Exclu : Lord Esperanza et Roméo Elvis victimes de leur succès dans le clip “Infiniment vôtre”

Exclu : Lord Esperanza et Roméo Elvis victimes de leur succès dans le clip “Infiniment vôtre”

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Par Henri Margueritte

Publié le

Les deux artistes livrent, à travers une course-poursuite essoufflante, la critique objective de leur notoriété.

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La célébrité a ses inconvénients. Cette phrase peut agacer, mais elle est vraie. C’est en tout cas l’idée qu’a voulu transmettre Lord Esperanza dans son clip “Infiniment vôtre” en collaboration avec Roméo Elvis. Le morceau issu de l’album Polaroïd de Lord Esperanza sonne comme une critique objective de la notoriété des rappeurs.

Tourné sur fond blanc, le clip réalisé par Mims et Rémi Verdel met en scène la folle course-poursuite entre une horde de fans et deux jeunes hommes, qui s’avèrent être des sosies de Lord Esperanza et Roméo Elvis. Initialement, la course-poursuite permet aux deux artistes de dénoncer l’aspect négatif de la starification.

Mais l’utilisation des sosies est justifiée par la volonté de démontrer que certains fans voient leur idole comme un fantasme, jusqu’à ce qu’ils soient déçus par ce dernier. Ils reprendront alors la perpétuelle quête d’une nouvelle idole, qu’ils imaginent capable de combler, encore une fois, leurs fantasmes les plus fous.

Ce clip est aussi l’occasion pour Lord Esperanza de jouer les prolongations de son album Polaroïd sorti le 27 octobre dernier. Et ceux qui pensent qu’il s’en contentera se trompent puisqu’il est en pleine préparation d’un deuxième EP qui devrait sortir en juin. Le compagnon de scène de Nelick nous a accordé une interview dans laquelle il revient sur sa rencontre avec Roméo Elvis et sur le tournage du clip “Infiniment vôtre”.

Konbini | Comment es-tu entré en contact avec Roméo Elvis ?

Lord Esperanza | Assez simplement. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup soutenu, depuis le début. Il m’avait envoyé un message à la suite du morceau “KillCam” avec Django et Eden Dillinger parce qu’il avait parlé de moi à la radio belge. À l’époque, il était chroniqueur sur une petite radio locale.

Ensuite, il m’a invité à aller le voir à la Bellevilloise puis m’a proposé de faire sa première partie à la Maroquinerie, puis au Bataclan. Il m’a toujours témoigné beaucoup de soutien, c’est une très belle âme. Je suis vachement heureux d’avoir pu bosser avec lui parce que c’est vraiment un bon gars.

Qu’avez-vous, Roméo et toi, voulu démontrer dans ce clip ?

C’est une critique de l’appropriation des artistes par le public. L’idée est que l’artiste est considéré comme un produit de consommation que les gens s’approprient. C’est cette fameuse situation où, quand l’artiste perce trop, on arrête de l’écouter parce qu’il est devenu trop mainstream. Quand on dit “Infiniment vôtre”, c’est parce qu’on est entiers, intègres, et qu’on veut juste partager notre passion avec les gens.

Tu as déjà pu faire le morceau sur scène avec lui ?

Malheureusement non, on n’a jamais pu le jouer parce qu’il faut faire des répétitions, et pour des questions d’emploi du temps on n’a pas pu le faire. Mais je l’ai déjà jouée une fois ou deux sans lui, et je pense que je la jouerai à la Gaîté Lyrique le 22 juin prochain.

Le 3 mai dernier, tu faisais la première partie de Roméo Elvis au Bataclan. C’était comment ?

C’était super, très beau moment. J’étais vraiment heureux de retrouver le public parisien, ça faisait plusieurs mois qu’on était en tournée un peu partout et c’est toujours cool de revenir à domicile. On a fait la première partie de Columbine avec Nelick au Bataclan, on connaissait déjà. C’est toujours un peu étrange de jouer dans cette salle à l’atmosphère un peu obscure. Mais c’est beau de voir des gens faire la fête. Tout le monde en a profité.