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Mostra de Venise : Jacques Audiard dénonce le manque de parité

Mostra de Venise : Jacques Audiard dénonce le manque de parité

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VENICE, ITALY – SEPTEMBER 02: Jacques Audiard walks the red carpet ahead of the ‘The Sisters Brothers’ screening during the 75th Venice Film Festival at Sala Grande on September 2, 2018 in Venice, Italy. (Photo by Ernesto Ruscio/Getty Images)

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Par Lucille Bion

Publié le

The Nightingale de Jennifer Kent est le seul film réalisé par une femme en compétition à la Mostra sur 21 films. Jacques Audiard pointe du doigt le manque de parité du Festival.

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Cette année, avec l’affaire Weinstein, le dernier festival de Cannes a entamé sa révolution : comportement correct exigé, Cate Blanchett présidente du Jury, la montée des marches des 82 femmes, discours militants et engagés… Les femmes étaient sur le devant de la scène. Mais le Festival de Venise ne semble pas avoir voulu suivre la tendance.
Sur 21 films en compétition, seulement un seul a été réalisé par une femme : Jennifer Kent. Jacques Audiard a dénoncé le manque de parité ce dimanche 2 septembre, lors d’une conférence de presse pour son film Frères Sisters, western en lice pour Le Lion d’or de la Mostra :

“Ça fait vingt-cinq ans que mes films sont dans les festivals, je n’ai pas vu de femmes à la tête des festivals. J’ai envoyé des courriers à mes confrères de la sélection et j’ai senti qu’il n’y avait pas un écho formidable.”

Avant de poursuivre :

“Ne nous posons pas la question du sexe des films, posons-nous la question de savoir si les festivals ont un sexe, si les dirigeants des festivals ont un sexe. Ça, c’est une question simple et la réponse est oui. Je pense qu’il y a un problème là, et un autre problème, c’est que depuis vingt-cinq ans, j’ai souvent vu les mêmes têtes, les mêmes hommes à des postes différents, mais toujours là.”

On peut se réjouir aussi du fait que ce soit un homme qui dénonce ce problème d’égalité dans le cinéma. Que ce soit un homme – en compétition qui plus est – qui se sente également concerné. Outre son coup de gueule, il propose aussi plus de transparence du côté de la sélection. Alors que le cinéaste qualifie cette inégalité “d’aberration”, Alberto Barbera, le directeur artistique du festival, semble en total désaccord avec cela. En effet, il s’est défendu en expliquant qu’il préférait “changer de métier plutôt que d’être obligé de sélectionner un film parce qu’il a été réalisé par une femme et non parce qu’il est réussi”.
Plus généralement, le festival ne compte que 20 % de réalisatrices, toutes sections confondues, précise La Croix. 20 % c’est aussi le nombre de films réalisés par des femmes qui sont sortis en salles entre 2012 et 2016 pouvait-on lire dans un rapport du CNC. Si l’on peut se targuer, en France, d’être l’un des pays européens qui met le plus en avant les réalisatrices de longs-métrages, il faut bien garder à l’esprit que les inégalités dans le milieu sont encore très présentes.