle s’était déjà forgé un beau CV à Hollywood. Son dernier long-métrage, qui revient sur un dramatique épisode de violence policière durant les émeutes raciales de Detroit en 1967, possède le même arrière-goût documentaire que ses précédents films, plongeant une fois encore le spectateur au cœur d’un évènement ayant marqué l’histoire des États-Unis.

Sans surprise, le résultat est haletant, efficace, effrayant, touchant. Detroit est un sublime objet filmique qui restera longtemps gravé dans nos mémoires, et qui avait largement sa place aux Oscars.
Dans les catégories : meilleur film, meilleure réalisatrice (Kathryn Bigelow), meilleur acteur (John Boyega et Will Poulter), meilleure musique de film. 

Good Time 

Stylisé, inclusif, noir : Good Time imprime sur la rétine une ambiance unique. Ce bijou des frères Safdie, porté par un Robert Pattinson au sommet de son art, est un film de braquage excellent et déroutant.

Grâce à un scénario profond et une mise en scène nerveuse, les personnages oscillent du monstre au mentor, jusqu’à brouiller les pistes avec cette dernière scène terriblement magnifique. Une superbe surprise dévoilée à Cannes, qui n’a pourtant pas réussi à se démarquer en compétition. Dans les cœurs, cette projection mondiale et matinale restera mémorable. Et son éclipse, une incompréhension. Tout comme son absence de la grande cérémonie du septième art. 
Dans les catégories : meilleur acteur (Robert Pattinson), meilleurs réalisateurs (les frères Safdie), meilleur scénario original, meilleur musique de film.

Mother! 

Avec son dernier film, qui se situe entre la fresque religieuse et le pamphlet écologique, Darren Aronofsky repousse encore plus loin les limites de la bienséance. Décriée dans l’Amérique puritaine, cette œuvre viscérale et frénétique, qui frôlerait presque l’hystérie, provoque, dérange, et en a sûrement traumatisé certains. Bien qu’il figure sur la liste des longs-métrages ayant le plus divisé la critique, Mother! a su mettre notre rédaction d’accord (ce qui est bien rare)… toujours scandalisée par les nominations du film aux Razzie Awards, et par son absence aux Oscars.

Dans les catégories : meilleure actrice (Jennifer Lawrence), meilleur réalisateur (Darren Aronofsky), meilleur son (mixage), meilleur scénario original, meilleur montage.

The Lost City of Z

James Gray a délaissé New York pour la forêt amazonienne, mais il est resté fidèle à son thème de prédilection : la famille. Malgré un tournage dantesque en pleine jungle, le cinéaste du Queens signe un nouveau drame intimiste aux allures de tragédie grecque, en racontant la vie d’un explorateur mystérieusement disparu alors qu’il cherchait une cité perdue.
Le réalisateur impose sa patte habituelle : une lumière digne d’un maître de la peinture flamande, des cadrages subtils et recherchés et une direction d’acteurs tout en finesse. Côté casting, le film est porté par un Charlie Hunnam intense, bien secondé par Robert Pattinson, Sienna Miller et Tom Holland.

Film d’aventures autant que voyage introspectif, The Lost City of Z nous a offert en cette année 2017 le chaînon manquant entre les grandes productions hollywoodiennes et le cinéma indépendant, qui aurait pu permettre de rompre la malédiction et offrir une première nomination à ce cher James Gray, toujours mis de côté aux Oscars.
Dans les catégories : meilleur film, meilleur réalisateur (James Gray), meilleur acteur (Charlie Hunnam), meilleur scénario adapté.
Article écrit par Arthur Cios, Lucille Bion, Marie Jaso, Marc Frohwirth et Louis Lepron