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En images : le festival Ultra Japan

En images : le festival Ultra Japan

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Par Thomas Andrei

Publié le

Le festival Ultra au Japon est aussi fou que ce qu’on en attend. Eric Guzman est allé y prendre quelques clichés.

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À l’extérieur de l’enceinte du festival, les jeunes gens de Tokyo sont plutôt conservateurs en termes de style. Travailler de 9 à 5 oblige les gens à porter le costume ou la jupe à longueur de journée. La saison des concerts détruit tout ça.
Ceux qui s’habillent de manière conventionnelle deviennent extravertis quand ils en ont l’occasion. Les groupes de personnes portant perruque et tutu assortis sont une norme à un événement comme Ultra.

Les Cosplay sont en général limités aux salons spécialisés ou à d’occasionnels rassemblements dans des lieux publics, mais ces gens-là se sont donnés à fond. Ils sont venus chaque jour habillés d’un costume Dragon Ball Z. Leurs amies étaient censées être des princesses Disney.

L’habillement est tout à fait optionnel dans des événements de ce type au Japon. Ce qui est intéressant est que les gens sont généralement respectueux de tout, sans tenir compte de l’accoutrement.
Ces filles ne portaient pas de haut, et juste un string, et il n’y a pas eu une seule parole ou un seul geste déplacés. Je ne suis pas certain que traverser la foule en talon ait été facile, mais elles sont parties victorieusement.

Ce gars-là est venu seul au concert, comme beaucoup d’autres, parce que les habitants de Tokyo se comportent comme une grande famille – particulièrement s’ils font la fête. Il essayait sans cesse de se hisser sur des rambardes glissantes d’alcool pour agiter un drapeau japonais, mais perdait l’équilibre, alors des gens l’ont maintenu.

Skrillex a fait monté l’idole Japonaise BABYMETAL pour une petite session jam, et la foule a pogoté pendant les trois minutes où elle y était. Ces filles ont grimpé sur un rebord et pris des selfies le temps que la bousculade se calme. Personne ne les dérangea et une fois la fosse calmée tout le monde est redevenu très poli, comme s’il ne s’était rien passé.

Les canards gonflables étaient censés les aider à slammer, mais ça n’a pas eu le résultat escompté. Les choses s’agitent pendant le concert, mais dès qu’il s’agit de toucher des gens personne ne l’ouvre.
Après cet échec il ont passé un bon bout de temps à se balader et à serrer la main à un groupe de mecs qui chantait la musique “Chocobo” du jeu Final Fantasy. En termes de popularité, ils ont battu de loin les gars avec une coiffe amérindienne.

Les drapeaux au soleil levant ont eu du succès, probablement uniquement parce qu’Ultra était plein de touristes qui hissaient leurs propres couleurs. Il n’y avait pas beaucoup de Japonais habillés de leur drapeau le premier jour du festival, mais les jours suivant, c’était autre chose. Le japon était définitivement bien représenté.

Il y avait un groupe de cheerleaders qui se baladait et montait sur les épaules des gens à la fin du concert. Ce mec, Harold, un ancien cheerleader, a décidé de soulever deux filles à la fois sur ses épaules. Après quelques faux-pas alcoolisés, il a posé avec les deux étrangères très confiantes.

C’était intéressant de voir combien de drapeaux étaient agités par la foule, du Canada à la Suisse. De nombreuses personnes étrangères à qui j’ai posé des questions sur leur drapeau m’ont dit qu’elles n’étaient venues que pour le festival, avant de rentrer chez elles.
Un mec bien ivre habillé en canard m’a dit qu’agiter un drapeau devait montrer comment la musique réunit les gens, sans considération de langue ou d’origine.

Les Japonais sont typiquement assez conservateurs mais ils y a aussi de temps à autre les excentriques. Ces filles ont passé la majorité de la journée à courir partout, et à s’exhiber, enveloppées de drapeaux Ultra.
Plus étrange encore, tout le monde est resté très respectueux à leur égard, pas d’hésitation, juste quelques demandes humbles et polies de prendre des photos avec elles. La courtoisie japonaise ne connaît pas de limites.

Pour une certaine raison, le groupe de gens le plus populaire exhibait de faux pénis en érection. Pas une seul groupe de filles ne passait à côté d’eux sans vouloir poser devant le “nez” rouge attaché à leur caleçon. Le pénis est symbole de fertilité au Japon, et certains festivals sont même dédiés au pénis, demandant aux gens qu’ils portent en ville d’énormes bouées en forme de pénis.

Ces deux garçons ont réussi la chose la plus coordonnée que j’aie vue, se hissant l’un sur l’autre pour former un totem humain durant le concert d’Allesso. À la fin ils étaient quatre, empilés. Je ne vois pas comment ils ont pu faire ça sans tomber ou gêner quelqu’un.

Un robot Gundman géant posté devant l’entrée du plus grand festival de musique électronique du Japon, envahi de jeunes japonaises en chaussures brillantes et tutus, résume assez bien la situation.

 Cette fille était dans son petit monde pendant une bonne partie du concert. Elle mettait des lunettes de soleil quand les lumières étaient trop violentes, et n’a pas bougé d’un centimètre quand la foule a commencé à s’agiter.
Même pendant les pogos sur BABYMETAL elle restait là et profitait comme si de rien n’était. C’était intéressant de voir quelqu’un d’aussi calme dans une fosse de plusieurs milliers d’agités.