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On a vu Fast & Furious 27, Star Wars XXIII ou Retour vers le futur 8

On a vu Fast & Furious 27, Star Wars XXIII ou Retour vers le futur 8

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Par Louis Lepron

Publié le

Alors que Transformers 6,7, 8 et 9 vont sortir d’ici 2025, on est allé faire un tour dans le futur histoire de voir ce que donneront, en 2050, Fast & Furious 27 ou Retour vers le futur 8
retour vers le futur
Nous sommes en 2050. La Syrie en est à sa 37ème année de guerre civile, Nadine Morano écume encore les plateaux de télévision, évoquant avec fureur la fin de la “race blanche, la seule et unique véritablement humaine” tandis qu’Hollywood est devenu un État dans l’État de Californie.
À sa tête, Michael Bay, 85 ans. Président élu au suffrage de la guilde des scénaristes et des réalisateurs, l’ancien cinéaste célébré pour sa franchise Transformers fait un discours sur la situation de l’industrie du cinéma au Kodak Theatre, antre bien connue pour sa cérémonie des Samsung Oscars.
C’est avec un sourire radieux qu’il prend la parole. L’année qui vient de s’écouler est, à ses yeux, “magnifique, bordel”. En arrière-plan, un rétroprojecteur diffuse des images d’explosions pour s’accorder à ses envolées serties de jurons. Michael la joue façon “Cool Guys Don’t Look At Explosions”. Des cuivres Zimmer® retentissent dans les amplis alors que des chiffres sont annoncés : le poids du cinéma hollywoodien vient de franchir en 2050 une étape symbolique, dépassant les 500 milliards de dollars de PIB. La 3D en réalité augmentée ainsi que l’augmentation du prix des billets expliquent en partie ce succès. Mais pas seulement.
Dans la bouche de Michael Bay, les analystes data et autres consultants en vocabulaire notent que les termes “reboot” (69 fois), “remake” (67 fois), “franchise” (34 fois) et “tentpole” (23 fois) ont été les plus prisés au cours de sa diatribe. Et pour cause. PowerPoint à l’appui, Michael Bay évoque avec fierté et trémolos dans la voix le parcours financier des franchises sorties en 2050 : Fast & Furious 27,  Retour vers le futur 8 et Les Dents de la mer 19 – 3D chez Universal, Transformers 18 du côté de la Paramount, Star Wars XXIII avec Disney ainsi que le troisième reboot Harry Potter chez Warner.
On est allé les voir.

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Fast & Furious 27

Des voitures, des hommes et des femmes-objets. Depuis la sortie du premier Fast & Furious en juin 2001, la recette n’a pas changé d’un pneu. Deux critères ont logiquement évolué : le nom des acteurs incarnant les grands méchants (on se souvient de Daniel Radcliffe en sorcier des drifts dans Fast & Furious 12) et les modèles des voitures.
En 2015, le succès de Fast & Furious 7 établit une formule qui vaudra pour les 35 années suivantes : on garde les mêmes acteurs (le trio Vin Diesel, Dwayne Johnson et Michelle Rodriguez) pour mieux agrandir la famille. À l’ère de l’âge d’or des séries, Universal entend profiter du filon, installant une série cinématographique avec un délai de production d’un film tous les ans et demi.
Si les rebondissements sont toujours d’actualité – Jason Statham en transexuel cocaïnomane dans Fast & Furious 15 ou le crossover Fast & Detective avec Matthew McConaughey en flic corrompu à la diarrhée philosophique impressionnante –Fast & Furious 27 joue sur la nostalgie de ses premiers fans. L’idée de génie du papy James Wan ? Faire resurgir le fantôme de Paul Walker à l’aide des récentes innovations numériques.

(Crédit Image : Jordan Beline)

On apprend finalement que sa mort n’était que factice, l’ancien flic s’étant raccroché à la sauvegarde du monde marin – une référence à Paul Walker, grand fan de Jacques-Yves Cousteau qu’il considérait comme son “idôle”. Bref. L’histoire tient sur une feuille à rouler : sa famille en danger, il reprend le volant, plus déterminé que jamais à défendre sa progéniture. Son fils, Brian Junior, après avoir fait exploser les rues de New York dans Fast & Furious 18, réduit en miettes l’Arc de Triomphe de Paris dans Fast & Furious 21 et cause une guerre civile en Afrique du Sud dans Fast & Furious 26, est dans de mauvais [SPOILER !] draps.
La nostalgie est à son comble. Fast & Furious 27 dépasse les cinq milliards de dollars de recettes en 24 heures. IMDb lui accorde un magnifique 1,3 sur 10. La boucle (de ceinture, lol) est bouclée.

Retour vers le futur 8

Janvier 2017 : Anonymous amorce le “Universal Leak”, fameux épisode médiatique qui voit de nombreux échanges internes au studio Universal être dévoilés dans la presse. Parmi les messages interceptés, un sujet sensible qui jette une lumière de suspicion sur le géant du divertissement.
En cause, la mort du cinéaste Robert Zemeckis qui avait, de son vivant, toujours refusé de donner une suite à Retour vers le futur, la trilogie qu’il avait réalisée au milieu des années 80. En juin 2015, il avait ainsi déclaré au quotidien britannique The Telegraph :

Oh, mon Dieu, non. Ça n’arrivera pas de notre vivant. Et je suis sûr qu’ils le feront car il n’ y aucun moyen de les stopper. Je veux dire… c’est scandaleux. Surtout que c’est un bon film. C’est comme si on disait ‘hey, faisons un remake de Citizen Kane’. Qui pourra jouer Kane ? Qu’est-ce que c’est que cette folie ? Pourquoi voudrait-on faire ça ?

Juin 2016, le corps de Robert Zemeckis est retrouvé inerte, des cachets dans sa main, une lettre griffonnée à ses côtés. L’enquête conclut au suicide. En janvier 2017, la version est remise en cause par l’épisode Universal Leak. Dans un mail du 7 décembre 2015 qui a pour objet “Run, run Robert”, le dirigeant de l’époque affirme avoir l’intention de se “débarrasser de cet enfoiré d’hippie qui nous fait perdre des milliards”.

(Crédit Image : Jordan Beline)

Si ces révélations font la une, cela n’empêche pas Retour vers le futur de revenir sur les écrans dès 2020. En 2050, le huitième du nom frappe aux portes des gigaplex. Il s’agit en réalité du troisième reboot de la série. Il vient, cette fois-ci, s’intéresser aux origines pour mieux raconter l’enfance, la jeunesse de Marty, jusqu’à sa rencontre avec le Doc. Le premier jour à l’école, son appétit pour le bricolage, ses débuts en skate : tout y passe pour remplir les 1h30 d’un film qui a faux sur tous les plans.
Le Los Angeles Times y voit “un retour raté dans le passé” tandis que le New York Times dit “regretter, avec surprise, l’âge d’or des super-héros des années 2010”. Qu’importe la presse, les spectateurs sont là : le film est numéro 1 du box office sur tous les marchés à sa sortie. Au Kodak Theatre, la création virtuelle du Doc pour les besoins du film “lui” vaut le Samsung-Oscar du meilleur acteur. Une première pour un “non-acteur”. Leonardo DiCaprio est, encore une fois, choqué et déçu.

Star Wars XXIII

Tout était planifié. 31 octobre 2012 : Disney rachète Lucasfilm pour quatre milliards de dollars. 18 décembre 2015 : le premier fruit de la collaboration entre la franchise culte et le géant aux grandes oreilles est un gigantesque succès, dépassant au box office toutes les autres franchises, remakes et reboots de l’époque (Jurassic World, Mad Max : Fury Road ou Fast & Furious 7, pourtant servi par l’émotion entourant la mort de l’acteur Paul Walker) : trois milliards de dollars de recettes en une semaine.
Le 12 janvier 2050, le 23ème film Star Wars sort dans les salles. Précédé par une avalanche de spin-off en tous genres – une pensée émue pour celui de Jar Jar Binks avec une note de 2% sur Rotten Tomatoes – cette nouvelle production poursuit les aventures de la famille Skywalker, inscrivant Andy Skywalker, arrière-petit-fils de Luke, dans la légende de la saga, mais pas du septième art. Son objectif : détruire, pour la cinquième fois, l’Étoile noire. Le film a pour sous-titre “Le Réveil du Jedi”.

(Crédit Image : Jordan Beline)

En amont, Disney a mis en place un système marketing ingénieux et diablement attirant : chaque spectateur a la possibilité, pendant la projection et grâce à un Oculus Rift, de plonger à tout moment dans la tête d’un des personnages principaux. Aussi, la firme de Mickey, durant les années 2040, a implanté sur chaque continent un parc d’attractions dédié à Star Wars. L’Europe a son Yoda Tour, les États-Unis leur Death Star Studios, l’Asie un Yoda Show et l’Afrique récupère le Han Solo Park.
Tout est fait pour que la mythologie Star Wars étende son pouvoir d’attraction au sein des populations. On sent pourtant, à la sortie de Star Wars XXIII, une excitation moindre de la part des spectateurs. Le film fait un bon démarrage, mais timide par rapport à Star Wars XXII. On achève bien les Jedis.

Transformers 18

“On est trop vieux pour ces conneries”. C’est en matant L’Arme fatale 4, vieux film des années 1980, que Michael Bay a une idée pour remettre à flot la franchise Transformers dont il est désormais le producteur exécutif : inscrire les Autobots dans la vieillesse. Mais pour mener à bien leur “ultime” mission avant de raccrocher, Optimus Prime doit passer par la case garage.
La première moitié du film est donc la mise en scène d’un long contrôle technique se concluant par une validation administrative du gouvernement américain. La deuxième voit des combats de robots, certains avec des cannes, d’autres en chaises roulantes, essayant tant bien que mal de s’écrabouiller. Mégatron, devenu un vieux con agri et raciste, n’arrive même plus à viser tant sa faculté de vision a décliné au fil des décennies.
Si aux États-Unis la presse comme le public ne goûte peu à ce nouvel épisode, Les Cahiers du Cinéma y trouve son compte, mettant pour la première fois de son existence des robots en couverture. Le magazine affirme que le film est l’un des plus grands “blockbuster intelligent du XXIe, capable de tenir en haleine le spectateur à travers un dialogue philosophique sur les hideuses méandres de la sénilité”. Les temps ont changé. Pendant ce temps, Konbini a eu une idée démente : aller voir le film avec un garagiste. Verdict : “pas crédible”, selon Richard, 38 ans, mécano depuis 15 ans à Aulnay-sous-Bois.