Cyberintimidation : la campagne qui calme

Cyberintimidation : la campagne qui calme

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Par Afifia B

Publié le

“#DONTRETALIATE”, c’est la nouvelle campagne de sensibilisation à la cyberintimidation. On ne sait pas si elle est dissuasive, mais elle a le mérite d’être parlante. C’est déjà pas mal.

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Des campagnes de sensibilisation, il en existe pour tout. La démarche répond à l’impératif d’interpellation du spectateur et pour ce faire, on chatouille son point sensible. Ces derniers temps, la tendance était donc aux vidéos choc, certaines plus efficaces que d’autres, plus subtiles aussi.

Et la campagne que l’on vous présente ici ne manque nullement de subtilité. C’est tout en finesse que la Cybersmile Foundation a présenté “#DONTRETALIATE”, une vidéo d’alerte sur les dangers de la cyberintimidation. Kidnapping de toutes les attentions.

Cyberintimidation : #DONTRETALIATE

Cyberintimidation. Définition : le fait de harceler une personne ou de tenir à son endroit des propos menaçants, haineux, injurieux ou dégradants, qu’ils soient illustrés ou écrits.

“On s’attache et s’emprisonne”. Christophe Maé nous avait prévenus (ha bon, il parlait de ça ?) mais nos amours virtuels ont exulté plus que de raison. Nos écrans prolongent peu à peu la paume de nos mains et nos cerveaux dérivent depuis sur une double réalité : matérielle et virtuelle.  L’homme se façonne une nouvelle existence dans sa propre existence : son internet, c’est sa fenêtre ouverte sur le terrier d’Alice.

Ceux qui ont grandi sans ordinateur n’ont – en théorie- pas de mal à se distancier de leur vie virtuelle mais pour les plus jeunes, ceux dont les esprits sont encore en construction, cette virtualité peut se faire plus insidieuse. Exemple. Avant, subir les sarcasmes ou provocations de ses camarades avait beau être insupportable, une fois le pied posé dans sa propre maison, les bruits (au moins) cessaient, il existait encore un refuge pour se reposer de la violence extérieure. Mais depuis que le virtuel est dans nos maisons, rompre avec la réalité oppressante ne se limite pas à un tour de clé et c’est bien là le problème : le monde virtuel n’a pas de murs.

Pour autant, nul besoin de se cogner pour se blesser. Le poids des mots, le poids du regard de l’Autre, l’entrée en milieu scolaire comme insertion sociale, tout ce qui jusque-là se découvrait sous la cloche d’une cour de collège ou de lycée se poursuit désormais jusque dans sa propre intimité. Accroché à cette virtualité comme une corde à son cou, l’équilibre individuel se mesure à la taille de ce noeud coulissant.

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La jurisprudence Ask.Fm

La Cybersmile Foundation, une fondation britannique dont le siège se trouve à Brighton, a choisi cette image de pendaison lente et enserrante pour répondre à une actualité mortifère. Cette vidéo fait suite au suicide au mois d’août dernier d’une jeune anglaise, Hanna Smith. Elle avait 14 ans et avait été retrouvée pendue par sa soeur dans la maison familiale. Selon les parents, le coupable était tout trouvé : Ask.fm, un réseau social très populaire en Angleterre chez les adolescents.

Son fonctionnement ? Permettre aux collégiens et lycéens de se poser des questions et de se laisser des messages anonymements. Jusqu’au harcelement moral. Il voit aujourd’hui ses failles être illustrées à travers cette campagne de sensibilisation. Car le suicide de la jeune Hannah n’était pas isolé : trois autres victimes auraient été causées par ce type de réseau social au Royaume-Uni. David Cameron avait même appelé au boycott de plusieurs d’entre eux.

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