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Montreux Jazz Festival : ne cherchez plus, c’est au lac Léman que ça se passe

Montreux Jazz Festival : ne cherchez plus, c’est au lac Léman que ça se passe

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Gucci Mane live at the 51th Montreux Jazz Festival, (c) 2017 FFJM Marc Ducrest

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Par Thibault Prévost

Publié le

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Le truisme peut sembler dangereusement proche, mais il n’en est rien : le festival de jazz de Montreux est un festival intrinsèquement musical. Un festival qui célèbre la musique, les musiciens et la sorcellerie de l’improvisation scénique. Et c’est tout, ou presque. Autour du festival, pas d’attractions façon foire du Trône, pas de parc aquatique ou d’activités de divertissement traditionnelles des gros festoches conçus pour célébrer l’inconséquence de vos actes et entretenir l’illusion d’un séjour au “pays imaginaire”. Rien que des instruments et des scènes à disposition, jusque dans le chalet du fondateur. À Montreux, tout tourne autour de la qualité sonore, un point sur lequel feu Claude Nobs est resté intraitable, en décidant dès 1967 de capter le son et l’image de tous les concerts.
En 2017, après dix ans de numérisation à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, les archives du festival sont désormais accessibles à tous au bâtiment ArtLab. Soit 5 000 concerts, 11 000 heures de vidéo et 6 000 heures d’audio dûment archivées, un véritable mur porteur de l’histoire musicale contemporaine… toujours plus solide : depuis 2013, cette collection pharaonique est inscrite au registre de la Mémoire du monde de l’Unesco, ce qui signifie que chaque concert auquel vous assisterez sera automatiquement archivé en tant que patrimoine de l’humanité. Ça vous donne un peu la portée de l’événement culturel, et ça fait quand même quelque chose de se dire que les concerts de la semaine passée sont précieusement conservés par la plus haute autorité culturelle mondiale.
Une nouvelle raison qui fait de Montreux un festival à part, une institution discrète et élégante cimentée dans l’histoire musicale qui a vu défiler tous les styles, toutes époques et tous les excès sans jamais se départir de son identité. Quant au niveau d’exigence suisse en termes d’organisation, d’accueil (mention très spéciale aux employés qui se reconnaîtront) et de programmation, il a de quoi, par certains égards, faire pâlir les organisateurs d’événements européens et nous dégoûter à vie des favelas éphémères de Glastonbury ou de Dour. Concrètement, pouvoir aller commander un verre, se déplacer ou aller pisser sans perdre une heure de sa vie ou tomber sur des toilettes sèches est une expérience jubilatoire. Avec 250 000 visiteurs annuels, Montreux n’est pas le festival confidentiel de puristes que vous imaginez. En fait, il n’a probablement rien à voir avec l’idée que vous vous en faites… et c’est une excellente raison pour aller y faire un tour.