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Oscars : une nouvelle catégorie pour récompenser les succès populaires

Oscars : une nouvelle catégorie pour récompenser les succès populaires

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Par Clothilde Bru

Publié le

Et ce n’est pas tout ce qui va changer dans la sacro-sainte cérémonie.

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La cérémonie des Oscars telle que vous la connaissez est sur le point de disparaître. Mercredi 8 août, le président de l’Académie John Bailey ainsi que son PDG Dawn Hudson ont annoncé trois changements majeurs dans le déroulé d’un des événements les plus prestigieux du cinéma, comme le rapporte le site de Vanity Fair.

Une nouvelle catégorie

Trop pointus, pas assez populaires… plusieurs critiques mettaient depuis longtemps en cause la liste actuelle des récompenses. Tous les spectateurs ne trépignent pas forcément d’impatience à l’annonce de la remise du prix des meilleurs costumes. Et d’un autre côté, comment expliquer l’absence totale de certains films que le public a plébiscités au cinéma ? Dans une tentative plus ou moins heureuse d’y remédier, l’Académie a décidé de répondre à ces critiques en créant une toute nouvelle catégorie pour les “succès populaires”.

Cela faisait 17 ans que les Oscars ne s’étaient pas enrichis d’une nouvelle catégorie. Souvenez-vous en 2001, l’Académie avait cédé (à raison) à la pression des studios Pixar, Disney ou encore Dreamworks et fait entrer les films d’animation dans la liste des récompenses.

La création de cette nouvelle catégorie constitue le plus gros changement depuis 2009, date à laquelle l’Académie avait ouvert la possibilité d’allonger la liste des nominés dans la catégorie meilleur film (de 5 à 10).

Ces changements visent à compenser l’absence décriée de nombreux films plébiscités par le public, comme les films de super-héros par exemple. En 2009, c’est suite à l’absence du Dark Knight de Christopher Nolan que les organisateurs ont décidé de changer un peu les règles. Le tollé généré par l’absence de Black Panther n’est sans doute pas étranger à l’apparition de cette nouvelle catégorie.

Depuis 2018 en France, les Césars disposent aussi d’une catégorie semblable baptisée “le prix du public“. De nombreux acteurs et réalisateurs regrettent toutefois la création d’une catégorie spécifique, qui a tendance à mettre ces films à part, voire à leur conférer une moins grande valeur.

Enfin, reste également une difficulté sémantique : qu’est-ce que l’Académie entend par “succès populaire” ?

Une retransmission télévisée n’excédant pas 3 heures

Dorénavant la cérémonie, telle que les spectateurs pourront la suivre à la télévision, n’excédera pas plus de 3 heures, contre 4 heures en moyenne aujourd’hui. “Nous souhaitons produire une émission divertissante de 3 heures, afin de proposer un contenu plus accessible à tous nos téléspectateurs à travers le monde”, précisent les organisateurs dans un communiqué. L’Académie a très certainement constaté que les audiences étaient en baisse. Ils étaient un peu moins de 27 millions d’Américains devant leur télévision en 2018, soit la pire audience depuis 1974, 19 % de moins que l’année précédente.

Reste un problème de taille : comment donc tenir ce délai tout en balayant les 24 catégories ? Selon le communiqué de presse, certaines catégories seront présentées durant les coupures pubs. Mais lesquelles seront relayées au second rang ?

Selon Variety, la chaîne de télévision ABC qui retransmet la cérémonie, met la pression depuis des années à l’Académie pour raccourcir le programme. Confrontée à des baisses significatives d’audience, la chaîne a conscience qu’un programme plus court serait plus digeste, et tant pis pour les catégories évincées.

Une date avancée

La volonté des organisateurs est également d’avancer la date de cet événement. Toutefois ce changement ne devrait être effectif qu’en 2020, année où les Oscars se tiendront le dimanche 9 février. La 91e cérémonie des Oscars se tiendra donc comme cela a été annoncé le 24 février prochain.

Avec ces nouveaux changements, l’Académie marche sur des œufs, tiraillée entre deux volontés en apparence inconciliables : redevenir un succès d’audience tout en conservant son prestige.