Gus Van Sant dévoile toutes ses facettes à la Cinémathèque française

Gus Van Sant dévoile toutes ses facettes à la Cinémathèque française

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Gus Van Sant devant l’une de ses peintures © Cinémathèque française ©

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Par Naomi Clément

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Une jeunesse omniprésente

Une constellation d’influences vertueuses

L’exposition nous permet surtout d’entrer un peu plus en profondeur dans l’œuvre de Gus Van Sant en nous immiscant dans une constellation d’influences vertueuses qui ont souvent nourri son travail cinématographique. À travers une pièce baptisée “Constellations”, on découvre par exemple l’influence d’Alfred Hitchcock, et plus précisément du film Psychose dont Gus Van Sant réalise un remake copié plan par plan au début des années 2000.

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Cette pièce souligne aussi la récurrence de certains artistes dans la carrière de Gus Van Sant, tels que l’écrivain de la Beat Generation William Burroughs, qu’il dirige à trois reprises, les acteurs Ben Affleck et Matt Damon, qui sont aussi coauteurs du film Gerry (2002) ou encore les photographes Bruce Weber ou William Eggleston, qui ont respectivement capturé les tournages de My Own Private Idaho (1991) et du court métrage Easter (2000), jamais sorti.
“Constellations” nous permet aussi de mieux saisir le modus operandi de Gus Van Sant en dévoilant quelques-uns de ses story-boards ou encore des schémas (à nos yeux parfois aussi abstraits qu’incompréhensibles) qui lui permettent avant chaque tournage de synthétiser les déplacements de ses personnages.
Il y a notamment celui, très coloré, d’Elephant (2003), avec lequel Van Sant a décroché une Palme d’or, qui semble prendre la forme d’un éléphant, ce qui aurait inspiré le nom du film.

Et le cinéma dans tout ça ?

L’exposition tient donc sa promesse dans le sens où elle nous permet d’explorer des facettes peu connues de Gus Van Sant, telles que la photographie ou la peinture. Mais on regrette quelque peu de ne pas être jeté de façon plus intense dans son œuvre cinématographique, qui semble du coup légèrement passer à la trappe au profit des “autres visages de Gus”. La partie dédiée à son travail de compositeur aurait notamment mérité plus d’approfondissement, car seuls deux écrans plongés dans une salle nous en offrent un aperçu – alors que la musique tient une place éminemment importante dans le travail du réalisateur.
Néanmoins, l’exposition nous permet de mieux saisir la multiplicité des influences du cinéaste. Avec le recul, ces sources d’inspiration semblent lier toute son œuvre cinématographique, qu’on a souvent décrite comme paradoxale ou discontinue en raison de l’éclectisme de ses sujets ou de ses techniques réalisation d’un film à l’autre. Une bonne façon d’appréhender avec un regard neuf le dernier film de Gus Van Sant, Nos Souvenirs, en salles le 27 avril prochain.

L’exposition Gus Van Sant est à visiter du 13 avril au 31 juillet 2016 à la Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, Paris 12e.