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Vous cherchez un sens à votre vie ? Ce court-métrage ne va pas du tout vous aider

Vous cherchez un sens à votre vie ? Ce court-métrage ne va pas du tout vous aider

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Par Louis Lepron

Publié le

Dans un court-métrage à mi-chemin entre le vlog et la fiction, le réalisateur Kristoffer Borgli essaie tant bien que mal de donner un sens à sa vie. Absurde, fou, taré.

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A Place We Call Reality from Kristoffer Borgli on Vimeo.

Quel est le sens de la vie ? À quoi sert la publicité ? Quelle est la frontière entre la réalité et la fiction ? Est-ce que le monde court à son uniformisation culturelle, sociale et visuelle ? Est-ce que travailler dans la fiction coupe forcément de la réalité ? Est-il possible de communiquer dans une ville aussi superficielle que Los Angeles ?

Dans une vidéo où sa voix off résonne en chancelant, Kristoffer Borgli, un cinéaste norvégien, tente désespérément de donner un sens à sa vie et de comprendre la notion de bonheur. Se mettant en scène façon vlog afin d’imager une crise existentielle, il erre dans des magasins, cherche du côté de la scientologie ou pose à côté de Jeff Goldblum.

Sur sa route, il rencontre une sorte de gourou-bodybuilder-youtubeur taïwanais du nom de Frank Hang. Ce dernier va essayer de “mettre son corps au présent” à travers des expériences liées à sa colonne vertébrale et à d’autres dimensions physiques et psychologiques. S’ensuivent alors des situations fascinantes, entre vapotage sur toutes les parties du corps, humiliations sur des trottoirs sales de Los Angeles et découverte, ultime et finale, de sa volonté et de son libre arbitre. Ça ne s’invente pas.

Entre cynisme, satire, parodie et foutage de gueule d’une certaine vision healthy de la société dans des cadres complètement foutraques et incohérents, Kristoffer Borgli illustre une bonne partie du bullshit auquel on peut être confronté quand la notion de “trouver un sens à sa vie” devient un argument marketing aussi foireux que la vente d’un flacon de parfum mal fagoté. La boucle est bouclée, la vie n’a finalement pas de sens.

Dans une interview accordée au magazine Dazed, le réalisateur explique, en partie, la raison du court-métrage :

“Ce qui est intéressant à propos de Los Angeles en termes de peurs existentielles est que depuis que c’est un lieu qui possède une forte concentration de personnes consumées par leurs ambitions personnelles, s’est constitué un ‘marché’ fort pour ces guérisons.

Des centres de méditation, des magasins de cristaux de guérison, des drogues illégales comme légales, des religions et autres cultures étranges, etc. Personne ne veut de ton scénario ? Achète une ‘bougie de carrière’.”

Il faut aussi noter que A Place We Call Reality aurait dû, à l’origine, être un clip pour Lil Peep, qui avait refusé au dernier moment une idée du cinéaste norvégien. Kristoffer Borgli s’était alors servi de son équipe de tournage et des lieux choisis pour commencer un nouveau projet à travers une “vague idée autour de la méditation”.