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Docu : au Japon, la scène grime est en pleine effervescence

Docu : au Japon, la scène grime est en pleine effervescence

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Par Naomi Clément

Publié le

L’équipe de Boiler Room s’est rendue au pays du Soleil-Levant pour retracer l’émergence de la grime nipponne.

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Longtemps cantonnée à la seule scène londonienne, la grime connaît aujourd’hui un rayonnement international sans précédent. Cette conquête, entamée vers la fin de l’année 2014, a été permise grâce à la créativité d’une nouvelle génération de MC prolifiques à l’instar de Stormzy ou Novelist, et par le sacre de pionniers du genre comme Skepta, qui a récemment été couronné du prestigieux Mercury Prize pour son quatrième album Konnichiwa, devançant des grands noms de la musique britannique tels que Radiohead ou le regretté David Bowie.

Le titre de cet album, qui signifie “bonjour” en japonais, n’est d’ailleurs pas une référence hasardeuse à l’archipel nippon, mais un hommage direct à ce dernier, qui s’est fait le soutien infaillible de Skepta au cours de ces dernières années. “Je porte aujourd’hui un survêtement Uniqlo. Nigo veut travailler avec moi. Le Japon a toujours voulu m’accueillir pour que j’y fasse un show, mais je ne voulais pas m’y rendre sans avoir fini mon album, a ainsi expliqué le MC à i-D en mars dernier, quelques jours avant de délivrer son tout premier concert à Tokyo. Je veux que tous les morceaux qui composent Konnichiwa soient correctement ficelés avant de m’y rendre.” Quelques jours plus tard, c’était au tour de Stormzy de rendre visite à ses fans tokyoïtes.

“L’ADN original de la grime japonaise”

Car le Japon est loin d’être étranger à cette musique si particulière, si codée. Depuis le début des années 2010, une petite communauté d’artistes s’est prise de passion pour la grime, comme le relate aujourd’hui Full Circle : Grime In Japan, un mini documentaire réalisé par l’équipe de Boiler Room.

Repérée par nos confrères de Surl Mag, cette vidéo de sept minutes nous entraîne à la rencontre des pionniers de la scène grime nipponne. Ils s’appellent Pakin, MC Snow, Pretty Bwoy, Chocola B ou Onjuicy, et ils sont tous, un à un, tombés amoureux de la grime. Un genre qu’ils adorent, et qu’ils réinterprétent avec leur propre culture.

“Quand [les Japonais] aiment quelque chose, ils l’embrassent complètement, expliquent les MC anglais Elijah & Skilliam (à l’origine d’un mix baptisé “Japanese Grime Allstars”) à Boiler Room. Je ne dirais pas que la scène grime japonaise est énorme, elle est toujours très petite ; mais ces artistes nous ont écouté, ils ont suivi l’évolution de la scène… ils embrassent notre musique tout en la recréant.” Une analyse confirmée par Sakana, un jeune artiste japonais :

“Les morceaux de grime qui n’ont pas une base 100 % britannique se développent beaucoup ici au Japon. Il y a beaucoup de producteurs autour de moi qui intègrent de la J-Pop, ou des musiques tirées d’anime dans leurs productions grime. Je crois que c’est ce qui crée l’ADN original de la grime japonaise.”

Une raison de plus, s’il en fallait une, de se rendre au pays du Soleil-Levant.