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Entretien : Cakes Da Killa, une diva survoltée

Entretien : Cakes Da Killa, une diva survoltée

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Par Maxime Retailleau

Publié le

Rap et mode réunis

“Le sexe n’a jamais été un sujet sensible”

“L’argent serait le bienvenu”

L’étiquette du “queer rap”

K | Ces dernières années, les médias ont écrit beaucoup d’articles au sujet du “queer rap“. Qu’est-ce que tu penses de cette expression ? Tu la trouves juste ?
Non, parce qu’on ne parle pas de cyclistes queer ou de barmen queer, et surtout parce que les artistes que ce terme regroupe ne font pas la même musique : nos morceaux ne sonnent pas pareil, et on n’a pas les mêmes références.
K | Plusieurs rappeurs LGBT vivant à New York ont accédé à une certaine notoriété : c’est le cas d’Azealia Banks, LE1F ou encore Zebra Katz. Es-tu proche d’eux ?
Ça dépend de la personne. Je connais beaucoup de gens qui connaissent Azealia Banks mais je ne la connais pas personnellement. Avec Zebra Katz on a fait des concerts ensemble. J’ai rencontré LE1F en allant à un de ses concerts, mais on ne traîne pas ensemble. Cela dit j’ai beaucoup de respect pour chacun d’entre eux ; ils me motivent.
K | Bien qu’on vive au 21ème siècle, de nombreux gays mettent encore beaucoup de temps à admettre leur homosexualité. En écoutant tes morceaux, il semble que tu acceptes complètement la tienne, mais est-ce que ça a toujours été le cas ? 
Oui, parce que je ne suis pas hétéro du tout, il n’y a rien d’hétéro en moi (rires). J’ai fait mon coming out très jeune, j’avais 8 ans, et j’ai toujours su que j’étais gay de toute façon.

K | Tu te vois où dans dix ans ?
Oh mon dieu… c’est dans tellement longtemps… Je ne sais même pas ce que je ferai dans dix semaines. Mais avec de la chance, j’aurai une propriété quelque part, peut-être un club à New York ou un bar… Je ne sais pas, je ferai de l’argent, mais je ne peux pas continuer à rapper à 34 ans.
K | Pourquoi ?
Je continuerai à faire des shows pour des concerts de bienfaisance, ou bien s’il y a un “festival de hip hop queer” (il prend un voix ironique) j’irai, mais je ne veux pas avoir 35 ans et me déchaîner sur scène. Je pense que les carrières doivent évoluer vers d’autres choses, et que quand on atteint un certain âge on doit passer le relai à la génération suivante. Je ne veux pas avoir 50 ans et continuer à rapper et essayer de tout dominer, parce qu’il y aura une nouvelle vague de gens.
K | Tu ne veux pas d’une carrière à la Snoop Dog ? 
(Rires) En fait peut-être que je changerai juste mon nom et que je recommencerai tout, qui sait ? Tout dépend de comment je me sens.
Propos recueillis par Naomi Clément et Maxime Retailleau.

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