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5 raisons d’aller voir Ready Player One, le génial nouveau Spielberg

5 raisons d’aller voir Ready Player One, le génial nouveau Spielberg

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Une bonne partie de ce casting parfait (© Warner Bros.)

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Par Arthur Cios

Publié le

Le nouveau film de Steven Spielberg vient de sortir, et vous ne devez vraiment pas passer à côté.

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Ce n’est plus un secret : la mode est à la nostalgie des années 1980, comme le prouve le succès de la production Netflix Stranger Things. Quand le premier trailer de Ready Player One est sorti, tout le monde s’attendait à un hommage à cette période charnière pour la pop culture. Mais le film est tellement, tellement plus que ça.

Steven Spielberg étant Steven Spielberg, à savoir l’un des meilleurs réalisateurs et conteurs de l’histoire du cinéma, le résultat ne pouvait pas être décevant. Après tout, c’est bien lui le roi incontesté de cette culture populaire qui a bercé tant de générations différentes. Vu la qualité du bouquin dont est tiré le film (qui fut un best-seller dès sa sortie en 2011), on savait que cela allait faire des étincelles, mais peut-être pas autant.

Car plus qu’un bon blockbuster qui répond à toutes les attentes des fans, Ready Player One est un vrai bon film, qui deviendra peut-être culte. Un film indispensable donc. Voici la preuve par cinq.

Le grand retour de Spielberg au blockbuster

Après s’être consacré ces dernières années à des films profondément sérieux, voire classiques et académiques (ce qui n’enlève rien à leur qualité, bien évidemment), avec entre autres Lincoln, Cheval de guerre, Le Pont des espions et plus récemment The Pentagon Papers, récoltant au passage un paquet de nominations aux Oscars, Steven Spielberg s’est remis à ce qui a fait sa gloire : le blockbuster pop à souhait. Et c’est une grande nouvelle.

Car non, contrairement à ce que certains vous diront, le terme “blockbuster” n’est pas un gros mot. Le Larousse définit la chose comme étant une “production cinématographique à gros budget publicitaire, destinée à produire des profits records”. Si l’on pense peut-être trop aux navets brutaux qui permettent aux studios de pomper des quantités industrielles d’argent, comme le dernier Transformers par exemple, c’est un tort.

Non seulement nombre de ces productions sont de très bons longs-métrages (le dernier en date est probablement Black Panther), le terme est vague et désigne bien des choses. N’oublions pas d’ailleurs que c’est Spielberg qui est considéré comme le papa des blockbusters modernes, avec Les Dents de la mer (sorti en 1975).

Personne ne gère mieux ces gros films industriels que lui. On pense évidemment à E.T., Indiana Jones, Jurassic Park et plus récemment à A.I. Intelligence artificielle ou Minority Report. C’est plus dans la veine de ces derniers que Spielberg, 71 ans, se plonge corps et âme ici, toujours avec le même amour du support, sans jamais prendre de haut qui que ce soit et avec une justesse folle.

Spielberg reste le maître du blockbuster, et rien que pour ça le film est un must see pour tous les cinéphiles.

Une ode à la pop culture

Pour l’instant, peu de films avaient essayé de proposer une telle ode à la culture populaire — dans le sens large du terme, pas juste celle des 80’s. Ready Player One le fait, et le fait bien. Le film est une célébration du septième art, de l’animation, du jeu vidéo et de la technologie, le tout sans jamais tomber dans les clichés.

Cela se ressent dans le thème principal du film et les avatars des personnages, bien évidemment. Mais aussi dans les multiples clins d’œils et autres Easter eggs qui vont tenir en haleine une flopée de fans hardcore à la recherche de la moindre référence. Cela va d’un bon gros King Kong dans une scène de course-poursuite haletante de plusieurs minutes à un subtil stand Half-Life aperçu au fond d’un plan, l’espace d’une petite seconde.

Parmi les œuvres et personnages cités, on trouve Retour vers le futur, Akira, Jurassic Park, Chucky, Minecraft, le chestbuster d’Alien et le fusil de Ripley d’Aliens, Gundam, le Joker, Harley Quinn, Freddy Krueger, Jason de Vendredi 13, Beetlejuice, les soldats de Halo, Tracer d’Overwatch, Link et Ganondorf de Zelda, mais aussi La Fièvre du samedi soir… On brasse donc large, et pas que dans le répertoire des années 1980 !

Enfin, plutôt que de saupoudrer à l’excès ces références pour faire du fan service qui aurait pu nuire au propos, Spielberg et son équipe ont décidé d’en privilégier certaines plus que d’autres, sans jamais vraiment en abuser, et de laisser le reste en fond, pour que seuls les plus assidus les dénichent et que cela ne desserve pas l’histoire.

Comme avec Le Géant de fer, par exemple, qui fait partie intégralement de l’intrigue et procure de fait une séquence épique de combat face à un Mechagodzilla. En bref, pas la peine d’être un gros nerd pour apprécier tous ces clins d’œil, et c’est en cela que c’est un hommage réussi qui va plus loin que tout ce qui a été fait jusque-là.

Un casting parfait

On n’est pas face à un agrégat de méga stars habituées à ce genre de films. Mais c’est peut-être l’une des forces de ce film. Car au final, les seuls habitués à l’exercice sont les protagonistes plus âgés, comme Ben Mendelsohn absolument génial en grand méchant (comme il l’était déjà dans Rogue One), Simon Pegg dans un registre inhabituel et bien plus sérieux que d’habitude, ou encore Mark Rylance en brillant prodige à la croisée d’un Steve Jobs et d’un Willy Wonka. Ce dernier est d’ailleurs un habitué de Spielberg, avec qui il a collaboré sur Le Pont des espions et Le Bon Gros Géant.

Côté jeunesse, le film met en avant des acteurs et actrices pas très célèbres, même s’ils ne sont pas méconnus pour autant. Honnêtement, Tye Sheridan porte un peu le film sur ses épaules (même si l’avatar de son perso, tourné en motion capture, est quand même bien plus présent à l’écran que sa version live action), alors qu’on ne l’avait vu jusque-là que dans des seconds rôles, que ce soit dans Tree of Life, Mud ou plus récemment dans les derniers X-Men (où il joue Cyclope adolescent).

À ces côtés, on retrouve entre autres la discrète Olivia Cooke, connue pour ses rôles dans la série Bates Motel et This Is Not a Love Story, ainsi que dans Katie says Goodbye. On y trouvera également Lena Waithe, plus habituée à écrire qu’à jouer, ainsi que la star japonaise Win Morisaki. Bref, que des acteurs peu connus au bataillon, et qui pourtant sont fichtrement convaincants ici.

Spielberg a toujours su travailler avec des énormes stars et des talents méconnus (voire débutants). Et une fois encore, le cinéaste a vu juste.

Une adaptation réussie

L’une des grandes qualités de ce film réside dans le fait qu’il est l’adaptation d’un livre complexe. Ceux qui ont lu le bouquin d’Ernest Cline, sorti en 2011, savent que l’auteur a créé un monde virtuel jonché d’éléments tous plus difficiles à représenter les uns que les autres. Le résultat ne déçoit donc vraiment pas.

Évidemment, le scénario prend quelques libertés, s’éloignant par certains aspects du roman. Par exemple, seule la troisième épreuve que doit remporter le héros ressemble à celle du livre. Mais les autres épreuves de la version ciné s’intègrent parfaitement à l’histoire et, plus encore, auraient pu être inventées par Cline.

De toute manière, c’est l’auteur en personne qui a pondu le script du film, avant même que Spielberg ne soit confirmé sur le projet. Du coup, il est difficile de dire que le film n’est pas proche de l’œuvre originale – tout en sachant que le romancier a avoué que la majorité de son bouquin était inspirée du travail de Spielberg.

Si vous avez aimé le bouquin, il y a de très grandes chances pour que son adaptation vous plaise. Ce qui n’est pas spécialement monnaie courante dans le septième art, et mérite d’être souligné.

Une véritable leçon de cinéma

La claque que l’on se prend face à ce film n’est pas purement de l’ordre du nerdgasm. D’un point de vue technique, l’œuvre est folle. La manière dont est filmée la première course-poursuite est impressionnante, et toute la séquence autour de la deuxième épreuve, que l’on ne détaillera pas ici pour ne pas vous spoiler, nous a littéralement laissés bouche bée (nous n’étions d’ailleurs pas les seuls lors de la projection de presse à avoir cette réaction).

La fluidité de la caméra, la structure de l’objet filmé, la manière de Spielberg de s’amuser avec l’objectif… L’ensemble constitue une véritable leçon de cinéma. Sans parler du travail monstrueux sur l’univers virtuel et la motion capture que cela a dû demander.

Même quand il montre la triste réalité de ce qu’est devenue la ville de Columbus (Ohio) en 2045, le réalisateur se permet quelques fulgurances – que ce soit en montrant le quotidien particulièrement barbant du héros dans une espèce de bidonville, ou lors d’une courte séquence montrant des joueurs IRL se trémoussant car en pleine bataille virtuelle.

Steven Spielberg n’a plus rien à prouver à qui que ce soit. Son règne est incontesté. Et pourtant, il réussit à donner encore et encore des leçons à tout le reste de Hollywood. Ready Player One est un film culte en devenir, par un cinéaste qui a presque défini à lui tout seul ce qu’était un film culte.