En écoute : Revival, le 9e album d’Eminem… surprenant

En écoute : Revival, le 9e album d’Eminem… surprenant

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Par Rachid Majdoub

Publié le

C’est le grand jour pour Eminem. Le rappeur de Detroit porte lourdement son statut d’icône du hip-hop, et revient avec un neuvième album attendu : Revival.

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Après quatre ans d’absence, depuis la sortie de The Marshall Mathers LP 2 (2013), Eminem est de retour avec un nouvel album. La dernière partie d’une trilogie de résurrection entamée avec Relapse (2009), poursuivie avec Recovery (2010), et aujourd’hui conclue avec Revival.

Si les fans hardcore du bon vieux Slim Shady – qui n’est plus, il faut se faire une raison – peuvent être déçus par le tournant pop-rock encore plus sec au niveau de la production, Eminem n’a plus rien à prouver, et continue de rapper. Ses textes sont profonds, introspectifs, nostalgiques, engagés politiquement aussi. Son flow varie. L’Amérique tente de reprendre des couleurs, même dans la difficulté. Et si le phénix, à travers sa plume, veut de nouveau s’élever et briller, il peine à renaître complètement de ses cendres. 

Certes. Mais après plus de vingt ans de carrière, Eminem respire toujours et met sa longévité et ses 45 piges face à un hip-hop en perpétuelle évolution. Sans se trahir. Des instru’ pop, rock, il en a toujours utilisé, dans ses plus grands classiques tels que “Stan”, “Lose Yourself”, “Like Toy Soldiers”, et bien d’autres.

Côté featurings, si ce n’est Beyoncé (oui, “Walk on Water” est un très bon titre) et une Skylar Grey fidèle au poste, les autres n’apportent pas grand chose, voire déçoivent : sorry Alicia Keys… Tout comme les X Ambassadors, la diva est surclassée même par le refrain d'”In Your Head”, qui n’est pourtant qu’un simple sample du “Zombie” des Cranberries. Des surprises comme celle-ci, il y en a quelques-unes, car Eminem loves rock’n’roll et le fait comprendre.

Mais on peine à croire que cet album est aussi décevant que certains pourront le dire, à chaud. Il faudra plusieurs réécoutes et du recul pour en avoir le cœur net. Des morceaux solo sortent déjà du lot, notamment “Believe”, “Framed”, “Castle”, “Arose”… C’est pas mal, non ? Sur un album généreux de 19 titres, il y a de quoi faire, avec du bon comme du moins bon. Mais pas du nul : il ne faut pas comparer l’incomparable, et mettre sur le même plan les différents albums d’un Marshall Mathers qui, au fil du temps, a changé, évolué.

Comme il nous le confie lui-même dans une interview à paraître prochainement, Eminem ne se considère plus comme le “Rap God”, ni comme une légende vivante. Il est juste un être humain, un rappeur parmi d’autres, qui continue d’écrire sans filtre ni buvard.