Des clubs londoniens ont fait une minute de silence pour protester contre la fermeture du Fabric

Des clubs londoniens ont fait une minute de silence pour protester contre la fermeture du Fabric

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Par Lydia Morrish

Publié le

La fermeture du club mythique a été l’occasion de protester contre la lente mort de la nuit londonienne, notamment causée par la voracité des promoteurs immobiliers. C’est tout un pan du patrimoine culturel des londoniens qui s’effondre.

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Dans la nuit du 18 au 19 septembre, de nombreux clubs londoniens ont observé une minute de silence en l’honneur du Fabric, un club récemment condamné à fermer ses portes, et pour protester contre les fermetures de nombreux autres établissements dans la capitale anglaise.

Le Bussey Building, le Koko, le Bedroom Bar et le Dalston Superstore faisaient partie des lieux à mettre la musique sur pause à minuit, pendant que les clubbers restaient silencieux et pensaient au sort de la vie nocturne de Londres.

Les organisateurs expliquent que cette manifestation silencieuse avait pour but de montrer “à quoi ressemblera notre monde si on continue à perdre tous nos espaces culturels”. Comme le rappelait la BBC en 2015, près de la moitié des clubs britanniques ont fermé leurs portes ces dix dernières années.

Fermetures en série

Les clubbers et les festivaliers sont unanimement opposés à toutes ces fermetures, causées aussi bien par des plaintes de voisinage à répétition, que des problèmes de sécurité ou l’appétit vorace des promoteurs immobiliers. DJ Goldie a même menacé de faire fondre sa médaille de l’Ordre de l’Empire britannique, en signe de protestation contre la fermeture du Fabric.

Mais, Becky, 22 ans, qui travaille dans l’évènementiel et se trouvait le 18 septembre au Bussey Building, dans le quartier de Peckham, doute que la protestation silencieuse soit une bonne manière d’aider la vie nocturne de la capitale. “La plupart des gens n’ont pas probablement pas pris cette minute de silence au sérieux”, explique-t-elle à Konbini, avant d’ajouter :

“Je ne vois pas comment ça peut aider de rester debout en silence. Et c’est une assez mauvaise image de ce à quoi Londres ressemblerait sans les clubs. Ça serait dur sans eux, mais pour autant, on ne se tasserait pas dans une pièce silencieuse avec des centaines d’autres personnes.”

Organisée par le propriétaire du Passing Clouds, un club du quartier de Dalston qui a été évincé de ses locaux, dix ans après son ouverture, afin de laisser place nette aux promoteurs immobiliers, cette minute de silence fut complétée par un défilé le 18 septembre pour protester contre la fermeture de ce lieu très fréquenté de Hackney, connu pour sa devanture colorée.

Il est important que les londoniens réagissent face à cette mise au silence de leur patrimoine culturel.

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