Aaron Swartz : les 20 premières minutes du docu hommage

Aaron Swartz : les 20 premières minutes du docu hommage

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Aaron Schwartz à San Francisco en 2008 – Crédit Image Reuters / Noah Berger

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Par Tomas Statius

Publié le

Aaron Swartz : le propre enfant de l’Internet

Né le 8 novembre 1986 à Chicago, Aaron Schwartz était un prodige de l’Internet. Premiers codes tout gamin, première réussite à l’adolescence, il participe à 14 ans au lancement de la licence Creative Commons, réalisant “informatiquement” les préceptes de son mentor : le juriste Larry Lessig.
Sur les bancs de la fac alors qu’il n’est encore qu’au lycée, le jeune homme rencontre les pionniers de l’Internet qui remarquent rapidement en lui un esprit brillant, insatiable, ayant plus que tout le souci du bien public. À coups de codes et de bonnes idées, Aaron Swartz devient millionnaire à 20 ans suite au rachat de Reddit par le groupe de presse Condé Nast. À partir de là, ne devant plus travailler pour survivre, il se fera net-activiste la plupart du temps, curieux de tout et avide de mener à termes de nombreuses batailles.

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La naissance d’un net-activiste

Outre sa passion pour les lettres, les sciences humaines et la connaissance en général (il n’y a qu’à jeter un coup d’oeil sur son blog et la liste de livres qu’il affirmait avoir lus chaque année), son talent “d’autodidacte” (toujours étudiant, il n’a jamais été diplômé), Aaron Swartz a marqué les consciences collectives par ses actions militantes.
La première date de 2008 : il fait alors sauter le verrou numérique de Pacer – une plate-forme qui regroupe l’ensemble des données des justiciables américains – et rend le système gratuit. Il est ensuite en première ligne dans la lutte contre  SOPA (“Stop Anti Piracy Act” – pour plus d’informations, voir ici), une loi liberticide encadrant le piratage informatique. Il multiplie alors les déclarations, les conférences, et ne semble jamais baisser les armes. Même face à la surdité du politique aux invectives populaires.
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C’est pourtant au cours de cette année, où son visage apparaît si fréquemment dans les médias américains, qu’Aaron tombe dans l’engrenage qui lui fera perdre pied en janvier 2013.

Robin des bois des temps modernes

The Internet’s Own Boy : hommage posthume

Si l’histoire a ému une grande partie des médias (on se souvient notamment du long focus de Télérama sur la vie du jeune homme) ainsi que les réseaux sociaux, il manquait une pierre définitive à cette affaire tragique. Elle semble être apportée par le réalisateur Brian Knappenberger à qui l’on doit le long métrage The Internet’s Own Boy, dévoilé en avant-première aux festivals de Sundance, SXSW et Hot Docs.
Autant qu’un “compte-rendu” de son brillant parcours, il est un diagnostic sur les raisons de sa chute. Il sera disponible à partir de la semaine prochaine en Creative Commons, à l’achat ou en VOD alors que son auteur fait actuellement le tour des plateaux pour présenter le projet.

The Internet's Own Boy - Trailer from FilmBuff on Vimeo.


Huff Post Live

Les vingts premières minutes du docu

Le Monde, via sa plate-forme Pixels, propose depuis aujourd’hui, lundi 28 juillet, les vingts premières minutes du documentaire en streaming gratuit et en version sous-titrée français. Une bonne manière de voir enfin ce que The Internet’s Own Boy a dans le ventre avant de passer à l’acte (à noter que le quotidien a également proposé des sous-titres pour l’ensemble du long-métrage, ainsi qu’une critique plutôt complète et bien foutue).
Disponible en location ou à l’achat uniquement sur le territoire américain, il faut malheureusement passer par des biais détournés et/ou illégaux pour l’obtenir en intégralité. Un comble qui ne retire rien au plaisir de découvrir enfin cette biographie (presque) officielle d’Aaron Swartz.